Laurie et Jack ont vécu un enfantement 100% physiologique en maison de naissance.

Il nous partagent avec générosité les outils et les astuces qu’ils ont utilisés pour bonifier leur expérience.

Un travail d’une durée de 27 heures pendant lesquelles ils ont rencontré plusieurs défis qu’ils ont relevés avec brio.

LES ASTUCES QUE LAURIE A UTILISÉES POUR JONGLER AVEC LA DOULEUR

    • Bain
    • Citations positives pendant les contractions
    • Création de l’ambiance dans la chambre
    • Huile de ricin
    • Lumières tamisées
    • Mantrat
    • Marche
    • Massages +++
    • Massage du périnée
    • Musique
    • Points de pression sur la main
    • Positions et stations
    • Réduction du nombre d’examens du col
    • S’inspirer avec de belles histoires de naissance
    • Sons
    • Teintures mères
    • Tire-lait électrique
    • Trouver son pourquoi

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      Les sujets abordés dans cet épisode

      • Col postérieur
      • Déchirure
      • Déclenchement
      • Délivrance, naissance du placenta
      • Endorphines
      • Lâcher-prise
      • Liquide amniotique
      • Maison des naissances
      • Mûrissement du col
      • Naissance physiologique
      • OPALEO Naissance
      • Périnée
      • Phase de désespérance
      • Poussée bloquée versus physiologique
      • Poussée réflexe
      • Rôle du/de la partenaire
      • Sensations de la poussée réflexe
      • Stimulation des contractions | Huile de ricin
      • Stimulation des contractions | Teintures mères
      • Stimulation des contractions | Tire lait
      • Rupture spontanée des membranes
      • Sages-femmes
      • Vidéos disponibles avec OPALEO
      • Vision de l’accouchement

      Interventions dont il est question dans cet épisode

      • Aucune 100% physio
      Transcription de l'épisode

      Annie, ta Doula Ostéo
      Aujourd’hui, je te présente Laurie et Jack qui ont eu la chance de donner naissance 100% physio. Et attention, le parcours n’a pas été facile. Ils ont dû faire preuve de persévérance, de patience et de beaucoup de créativité.

      J’ai le plaisir d’accueillir avec nous Laurie et Jack qui vont venir nous raconter leur expérience de grossesse et d’accouchement. Racontez-moi d’où vous partiez pendant votre grossesse, comment ça s’est passé?

      Laurie

      Nous, ça faisait un petit moment qu’on discutait, qu’on avait envie d’avoir un bébé. Ça a été relativement facile de tomber enceinte.
      Puis ce qu’il faut savoir, il y a quelques années, ça fait pas très longtemps, assez craintive à l’idée d’accoucher, dans la mesure où, petite histoire courte, au primaire j’avais déjà dit à ma mère, « Oh là, maman, je pense que j’avais comme 9 ans, puis je disais là, tu vas être avec moi le jour que je vais accoucher, tu vas-tu m’atteindre la main? » C’était comme vraiment ancrée en moi depuis longtemps, cette peur-là d’avoir mal, d’accoucher. J’avais vraiment le désir de déconstruire cette peur-là pour arriver au moment de l’accouchement plus en confiance.

      je pense que j’avais peur à cause de l’image qui est projetée par la société, ou les films qu’on écoute, les séries, tout ça, à chaque fois qu’on voit une femme accouchée, c’est toujours très souffrant, c’est toujours très intense. Puis on ne voit pas beaucoup de… C’est un moment toujours très court où il y a juste la souffrance quasiment. C’est comme si j’encodais un peu qu’accouchement égale souffrance. Je m’imaginais mon dos accouché, ça doit être assez souffrant, merci. Je pense que ça vient vraiment de l’eau. J’avais le désir justement d’entrer dans cette expérience-là plus en confiance.

      C’est des amis qui nous ont parlé du cours OPALEO. Moi dans la vie, si quelqu’un a testé quelque chose et que ça marche, je vais embarquer. Je n’ai pas vraiment besoin d’être beaucoup convaincue. Fait que je me suis dit, pour eux, ça a fonctionné. Je vais faire la même chose. Je vais l’essayer moi aussi. Fait que c’est un peu comme ça qu’on est arrivés, justement, en janvier dans les rencontres prénatales.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Toi, est-ce que Jack, t’avais aussi un préjugé défavorable par rapport à l’accouchement ou t’étais chill par rapport à ça?

      Jack

      J’ai toujours été chill par rapport à ça. Je pense que ça faisait comme plus longtemps que le riz que j’étais rendu là dans ma tête. Mais en même temps, j’avais pas non plus d’idée préfaite nécessairement. On s’entend aussi que ce n’est pas nous qui le portons, c’est plus facile de se projeter, mettons. C’est plus simple pour le gars, j’ai l’impression. Il faisait quand même un petit bout que j’y pensais, mais sans non plus, je n’appréhendais pas autant que Laurie.

      Laurie

      De mon côté, tranquillement, justement, avec les expériences de mes amis autour de moi qui avaient accouché de façon physiologique ou en tout cas qui avaient suivi les cours OPALEO, ça m’a permis d’avoir un peu plus confiance. Déjà à la base, je me suis dit, « Ah ok, ça existe, des expériences d’accouchement positives. Oui, il y a de la douleur, c’est sûr, on ne s’en sort pas, mais ces femmes-là ne sont pas traumatisées d’avoir accouché. J’ai peut-être des chances, mais aussi, d’être dans la gang des non-traumatisées.

      C’est pour ça que je me suis dit, pour elles les cours OPALEO ont fonctionné, je vais faire un peu la même chose, puis je vais voir ce que ça peut m’apporter. Quand je suis arrivée dans les cours, mes oreilles étaient grandes vertes. Je voulais beaucoup absorber tout ce qui était enseigné, discuter. Comme on avait déjà dit, tu m’avais déjà dit, Jack, moi dans la vie, si on me dit de faire quelque chose, puis je sais que ça va être bon, je vais le faire à la lettre, parce que je veux le résultat qui vient avec.

      J’ai réalisé qu’avec OPALEO, ça nous permettait d’avoir l’information juste sur ce que représente l’accouchement, comment ça peut se passer, c’est quoi les différents scénarios, etc. Tout ce que le cours contient. Pour moi, être informée, ça me rassure beaucoup dans la vie. C’est comme là, j’ai plus confiance parce que je sais un peu plus où je m’en vais, même s’il y a mille scénarios possibles, mais ça me donnait la base dont j’avais besoin pour être un peu plus en confiance.

      Annie, ta Doula Ostéo
      Et là, à ce moment-là, vous aviez déjà commencé votre suivi en maison de naissance ou c’est quelque chose qui est arrivé plus tard?

      Laurie

      Moi, quand j’ai su que j’étais enceinte, la première chose que j’ai faite, après qu’on ait fait le test de grossesse ensemble, ça a été d’appeler à la maison de naissance, parce que je savais que les places étaient quand même limitées. Je me suis dit, je veux mettre toutes les chances de mon côté d’avoir ma place, puis on va voir si ça nous correspond une fois qu’on va avoir la première rencontre avec la sage-femme. Dès la douzième semaine à peu près, on a eu notre premier rendez-vous. Tout de suite, quand on est entré dans l’atmosphère de la maison, c’est vraiment une maison. C’est très chaleureux. Les gens sont disponibles, sont présents, sont gentils, sont à l’écoute. On nous posait des questions sur notre vision de l’accouchement, qu’est-ce qu’on aimerait, on discutait, on apprenait à nous connaître comme personnes, comme couples. Ça m’a beaucoup accroché cette connexion-là qu’on a pu avoir avec la sage-femme qui nous avait été assignée. Fait que rendu au moment du cours OPALEO à la mi-grossesse, ça faisait déjà, je pense, deux rendez-vous qu’on avait eu à la maison de naissance. Puis pour nous, le choix était confirmé. C’était là qu’on voulait appuyer si tout se passait bien.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Pendant tout ce temps-là, Jack, autant pour la maison de naissance que pour les cours prénataux, toi, est-ce que tu étais impliqué, est-ce que tu en avais le goût ou est-ce que tu allais là comme un peu obligé parce que tu ne voulais pas décevoir Laurie? C’était quoi ta position?

