Aujourd’hui j’ai invité une de mes précieuses amies pour qu’elle te raconte la naissance de ses filles.
Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années.
Leur partage amène des éléments différents de ceux que l’on retrouve dans les récits de personnes dont l’expérience est récente.
On va se le dire, l’expérience de vie et le recul qu’ont les femmes plus âgées dont je fais partie peuvent j’en suis certaine t’aider dans ta préparation à l’accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie.
Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d’empuissancement.
Voici le lien vers la page féministe dont parle Rebecca: Abattoir
LES ASTUCES QUE REBECCA A UTILISÉES POUR JONGLER AVEC LA DOULEUR
- Acupuncture
- Bain
- Ballon
- Instinct
- Points de pression
- Sons
LIENS MENTIONNÉS
DANS CET ÉPISODE
CONTACTER ANNIE
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Sujets abordés dans cet épisode
- Accompagnante à la naissanc
- Accouchement à domicile
- Accouchement sans péridurale
- Accouchement avec des sages-femmes
- Bulle hormonale (endorphines)
- Déchirure au périnée
- Douleur (gestion de)
- Dilatation du col
- Doula
- Gestion de la douleur
- Importance de suivre notre intuition
- Instinct
- Michel Odent chirurgien et obstétricien français
- Naissance physiologique
- Poussée bloquée versus physiologique
- Poussée réflexe
- Rôle du/de la partenaire
- Sensations de la poussée réflexe
- Rupture spontanée des membranes
- Sages-femmes
Interventions dont il est question dans cet épisode
- 100% physiologique
- Poussée bloquée
Transcription de l'épisode
Annie, ta Doula Ostéo
Aujourd’hui j’ai invité une de mes précieuses amies pour qu’elle te raconte la naissance de ses filles. Je trouve ça important de recevoir de façon régulière des femmes qui ont enfanté il y a plusieurs années. Leur partage amène des éléments différents de ceux que l’on retrouve dans les récits de personnes dont l’expérience est récente. On va se le dire, l’expérience de vie et le recul qu’ont les femmes plus âgées dont je fais partie peuvent j’en suis certaine t’aider dans ta préparation à l’accouchement et peut-être même carrément dans ton chemin de vie.
Tu le découvriras dans les prochaines minutes, Rebecca est une humaine passionnante. Dans cet épisode, il sera également question de féminisme et d’empuissancement.
Très très heureuse de te recevoir pour que tu puisses venir nous raconter tes histoires d’enfantement et toutes les réflexions que tu as faites autour de de ces aventures-là. Tu as eu deux filles. Oui, qui sont aujourd’hui assez grandes.
Rebecca
Mais c’est très facile en fait ces expériences-là, on est, il y a une portion qu’on oublie, mais il y a quand même une grande portion qu’on n’oubliera jamais, qui est très, très vive. On a juste à s’y replonger puis ça redevient très présent. Ouais et ce qui est intéressant aussi avec les années qui passent c’est que le recul permet aussi l’expérience que t’as gagné à travers les années qui ont passées permet aussi d’avoir un regard peut-être encore plus étoffé. Tu as eu la chance de vivre deux expériences physiologiques.
Le choix d’accoucher à domicile
Rebecca
Ouais alors mes deux accouchements se sont passés à la maison avec sage-femme et la première fois j’étais accompagnée d’une acupunctrice qui est venu pendant le travail à domicile chez moi et la deuxième fois j’ai été accompagnée d’une excellente doula qui s’appelle Annie, je vous en reparlerai. La première fois, le le choix d’accoucher à domicile s’est