      Jack

      Moi je n’en avais pas autant parlé avec nos amis. Dans la vie, moi aussi, j’aime ça, j’aime ça être préparé quand il y a de quoi de nouveau qui s’en vient. Pour moi, c’était sûr que je voulais prendre un cours prénatal. Quand Laurie m’a parlé de OPALEO je trouvais que ça faisait bien du sens et ça allait bien avec nos valeurs. Puis par rapport à la maison de naissance, mais ça moi aussi c’était comme naturel de me diriger un peu vers ça. Tu sais, nous on est quatre chez nous, puis ma mère nous accouché les quatre à la maison avec une sage-femme. Ça faisait un peu partie de notre quotidien.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Laurie, tu avais le chum pour te suivre dans l’aventure.

      Laurie

      Oui, oui, il s’est impliqué de A à Z. Je pense que tu me faisais, d’une certaine façon, un peu confiance aussi dans les choix que moi je voulais prendre par rapport justement à la maison de naissance, de rapidement embarquer dans le bateau dans le sens que tu n’allais pas dire non, moi je ne veux pas. C’était plus moi qu’est-ce que j’avais envie aussi puis lui allait d’une certaine façon s’adapter aussi puis ça a pas été difficile mais c’était plus, c’est ça, on voulait former une équipe là-dedans puis…

      Jack

      C’était important pour nous deux de participer. Ça a toujours été, Ça a toujours fait partie de l’équation que je voulais participer le plus possible. La maison de naissance ou l’hôpital, c’est plus le choix de Laurie que le mien. J’avais suivi, mais j’étais content que ce soit à la maison de naissance parce que j’avais cru comprendre que je pourrais plus participer.

      Annie, ta Doula Ostéo

      En général, à la maison de naissance, il y a plus de flexibilité. Tandis qu’à l’hôpital, ça dépend sur qui on tombe. Parce que, eux, tomber, c’est une super équipe, mais on est un peu tributaires de l’équipe avec laquelle on est jumelés et de comment ils voient les choses.

      Laurie

      Oui, puis c’est cette nuit-là, je ne sais pas si tu te souviens Annie, les quelques jours, semaines avant, je t’envoyais des petits messages, parce que j’avais des contractions non douloureuses, très irrégulières. Je me disais « coudonc, quand est-ce que ça s’en vient? Tu me disais, ton petit bébé fait son chemin tranquillement. J’avais quand même une certaine impatience.

      La fameuse nuit où les membranes ont rompu, j’avais dépassé mon terme de quatre jours. Je revenais tout juste de la salle de bain parce que quand on est en fin de grossesse, on va faire pipi à peu près 40 fois.

      J’étais réveillée, puis bébé bougeait énormément. Puis là, comme je me suis recouchée, bien là, mes membranes ont rompu. Donc, je suis retournée à toute vitesse à la salle de bain. Jack, il m’a suivie. Puis là, ça a été le début d’un long marathon où il a fallu faire preuve de patience dans tout ça, mais c’est ça, le travail a commencé de cette façon-là.

      On a tout de suite appelé notre sage-femme qui était de garde. Elle nous a déjà un peu averti que c’était peut-être pas le meilleur scénario dans tout ce qu’on aurait pu vivre parce qu’on a comme un deadline. Quand les membranes sont rompues, il n’y a plus nécessairement de protection entre le bébé et l’environnement. Donc, il y a un petit peu plus de risque d’infection, alors c’est sûr qu’on ne peut pas dire tu restes deux trois jours comme ça puis on attend naturellement que le bébé arrive. Ça fait que ça, déjà, ça m’a un petit peu stressée. Je me disais, j’espère qu’on va pouvoir quand même accoucher à la maison de naissance. Mais ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est qu’elle nous a proposé de retourner nous coucher pour terminer notre nuit, de prendre le plus de repos et de force possible pour que le lendemain on se rappelle, on regarde un peu l’évolution et qu’on se retrouve à la maison des naissances.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Très bonne idée. Puis dis-moi, par rapport à la rupture de membrane, qu’est-ce qui a fait que tu t’es dit « Ah, ça y est! » Est-ce que tu as entendu un bruit à l’intérieur de toi de pop? Est-ce que c’est juste le liquide amniotique?

      Laurie

      C’est vraiment juste le liquide amniotique qui a commencé à couler. Je n’ai pas entendu de pas, puis je me suis rendue rapidement à la salle de bain, puis ça n’arrêtait pas de couler. C’est ça, notre sage-femme nous avait remis un petit genre batonnet qu’on pouvait imbiber de liquide pour voir si c’était bel et bien le cas. Si ça devenait foncé, ça voulait dire que c’était effectivement du liquide amniotique. Pour nous, ça a été confirmé rapidement. J’ai juste senti la perte des eaux. C’est quand même assez impressionnant, l’efflux qui tombe.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Quelle belle astuce pour vous donner de l’autonomie, de vous dire ça. Wow!

      Laurie

      Vraiment.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Donc, vous vous recouchez et là je pense que la nuit n’a pas été si reposante que ça.

      Laurie

      Bien, en fait, étonnamment, quand je disais tantôt que j’étais une bonne élève, on m’a dit de me recoucher. Je me suis dit ok. Ma sage-femme m’avait dit, elle avait dit, ce n’est pas le temps de commencer à faire du ballon en pleine nuit, il faut vraiment dormir, se reposer le plus possible parce qu’on sait pas pour combien de temps qu’on en a. Alors c’est ce que j’ai fait, on s’est recouchés, c’est sûr que ça a pas été le sommeil le plus profond, puis le meilleur sommeil, Mais on a quand même réussi à dormir peut-être trois heures et demie après.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Parce que là tu n’avais pas du tout de contraction pendant ce temps-là?

      Laurie

      C’était très léger, pas très douloureux. Ça me permettait de dormir. Je m’en rendais un peu compte, mais ce n’était pas trop incommodant. Quand on s’est réveillé le lendemain matin, c’était encore un son régulier, très tolérable. Ça n’a pas été le début d’accouchement qu’on aurait pensé. Partir super vite à la maison de naissance. Go parce que c’était là que ça l’arrive. Ça a été très smooth, très relax. Au final, quand on y repense, c’était juste parfait. Jack m’a préparé un bon gros déjeuner le matin. Des oeufs, des fruits. On a même pris une petite photo avec ma bédemme et le déjeuner. C’est juste pour garder des souvenirs. C’était très relax. On a fait notre petit chemin vers la maison de naissance en ne sachant pas trop ce qui allait se passer pour essayer d’induire le travail plus naturellement.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Vous arrivez à la maison de naissance, la sage-femme a des propositions à vous faire pour aider à commencer le travail.

      Laurie

      Oui, exact. Parce que ce qu’on entendait beaucoup de nos amis, c’est qu’à l’hôpital, il y a souvent une seule solution qui est l’administration de pitocin.

      Annie, ta Doula Ostéo

      L’ocytocine de synthèse.

      Laurie

      On n’avait pas vraiment discuté de ce scénario-là avec la sage-femme avant, fait qu’on ne savait pas trop à quoi nous attendre, mais moi j’étais très ouverte à pas mal toutes les propositions.

      La première chose que la sage-femme à fait, c’est un examen du col, évidemment, pour voir un peu plus l’avancement du travail.Moi, j’avais demandé de ne pas connaître les chiffres. Même les dernières semaines précédentes à l’accouchement, je ne voulais pas savoir où j’étais rendue dans mon travail parce que je n’avais pas envie de m’ancrer dans des chiffres et de me décourager ou de m’encourager, mais avec un peu des faux espoirs parce que des fois, ça ne veut pas dire qu’on est très dilaté et que ça va s’en venir nécessairement de façon imminente. Elle me disait des mots, des qualificatifs plutôt que des chiffres. Elle me disait, par exemple, c’est encourageant ou ça avance bien ou ça court. Pour moi, c’était moins décourageant que de savoir, par exemple, je t’ai dilaté à un.

      Avec du recul, maintenant, je connais les chiffres parce qu’on a accès à toutes leurs notes au long de leur accouchement, donc je peux voir un peu si je suis rendue où.

      À ce moment-là, à l’arrivée à la maison de naissance, j’étais dilatée à 2 cm, mais quand même assez effacée, peut-être comme à 80 %.

      Parmi les propositions qu’elle nous a faites au départ, ça a été de faire un 2-3 heures continu de stimulation des mamelons avec le tire lait. Donc, 15 minutes de stimulation comme ça, avec après ça, un petit “shot” de teinture mère.

      Laurie 

      C’était 15 minutes de tirer un petit “shot” de teinture mère.
      Ensuite de ça, 15 minutes de marche dans le quartier. La maison de naissance est située, en tout cas à Blainville, dans un quartier résidentiel. On allait marcher, Jack et moi, et c’était une journée où il faisait beau, il faisait un peu frais, mais il faisait gros soleil. On allait marcher. Jack était le fidèle au chronomètre. Donc, 7 minutes aller, 7 minutes revenir. On avait à peu près notre 15 minutes. Puis on a fait cette séquence-là, 15 minutes de tire-lait, puis teinture mère, puis la marche pendant à peu 2-3 heures.

      Au début j’allais marcher, ça allait bien, j’étais super active, j’avais un bon rythme. Puis à la fin du 2-3 heures, je dois dire, les contractions commençaient à être plus intenses, plus rapprochées, j’avais plus de difficultés à marcher.

      Je m’encourageais en me disant « ok, ça a fait quelque chose, ça a fonctionné. Mais pendant toutes ces 2-3 heures-là, on était ensemble, puis on s’est installé aussi dans notre chambre à la maison des naissances. On avait mis notre playlist de musique, nos petites affaires. On se jasait, c’était un temps de connexion aussi en même temps. Puis la sage-femme, elle nous laissait super autonome. Elle n’est pas venue nous voir. Elle avait ses rendez-vous de suivi. Elle venait nous voir un peu, mais pas trop, tout simplement pour monitorer le bébé, prendre ma température à moi aussi parce qu’on se souvient avec les membranes, on voulait s’assurer qu’il n’y ait pas d’infection, donc que je ne fasse pas de fièvre. Mais à part ça, on était beaucoup dans notre bulle, ce qu’on a bien aimé.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Pendant ce temps-là, Jack, toi, est-ce que tu as vu pendant les marches, l’évolution des contractions qui s’installaient, est-ce que visuellement c’était quelque chose que tu observais?

      Jack 

      Oui, puis c’était drôle parce que dans le fond, vu que c’est moi qui connaissais le plus Laurie, je pense que c’était moi qui voyais le plus l’évolution, parce que Laurie, elle gérait quand même bien les contractions.

      Même si elle augmentait, la sage-femme avait un petit peu de difficulté à voir que Laurie avait changé d’état, mais moi je le savais, les 15 minutes je les sentais de plus en plus difficiles pour elle.

      Beaucoup plus d’absence aussi, quand on se parlait, puis l’autre fois, à un moment donné, la discussion fait plus de trop de sens. Oui, je la voyais l’évolution tranquillement pas vite grandir, malgré le fait que c’était encore super tolérable pour elle. Mais je voyais que son corps changeait.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Ce que je comprends c’est que tu ne voyais pas qu’elle était en difficulté à cause de la douleur, mais tu voyais qu’au niveau hormonal, elle avait changé d’état.

      Jack 

      Oui, on peut dire ça, mais j’ai l’impression qu’elle était un peu buzzée, comme elle ne marche pas vite.

      Laurie 

      C’est impressionnant quand même l’effet que ça fait, les hormones et tout ça, pour nous protéger d’une certaine façon, puis nous amener dans notre bulle encore plus.

      Jack 

      C’est la meilleure façon que je peux l’expliquer.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      C’est magnifique. Et là, au bout de ces trois heures-là, la sage-femme vous dit, ah c’est cool, on continue ou vous restez dans la chambre, qu’est-ce qui se passe?

      Laurie 

      Ben là on arrive proche de l’heure où vous venez, elle fait un autre examen, pis là elle nous dit, ben écoute, ça n’avance pas autant que ce qu’on pourrait souhaiter dans un idéal.

      Elle dit, je te mets quand même en garde que vers peut-être 22 heures ce soir, si tu n’es pas encore en travail actif, il va falloir aller à l’hôpital parce que bon, ça va faire bientôt 24 heures que tes membranes sont rompues et c’est ça le protocole. Elle a dit qu’on va continuer.

      Elle pour elle, on allait faire tout ce qu’on pouvait pour que je puisse accoucher à la maison de naissance. Puis moi, je voulais vraiment rester à la maison de naissance. Peut-être que psychologiquement, ça l’a un peu influencé aussi, je ne sais pas. On n’était pas encore dans le travail actif, loin de là, à ce moment-là, pour avoir du dîner après le 3 heures. Mais j’étais quand même assez en forme pour prendre un petit dîner. Donc, On a dîné là-bas. Ce qui est cool à la maison de naissance, c’est que tous les repas sont préparés là-bas. On avait un beau menu de choix. On a pu manger ce qu’on voulait. Les repas sont compris pour la maman aussi, comme à l’hôpital. Ça, c’est bien.

      Laurie 

      On s’est reparlé plus en début d’après-midi. C’est là où moi, je sais que le travail était plus enclenché parce qu’à partir d’après le dîner, j’ai beaucoup moins de souvenirs.

      Laurie 

      Exact. Je sais qu’un peu après ce dîner là, on m’a proposé l’huile de ricin en massage.

      Il y a comme deux façons en tout cas là-bas d’administrer l’huile de ricin qui était de masser le ventre avec l’huile pour qu’il y ait une absorption par la peau. L’autre façon, c’est de le prendre à boire. Elle appelle ça un smoothie. Il y a d’autres ingrédients qui peuvent favoriser la digestion.

      Ce qu’on m’a expliqué, c’est que ça va faire des contractions au niveau estomac, tout ça. Puis, ça va favoriser un peu les contractions aussi dans le bas pour justement aider à la descente du bébé. Tout ça. Le principal risque, je dirais avec ça, c’est, puis on m’avait bien averti, c’est que ça pouvait effectivement faire en sorte que j’ai soit une diarrhée ou que je vomisse. Mais supposément qu’avec le smoothie qu’elle allait me faire, ça passait mieux. Bon, ça n’a pas été le cas pour moi.

      Jack 

      Mais par contre, ce qui était intéressant, c’est qu’elle l’a vomi. Mais du moment où elle l’a vomi, c’est là qu’il y a eu plus de changements sur les contractions. Je ne dis pas que ça a tout changé, mais clairement, il y a quelque chose qui a été enclenché.

      Laurie 

      Parce que ce qu’il faut dire, c’est que je l’ai eu en massage, puis après ça, elle revient en disant, j’ai discuté avec mes collègues, je pense qu’on va mettre les choses de l’autre côté, on va te le faire boire aussi. Finalement, j’ai eu double dose, mais très contrôlée. Je l’ai vomi et c’est très rare que je vomis. Moi, s’il y avait bien une enfant que je ne voulais pas dans mon accouchement, c’était vos mains. Massage femme, je me rappelle, toute ma vie, elle m’avait dit « Lève molle, colle mou ». Si tu te laisses aller au niveau, si tu te promis et que tu te laisses aller, bien souvent ça l’aide en bas aussi à ramollir, pis tout ça. Fait que bon, c’est ce que c’est.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Est-ce que tu as vomi une fois et ça a été fini ou tu as vomi pendant des heures?

      Laurie 

      J’ai peut-être vomi deux cycles, dans peut-être une heure.

      Jack 

      En dedans d’une heure, oui.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Après les vomissements, on se retrouve avec des contractions qui deviennent un petit peu plus intenses. À ce moment-là, est-ce que tu sais si ton col est antérieur ou postérieur, est-ce que c’est encore un enjeu ou on ne le sait pas encore?

      Laurie 

      Oui, c’est encore un enjeu, il est postérieur. Je pense que c’est un peu ça aussi qui fait en sorte que les contractions étaient moins efficaces parce que la tête du bébé n’était pas enlignée justement avec le col. Ça a été beaucoup aussi dans tout cet après-midi-là d’essayer de prendre les contractions dans différentes positions pour justement que le col se replace.

      Jack 

      En gros, c’est ça. C’était d’essayer de faire un espèce de circuit dans la chambre pour essayer de faire bouger ça.

      Il y a eu des manoeuvres aussi par les sages-femmes pour essayer de replacer le bébé. Ça a été comme pas mal ça toute l’après-midi, avec une évolution des contractions plus les heures avançaient. Mais c’est ça encore là, étant donné que Laurie elle gérait bien la douleur, elle avait bien appliqué tout ce que tu lui avais appris.

      La sage-femme, même à un moment donné, elle est venue me voir vers la fin de l’après-midi pour me dire « J’ai de la misère à voir où est-ce que ta femme est rendue parce qu’elle les gère bien. Je ne sais pas si elle a mal ou si c’était difficile à dire. Ils ne veulent pas non plus faire des examens constamment. Parce qu’on se rappelle que les eaux étaient rompues. Donc, l’après-midi, ça a été pas mal.

      Laurie 

      Juste pour les positions qui m’ont beaucoup aidé pendant cet après-midi, je pense que dans les contractions, ça a été beaucoup d’être accroupie sur le ballon, sur le lit.

      À la maison de naissance, c’est comme un lit double, on a beaucoup d’espace dans le lit. J’ai été beaucoup aussi couché sur le côté, ça m’aidait beaucoup avec un gros coussin entre mes jambes.

      Sur les toilettes aussi, évidemment. Sur les toilettes, on dirait que ça s’alignait bien. Quand j’allais faire pipi, souvent il y avait des contractions aussi sur les toilettes. Ça l’aidait beaucoup.

      J’ai même pris un bain aussi en après-midi pour me détendre, mais aussi pour voir un peu si ça pouvait progresser.

      Ça a été des positions que j’ai beaucoup aimées. On m’avait proposé aussi les écharpes. C’est ça. Ce que j’ai un petit peu moins aimé finalement, parce qu’il faut quand même beaucoup se tenir. Il faut se tenir fort. Puis j’avais plus autant de force qu’au début, ça j’ai moins aimé.

      Laurie 

      Puis vers l’heure du souper, je me souviens que j’avais plus faim. Je n’ai pas soupé. J’étais comme vraiment dans ma bulle. Puis, quand Jack a dit que j’aimerais bien les contractions, c’est vraiment tout ce qu’il nous enseignait par rapport aux sons et aux respirations. Fait que moi, dès que j’en sentais une venir, je rentrais dans ma bulle, puis je faisais les sons très graves, je respirais bien aussi, puis j’étais beaucoup dans mon mental, je me répétais beaucoup des mantras, des espèces de petites phrases, ce qui est important pour moi, comme « c’est temporaire », « c’est une vague ». Quand je la sentais arriver, je me disais beaucoup « C’est une vague, elle arrive ». Puis là, quand je la sentais partir, elle repart.

      Puis je me disais “je n’aurai pas plus de douleur que ce que je suis capable de tolérer. Je fais ça avec mon bébé.”

      Des phrases un peu plus rassurantes. Je combinais vraiment les deux.

      Dans ma tête, je me disais ça, puis je faisais beaucoup les sons, les points d’acupression sur la main.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      On t’a dit. Toi, de l’extérieur, Jack, est-ce que tu voyais qu’elle était molle, molle, molle, qu’elle s’abandonnait? Est-ce que c’était ça que tu observais?

      Jack 

      Oui, oui, vraiment. Honnêtement, ça a été de même toute la journée. J’ai pas senti, des 27 heures, je n’ai pas senti, à part la poussée finale, là, où elle se sentait plus réticente, là, mais de toutes les contractions, j’ai jamais senti que le rire était réticente. J’ai vraiment senti qu’elle s’abandonnait, pis qu’elle voulait vraiment se laisser aller dans les contractions, là. Je trouvais que c’était bien fait, là.

      Laurie 

      Je ne pensais pas être capable de rester autant présente, on va dire d’esprit, mais en m’abandonnant en même temps. Je me disais à un moment donné, je ne serais plus capable de faire les sons et les respirations. Puis non, au final, jusqu’à la fin, c’était tellement fort. Je me disais, c’est ce qui m’aide le plus. Ça a été vraiment très aidant, toutes les astuces de gestion de la douleur.

      Jack

      Oui, et de ce que j’ai vu aussi, je pense que ce qui a aidé Laurie, c’est qu’elle a commencé à les faire vraiment au début de la journée, même quand on s’entend que ce n’était pas super douloureux au début, puis elle le faisait quand même. Ça t’a aidé à te mettre dans un mindset.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Wow! Est-ce que vous avez dû les pratiquer beaucoup?

      Laurie 

      J’avais pratiqué les sons surtout dans la douche. Je me lavais les cheveux ou dans le bain, je prenais beaucoup de bain à la fin, je les pratiquais plus, mais je ne peux pas dire que je le faisais tous les jours comme pour me pratiquer.

      Jack 

      On le pratiquait beaucoup pendant le massage du périnée. Oui, en détendant son corps. Moi, j’essayais de lui rappeler, comme c’était un bon moment pour pratiquer.

      Laurie 

      Oui, comme ça faisait mal un peu. C’est ça, je me détendais, je faisais les respirations puis les sons à ce moment-là, c’est vrai.

      Jack 

      Oui.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Laurie, par rapport à Jack, avec l’accouchement qui s’en venait, y’a-tu des affaires que tu te sentais, « Oh mon Dieu, il va me voir vulnérable, ça se peut qu’il me voit en train de pleurer dans des drôles de positions. T’avais-tu des freins par rapport à lui ou t’étais complètement à l’aise?

      Laurie 

      Non, j’étais 100% à l’aise. Ça fait longtemps qu’on est ensemble, on s’est vu dans beaucoup de contextes, beaucoup de contextes vulnérables aussi. J’avais vraiment pas de réticence, d’appréhension. Au contraire, je savais que ça allait être la bonne personne pour m’aider et qu’il n’y allait pas avoir de jugement ou être étonné ou surpris de me voir dans différents contextes.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Et là, les heures passent, les contractions s’intensifient. Là, on s’entend que tu le dis tantôt, Jack, on parle de 27 heures de contraction. C’est quand même un travail qui a été long. Un moment donné vous auriez pu faire: tant pis pour l’accouchement naturel, là je demande un transfert. Ce que je comprends c’est que ça ne s’est jamais fait?

      Jack 

      Non jamais, jamais.

      Laurie 

      Non, moi c’était vraiment… Je me rappelle dans la première rencontre prénatal, tu nous disais, tu sais, il faut rester ouvert à tous les scénarios, mais ça, je pense, c’est la seule chose que je n’ai pas appliqué. J’y tenais mordicus, là. J’étais comme, non, non, tu ne comprends pas, là, je n’ai pas fait tout ce travail-là à la maison de naissance pour m’en aller à la fin de la journée à l’hôtel.

      J’avais posé une question à une de mes amie: as-tu déjà lutté à la maison de naissance avec l’idée de la péridurale? Parce que moi c’était quelque chose qui me stressait un peu de me dire à quelque part dans la journée, d’un coup que c’est trop, c’est intolérable pis je veux la péridurale.

      Pis elle m’avait dit non, ça ne m’est même pas passé par l’esprit moi je pensais j’allais lutter avec cette idée-là puis finalement pas en doute j’étais tellement ancrée dans ma vision dans mon “why” ça aussi c’est quelque chose que tu nous avais demandé de réfléchir à la première rencontre prénatale comment est-ce qu’on a envie d’accompagner notre bébé là-dedans puis de réfléchir puis de nourrir cette vision-là tout au long du reste de la grossesse, parce que c’est ce qui allait vraiment nous permettre de rester dans notre momentum et dans ce qu’on voulait. Je pense que pour moi, c’était très clair. J’avais envie d’accoucher à la maison de naissance, je ne voulais pas aller à l’hôpital.

      Peut-être que ça m’aurait nui aussi, dans le sens que si j’avais eu à être transférée, bien, j’aurais été probablement très, très déçue et tout ça. Mais bon, je suis très contente d’être restée à la maison de naissance finalement. Non, on a vraiment fait tout ça le 27 heures à la maison de naissance.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Et là, pendant tout ce temps-là, vous continuez à faire les stations, Jack, c’est toi qui propose, on va faire une autre position, c’est Laurie qui demande comment ça s’installe.

      Jack 

      Bien, ça a été graduel, comme au début, plus vers l’après-midi, Laurie était encore très présente d’esprit. On avait plus de discussions sur ce qu’elle avait envie de faire comme position, mais il y a eu un moment où ça a changé, c’était moi qui devait décider.

      En fait, je sentais que c’est ça qu’elle voulait aussi, c’est comme toi tu nous diriges là-dedans. On essaie ça, on essaie ça 15 minutes, ok, je sens que ça marche plus, on essaie autre chose.

      Pour être bien honnête, à partir de 8h du soir jusqu’à la fin, c’était pas mal tout le temps le même circuit qu’on faisait. Côté gauche, côté droite, on se levait debout pour aller aux toilettes. Parce qu’honnêtement, c’était weird. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais capable de dire que quand on allait aux toilettes, il y avait des changements.

      Laurie 

      Il y avait un changement, puis aussi ce que tu disais, c’est que les sages-femmes, elles nous laissent beaucoup dans notre bulle. Pour le partenaire, c’est très exigeant quand même aussi.

      Jack 

      Oh oui, ça officiellement. Moi, c’est la première chose qui m’a le plus surpris. Je ne pensais pas être aussi… Tu te dis, c’est la femme qui fait tout. Y’a pas de raison d’être fatigué, mais je te garantis qu’à la fin du 27h, j’étais complètement cassé aussi.

      C’est spécial parce que Laurie, elle a tout vécu ça avec le cocktail d’hormones en elle. Mais si j’avais un conseil, juste avertir, tu le dis à la “frette”, tu es avec elle, tu ne l’as pas ce cocktail-là.

      Moi, C’était quand même drainant au niveau énergie. Puis c’est ça, à la maison de naissance, si tu ne demandes pas à ce que, mettons, quelqu’un soit dans la chambre tout le temps avec toi ou whatever, ils ne le feront pas. On a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps, juste moi et Laurie.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Comment tu te sens d’avoir aujourd’hui, avec le recul, d’avoir participé autant et de me dire « J’ai tellement participé, j’ai tellement aidé que j’en étais fatigué ».

      Jack 

      C’est probablement ma plus grande fierté honnêtement. Je n’ai aucun regret. J’ai vécu de A à Z l’expérience avec Laurie et Charles. C’était vraiment cool. Puis moi, je voulais ce rôle-là aussi. Je ne voulais pas être mis de côté. J’avais de la misère à aller manger. Je ne voulais rien manquer.

      Laurie 

      J’imagine que ça aussi, ça met en une bonne préparation à la naissance. Des fois, le partenaire, ne sait pas vraiment c’est quoi son rôle.

      Jack 

      Je ne peux pas cacher que le cours préparation à la naissance a beaucoup aidé. Je n’ai pas été surpris par beaucoup de choses pendant l’accouchement. Quand les sages-femmes parlaient, je comprenais de quoi elles jasaient. , Si je n’avais pas pris de cours, ‘aurais été plus mêlé parce qu’elles utilisent des termes et elles n’ont pas tout le temps le temps de t’expliquer. Surtout vers la fin de l’accouchement,il faut te suivre la danse.

      Laurie 

      Oui, mais ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’il y a eu un moment donné dans tout ça où ma sage-femme m’a dit que je pouvais rester à la maiosn de naissance.

      Ça c’était venu à 8h le soir à peu près. Ça faisait toute la journée, 12h qu’on était là, on ne savait pas encore si on allait rester.

      Puis à un moment où elle a examiné mon col, là je l’ai vu, ça a changé dans sa face. Elle a fait comme « ok, c’est fou, on approche la fin, ça s’en vient ». Puis là, elle a dit « veux-tu savoir l’avancement de ton travail? ». Puis j’ai dit « non, je veux juste savoir si je peux rester. Puis elle m’a regardée et elle m’a dit oui, tu peux rester. Puis là, la vague de soulagement, ah écoute, c’était… je me souviens pas si j’ai pleuré, mais je pense que c’était arrivé vraiment. En tout cas, j’ai dû pleurer de joie parce que ça a été comme, ah ok. Puis là, je me suis comme encore plus abandonnée. Puis je pense que c’est ce qui a aidé aussi après ça. OK, peut-être que je retenais un peu les choses en me disant je veux rester ici, mais là, on a le go pour rester à la maison de naissance. Fait que let’s go, on embarque. Puis avec du recul, maintenant, je sais que j’étais effacée à 100% et dilatée à 8 cm.

      Laurie 

      Il y a eu une période, de 22 heures à minuit à peu près, où j’ai comme dormi pas mal entre les contractions. Là, les contractions étaient aux 2-3 minutes, puis moi, je n’étais plus là pas du tout.

      Je me souviens, les lumières sont tamisées, la musique joue un peu dans le background, Jack est tout le temps là avec ma gourde, avec ma paille pour me proposer de l’eau, mais j’ai les yeux fermés presque tout le long.

      Les sages-femmes viennent prendre le pouls du bébé, je n’ouvre pas mes yeux, ils me parlent, je n’ouvre pas mes yeux, je suis vraiment dans ma bulle.

      Ça s’est fait comme naturellement, je n’avais pas besoin de me dire, reste dans ta bulle, garde les yeux fermés, non, c’était dans ma tête.

      Peut-être que le moment de transition dont tu parles, c’est là où justement, c’est devenu tellement intense.

      Tu sais tout à l’heure, je disais que je prenais les contractions une à la fois, je respirais, je faisais les sons, je me disais les mantras dans ma tête.

      Il y a eu un moment donné où c’était devenu tellement intense, la douleur, tout ça, qu’il a fallu que je dise à Jack, écoute, moi je vais me concentrer, je ne lui ai probablement pas dit de façon aussi claire, mais je lui ai dit, moi je vais me concentrer sur les sons, les respirations, puis toi, dis-moi mes mantra pendant la contraction.

      Je n’étais plus capable à cause de la douleur de me dire ces choses-là en même temps que de faire les sons. Moi, je me concentrais sur les sons et lui me disait « c’est temporaire, c’est une vague, elle vient, elle repart ».

      Donc, on a vraiment fait une équipe jusqu’à la fin par rapport à ça parce qu’il était comme le cerveau dont j’avais besoin à ce moment-là.

      Jack 

      Étrangement, moi par contre je l’ai vu la progression de 8h à l’accouchement, ça a été vraiment un pic. Justement, j’ai vu Laurie. Toute la journée, j’avais jasé avec elle tranquillement pas vite, je voyais que là c’était comme, il n’y avait plus de discussion, fait que je la voyais commencer à tomber. Tu sentais que le col ouvrait.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Est-ce que la poussée réflexe a commencé à faire son chemin?

      Laurie 

      Oui c’est ça, justement après minuit, quand j’ai fini un peu de dormir, on a recommencé un peu plus le circuit de position, j’avais besoin de me mobiliser un peu plus.

      C’est vraiment encore là sur les toilettes, après un pipi, que j’ai senti lors d’une contraction que ça poussait vraiment de façon, vraiment c’est un réflexe, J’avais rien fait, pis ça poussait toute seule. Moi, je le compare beaucoup à quand justement tu vomis. C’est un peu la même chose au niveau de la poussée-réflexe. Tu n’as pas de contrôle par rapport à ça. C’est là où j’ai été capable de dire à Jack, «Je viens de sentir un réflexe de poussée. » Puis il a fait comme « Oh, ok. » Là, il s’est levé, il est tout de suite sorti de la chambre et il est allé avertir la sage-femme.
      Elles nous avaient laissé beaucoup dans notre bulle jusqu’à ce moment-là, mais là on a vraiment vu la force de l’équipe, parce qu’au final il y avait notre sage-femme principale, une autre sage-femme de garde, puis une aide natale. Ils sont venus s’installer dans la chambre.

      Ma sage-femme est venue avec moi dans la salle de bain. Elle m’a dit qu’on reste ici quelques contractions de plus. Je veux vraiment que la poussée s’installe. Je ne te change pas de position. Je suis restée aux toilettes.

      J’ai eu quelques poussées réflexes. Je veux dire, je n’ai pas poussé, mais je sentais le réflexe à ce moment-là, au niveau de la contraction sur la toilette.

      Après on s’est installés dans le lit, mais par le temps que j’arrive dans la chambre, tout était prêt à recevoir le bébé. Elles avaient tout installé. Puis c’est devenu plus intense sur le lit. J’ai vraiment commencé à sentir le réflexe à chaque contraction.

      Et à un moment donné, je ne me souviens plus trop comment c’est arrivé, mais on m’a dit « ok, écoute, quand tu es prête, vas-y vraiment, quand tu sens le réflexe, pousse avec. J’étais sur le côté à ce moment-là, j’avais une jambe sur l’épaule à jack, une jambe vraiment couchée sur le lit.

      J’ai été super impressionnée du travail des sages-femmes parce qu’à chaque contraction, à chaque poussée que je faisais, tout de suite après, il prenait le cœur du bébé dans mon bas-ventre pour voir justement si ça décélérait, comment c’était, tout ça.

      Ce qu’on a remarqué, c’est que je pense qu’il y a quelque chose de normal là-dedans parce que c’est dur aussi pour le bébé, mais ça décélérait beaucoup. À chaque poussée, le coeur baissait, baissait, baissait. Ça a été un espèce de petit moment où on a essayé plusieurs positions à chaque contraction, à chaque poussée pour essayer de trouver une position qui ne ferait pas en sorte que le coeur décèlerait trop. Donc, d’un côté, de l’autre côté, puis finalement sur le dos, ironiquement, sur le dos, ça a été la position où le coeur de notre bébé prenait le mieux finalement les contractions et les poussées.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Quand tu as commencé à avoir tes poussées réflexes à la toilette, est-ce que la sage-femme te fait confiance ou elle a demandé à t’examiner pour être sûre que tu étais à 10 cm?

      Laurie

      Ah non, jamais. On n’a pas réexaminé. La dernière fois qu’il y a eu un examen, c’était avant ça et j’étais à 8. Peut-être que vers minuit, j’étais à 8. Puis après ça, moi j’ai accouché, il était 4 heures du matin. Il n’a pas eu d’examen, non, pas du tout.

      Donc, je n’avais pas d’étrier, j’étais vraiment très molle, couchée sur le dos. Puis moi je me souvenais, ça m’avait marqué dans une des rencontres, quand tu nous avais dit, c’était peut-être dans une des vidéos de la formation, tu nous avais dit que tu pensais être la première femme à coucher par tes fesses tellement la pression était forte. Je me suis dit la même chose. C’est fou, moi ça m’a déstabilisé.

      Autant que ce que Jack disait, je me sentais en confiance pendant les contractions, ce qui est douloureux, mais je me sentais capable de les gérer. Le moment de la poussée, c’est là où ça m’a le plus déstabilisé. Ça n’a pas duré longtemps, en final j’ai poussé 20 minutes. Mais le moment où Le bébé s’incline un peu vers les fesses pour faire son chemin après, vraiment dans le vagin. Je pensais accoucher par mes fesses. Ça a vraiment fait mal, ça m’a déstabilisée. Finalement, c’est juste une ou deux contractions comme ça, puis le bébé prend son chemin. Mais en toute transparence, je pense que je dois avoir dit au moins trois fois, « Allez, va sortir par mes fesses, oh non! » Pis là, ma sage-femme qui dit, « Tu le sais, Laurie, il fait juste son chemin. Non, il ne sortira pas par tes fesses, ça va. » Là, j’étais comme en fond de ouf. Ça a été vraiment le moment le plus déstabilisant, je m’en souviens clairement.

      Puis après ça, au bout de deux autres contractions, bébé est arrivé et moi, il est sorti comme un ballon de football. C’est drôle parce que Jack disait « moi j’aimerais ça de s’être là pour le réceptionner, l’attraper ». Puis tout au long de la grossesse, la sage-femme disait, « Mais c’est pas comme ça que ça marche, c’est pas comme un ballon, il va pas sortir super rapidement.

      Puis finalement, c’est ça qui est arrivé, la tête et le corps ont suivi dans une seule et même contraction, puis ça a été une vraie délivrance. C’est pas pour rien qu’on dit que c’est une délivrance. C’était vraiment… Après ça, ils le mettent en peau à peau sur toi, puis on dirait que tu oublies tout. Tu n’as plus de douleurs, tu n’as plus rien, il est juste là, et c’est le plus beau moment.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      C’est merveilleux. Là, Charles est sur ton ventre. À ce moment-là, comme il est sorti vite, est-ce que tu te dis « Oh, merdouille, j’ai peut-être beaucoup déchiré », Est-ce que c’est quelque chose qui passe par la tête?

      Laurie 

      Oui, c’est sûr que là, après, chance au surmontant, qu’il y a eu le placenta aussi qui est sorti, ça a pris quand même un petit moment parce que moi j’étais comme vraiment submergée par un bébé qui était sur moi, qui pleurait beaucoup. Ce n’est pas la première pensée qui m’est venue, mais une fois que le placenta est sorti, on m’a tout de suite mis de la glace et du froid sur le périmètre. Puis oui, effectivement, je me suis demandé si j’avais déchiré, mais ils ne m’ont pas examiné tout de suite.

      Une fois que tout le monde était sous contrôle, le bébé était sur moi, ils m’ont dit, écoute, on va vous laisser un moment en famille. On est juste de l’autre côté, on va aller terminer nos notes, faire un petit wrap-up de ce qui s’est passé. On revient bientôt. On a vraiment eu ce moment-là en famille où Charles a pu ramper un peu jusqu’à mon sein, venir se coller. Ça a été un beau moment qui, je pense, a duré au moins un bon 30 minutes.

      Après ça, elles sont revenues dans la chambre pour justement examiner mon périnée. Finalement, je n’ai pas déchirée. C’était vraiment des petites micros déchirures.

      Ça a été vraiment un soulagement pour moi parce que, encore là, on avait été très assidus sur le massage du périnée les trois, quatre dernières semaines de grossesse. Est-ce que c’est ça qui a fait la différence? On ne le saura pas, mais c’est sûr que ça ne peut pas avoir nui, au contraire.

      Je pense que le fait d’avoir poussé avec la poussée réflexe a probablement beaucoup aidé aussi. C’était vraiment, je poussais avec le réflexe qui venait, donc je n’avais pas à forcer à outrance.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      À aucun moment on te demandait de faire une poussée bloquée comme on fait souvent à l’hôpital?

      Laurie 

      Au contraire, ma sage-femme m’a même dit, “arrête de pousser, il y a pas de contraction. Je sais que tu veux que ton bébé sorte, mais arrête de pousser.”

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Je ne sais pas si tu as réalisé, tu as eu un accouchement 100% physio.

      Laurie 

      C’est ça que j’ai réalisé par la suite. Puis je trouve que pour quelqu’un qui, là, quelques mois, craignait énormément d’accoucher, pour moi c’est un peu comme Jack disait tantôt, c’est une de mes plus grandes fiertés, d’avoir pu accompagner mon bébé dans cette naissance-là de façon physiologique, sans manipulation extérieure, sans médication. Oui, ça a été long. Ça a été long pour moi, ça a été long pour lui. Il est né aussi avec deux tours de cordon autour du cou, un tour de cordon autour de l’épaule. Ça a été assez intense, mais je ne regrette absolument rien.

      Dans les suivis post-partum, ma sage-femme me demandait s’il y avait des choses dont elle aimerait qu’on rediscute, des traumas, des petites choses qui sont revenues, des petits flashs.

      J’ai tout aimé. J’aurais jamais pensé dire un jour que j’ai aimé accoucher. J’ai aimé accoucher. Ça a été douloureux, ça a été intense, mais ça a été merveilleux d’avoir vécu ça de façon naturelle. Vraiment, c’est une grande fierté.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Et ça, j’avoue que je ne peux pas me l’expliquer parce que je suis dans la même gang que toi. J’ai adoré donner naissance, même si je sais que ça m’a fait mal.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Je pense que c’est une question de transformation, de résilience, c’est un genre d’initiation.

      Laurie 

      Oui, et je pense que d’être dans l’abandon aussi là-dedans, de ne pas être dans la résistance, de dire non je ne veux pas y aller, je retiens. Il y a vraiment quelque chose de très naturel dans je laisse ça aller, puis j’embarque dans le processus, dans la douleur, puis tout ça au final. Ça a été une expérience 100% physiologique. Je n’ai pas lutté avec la pensée de l’année péridurale comme j’aurais pensé. C’était une grande fierté.

      Puis là, après, je ne peux pas passer sous le silence le travail exceptionnel des sages-femmes. C’est un métier que je respecte tellement. Puis, ils se sont donné corps et âme pour que je puisse rester à la maison de naissance. Ils ont toutes sorti leurs petites astuces, leurs chapeaux pour favoriser le travail de façon naturelle. Même après, écoute, après qu’ils sont revenus pour justement examiner le bébé, faire les premiers examens, bien, tout ça s’est fait de façon tellement douce, tellement respectueuse pour moi, pour Charles.

      Toujours en peau en peau sur papa pendant qu’il faisait les premiers examens. Jamais ils sont partis avec lui. Puis moi, pendant ce temps-là, j’ai pu prendre mon bain, ma sage-femme m’a lavé. Dans quel monde est-ce qu’on se fait laver après un accouchement? Ça a été tellement doux après ça. Puis on a eu un de ces festins aussi. Puis moi, ça a été… Parce que tu sais, j’avais pas mangé depuis le dîner. Ils sont arrivés avec le plateau de fruits, yogourt, lait au chocolat, jus d’orange.

      On était comme un roi et une reine, vraiment. C’est inexplicable. Ça a été, de début à la fin, une belle expérience pour nous à la maison de naissance.

       Je pense que tant que ça va bien, on peut laisser ça aller. Je ne pense pas que je le croyais autant avant, mais maintenant je le crois que comme femme, on a vraiment tout ce qu’on a besoin à l’intérieur de nous. Quand ça va bien, quand il n’y a pas de soucis avec bébé ou avec nous, Tout est là pour qu’on puisse accoucher de façon naturelle et accompagner au mieux notre bébé. L’intervention minimale nécessaire, c’est ça qu’on a de besoin au final. Il n’y a personne d’autre que moi, d’une certaine façon, qui savait comment accompagner mon bébé dans sa naissance. Même moi, je ne savais pas consciemment que c’était mon corps qui faisait la job.

      Annie, ta Doula Ostéo

      C’est magnifique. Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais ajouter, Jack, par rapport à ça?

      Jack 

      Quand tout se déroule naturellement, je suis convaincu que la femme a tout en elle, ce que ça lui prend pour passer à travers. Je pense que si tu es au final, tu en es ressorti de ça en le croyant fermement.

      Laurie 

      Oui, je pense que vraiment d’avoir une vision solide, d’avoir confiance, moi c’est ce qui m’a le plus aidé dans tout ça. Parce que si tu arrives à l’accouchement, tu es très craintif, tu es chambranlant un peu, tu ne sais pas. Je pense que ça peut te nuire plus que d’autres choses. Donc pour moi, ce qui a fait la différence, ça a été des expériences positives autour de moi. Les gens qui… Parce que tu sais, on entend beaucoup juste le négatif souvent. Fait que de m’ancrer dans des expériences positives, physiologiques, naturelles, d’avoir une bonne préparation parce que moi, m’informer, ça a toujours été quelque chose qui m’amenait beaucoup de confiance. Puis après ça, travailler en équipe, perdre confiance au processus, pas être dans la résistance, je pense que c’est vraiment les clés qui m’ont le plus aidée dans cet accouchement-là.

      Annie, ta Doula Ostéo

      Tantôt, vous nous avez dit que vous étiez ensemble depuis longtemps, donc votre relation était déjà riche, était déjà belle. Est-ce que vous diriez que cette expérience-là a amené votre relation à un autre niveau?

      Jack

      Oui, je pense que c’est l’apogée d’une relation. Honnêtement, tu peux avoir vécu plein d’affaires, mais quand tu vis ça, c’est l’apogée d’une relation, selon moi.

      Laurie

      Pour nous, ça a été beaucoup de connexions, beaucoup de moments de connexions. Justement, on a beaucoup parlé de la bulle qui nous laissait à la maison de naissance, mais c’est vrai parce que d’être dans notre bulle, dans la musique qu’on aime, de faire des petites blagues ensemble, de rigoler. Je me souviens même jusqu’à presque la fin, des fois tu nous disais des petites choses et j’étais un peu dans tout le cocktail d’hormones, je n’étais plus trop là et je riais. On dansait un peu ensemble quand on prenait les contractions debout. Ça y est, il y a eu vraiment quelque chose aussi qui nous a beaucoup rapprochés d’avoir vécu cette expérience-là, que moi j’ai été aussi vulnérable puis toi aussi d’une certaine façon dans l’émotion du moment. C’est très, très l’émotion du moment. Ça nous a beaucoup rapprochés aussi, effectivement.

      Annie, ta Doula Ostéo

      C’est souvent là que les hommes craquent plus dans l’émotion. Est-ce que pour toi Jack?

      Jack 

      Je pense que j’ai gagné le record de l’homme qui pleure le plus de A à Z. Moi j’ai pleuré tout le long.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Tout le long, tu veux dire même pendant les contractions?

      Jack 

      Ah oui, oui, oui. Chaque nouvelle étape, je pleurais. Ça m’a aidé à passer à travers le tout. Parce que c’est tellement difficile de voir ta femme dans cet état-là. C’est vraiment difficile.

      Faut que tu t’abandonnes aussi à tes émotions parce que sinon tu vas juste péter aux frettes. Malgré ça, j’ai quand même cassé à la fin. Il y avait la fatigue aussi. Je pense que c’est bien important de se laisser aller. Il ne faut pas rentrer dans le jeu. Si tu retiens aussi, on parle souvent que la femme a pu s’en retenir. Si en tant qu’homme, tu te retiens, tu vas le vivre vraiment difficile. Surtout quand c’est long.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Je suis complètement d’accord. Puis écoute, dans les épisodes précédents, il y en a plusieurs, papa, qui ont témoigné avoir pleuré comme ça à toutes les étapes. Donc, je te rassure. Puis c’est extraordinaire parce que quand on est en train d’accompagner notre amoureuse, c’est sûr qu’on génère des petites hormones de stress parce que c’est impressionnant. Je vois ma blonde dans un état dans lequel je ne l’ai jamais vue. Quand je me permets de pleurer à chaque fois que ça monte, je diminue ces hormones de stress-là, je fais des belles hormones à l’intérieur de mon corps et je deviens vraiment un meilleur accompagnateur. C’est une super stratégie.

      Jack 

      Moi, je trouvais que ça allait aider à stopper les scénarios. Dans la vie, je suis quelqu’un d’anxieux, ça peut être facile de partir dans un scénario, de dire je vais la perdre, je vais la perdre. Mais je pense que de la laisser aller au fur et à mesure, ça l’a aidé à grandir de comme moi autant. Elle n’est pas malade, ce n’est pas la première femme qui accouche.

      Laurie 

      Tu es tellement quelqu’un qui me protège beaucoup dans le sens que tu es tout le temps là pour moi dans le cas où tu sais, je ne parle pas nécessairement de l’accouchement, puis c’était quelque chose que tu m’avais dit que tu allais trouver très difficile, le pouvoir porter cette fardeau-là de la douleur, puis que ça repose d’une certaine façon sur moi. Puis tu sais, Quand tu dis inutile, le partenaire est très utile à chaque étape, le soutien émotionnel, le soutien physique avec toutes les techniques de gestion de la douleur, mais tu ne portais pas ce fardeau-là. Pour toi, comme homme, c’était quelque chose qui était difficile.

      Jack 

      Oui, Mais finalement, ça a bien été. Puis comme c’était, c’est ça, j’ai trouvé ça plaisant de pouvoir trouver mon rôle là-dedans. Tu sais, maintenant, c’est un peu pour ça aussi que, tu sais, je trouvais ça intéressant d’en parler de la vision du partenaire là-dedans. Tu sais, c’est de pouvoir justement avoir unrôle, tu seras pas sur le banc de touche tout le long. Justement, j’avais entendu du monde me dire, la seule chose que t’as à faire, c’est donner de l’eau. Finalement, il y a d’autres choses à faire que donner de l’eau. T’en donnes beaucoup de l’eau, mais il y a d’autres choses aussi.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Oui, et si tu n’avais pas été là pour faire toutes ces autres choses-là, et si tu n’avais pas été sur la coche bien préparée, savoir où tu t’en vas, je ne suis pas certaine que Laurie aurait vécu l’expérience qu’elle a vécue là.

      Laurie 

      Moi, c’est quelque chose que je dis. On dirait les gens, particulièrement les femmes, des fois ça vient un peu les chercher quand je leur dis, moi j’aurais pas été capable de la coucher comme ça si Jack avait pas été là. Puis là on me dit, mais là c’est toi la femme, t’as tout fait de la job.

      Pour moi ça a été essentiel son rôle parce que à chaque étape c’est pis ça a été une décision de couple aussi de rester à la maison de naissance on aurait pu dire à un moment donné là ça suffit on s’en va à l’hôpital on va avoir la médication puis lui il m’a suivi là dedans s’il n’avait pas été disponible et disposé à continuer à m’aider avec les points de pression, les massages, le soutien émotionnel, je n’aurais pas pu rester autant longtemps à la maison de naissance de façon. Ça a été essentiel comme rôle. Pour moi, ça a été un travail d’équipe. Je n’ai pas à coucher seule.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Les gens, quand ils entendent ça, ils ont l’impression qu’on est en train de dire qu’on a besoin de quelqu’un pour donner naissance. On n’a pas besoin de quelqu’un. Si tu avais été toute seule sur une île déserte, tu aurais donné de l’incense. Ça serait fait. Mais c’est sûr que d’avoir quelqu’un qui s’assure qu’on est dans un espace de sécurité, qu’on est dans un espace où on se sent bien. Si à chaque fois que tu avais soif, il avait fallu que tu te lèves pour aller chercher la bouteille d’eau. Ça n’aurait pas été pratique pour vraiment l’évolution au niveau de tes hormones et compagnie.

      Laurie 

      Ça a été facilitant de l’avoir. Il était tout le temps avec la bouteille, même à la fin, parenthèse, pour me donner des forces, ça fait longtemps que je n’avais pas mangé, on m’a proposé du miel, puis ils étaient là avec miel et la bouteille d’eau.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Exactement, exactement. On le ferait quand même, mais ça change toute la nature de l’expérience. Absolument, c’est tout à fait ça. Merci pour votre beau partage. Merci. C’est marrant dans un podcast que je suis la seule à pleurer.

      Annie, ta Doula Ostéo 

      Wow, quelle rencontre, Beaucoup d’informations. Laurie a été extrêmement généreuse dans ses explications. Quelle rencontre touchante aussi. J’avais les joues complètement couvertes de larmes une fois qu’on s’est rendu au bout. Et quelle rencontre aussi touchante parce que Laurie a eu beaucoup de chance d’être suivie avec des sages femmes. Moi, il y a un rêve que je chéris grandement et c’est celui que toutes les femmes qui donnent naissance au Québec, peu importe le lieu de naissance qu’elles ont choisi, puissent avoir accès au même droit, au même privilège, au même accompagnement de qualité. Et là, on ne se le cachera pas, si Laurie avait donné naissance en milieu hospitalier, c’est certain qu’elle n’aurait pas eu accès à cet accouchement physiologique. Elle aurait fini par avoir de l’ocytocine de synthèse. Et ça, c’est quelque chose qui me fait vivre une grande colère, le fait que le lieu de la naissance influence aussi grandement les options qui sont disponibles pour nous. Je rêve du jour où, même si je décide, soit parce que c’est ce que je veux ou soit parce que je n’ai pas eu d’autre option de donner naissance en milieu hospitalier, que je puisse avoir une équipe autour de moi qui va faire preuve de patience, même si je dévie un peu de ce dont ils ont l’habitude de rencontrer comme expérience.

      J’espère que ça va t’avoir aidé à prendre confiance dans la naissance qui peut-être se rapproche pour toi. Donc, si tu as aimé cet épisode de podcast, je t’invite à le partager de façon à ce que le plus de personnes possibles puissent y avoir accès. Je te rappelle aussi que chaque épisode de podcast a une page dédiée dans laquelle tu peux trouver toutes les informations pertinentes. Par exemple, par rapport à l’expérience de Laurie et de Jacques, tu vas pouvoir avoir les informations importantes qu’elle nous a partagées. Je te rappelle que si tu as envie de participer aux rencontres prénatales OPALEO, si tu as envie de te préparer avec ma préparation virtuelle, tu peux venir me rejoindre sur opaleo.com pour avoir toutes les informations.

      La semaine prochaine, je te présente mon fils Abraham et son amoureuse que j’aime de tout mon cœur Ekaterina. Ils vont venir nous raconter leur expérience de naissance qui sort vraiment des sentiers battus. Je te souhaite donc une magnifique semaine, puis on se retrouve la semaine prochaine.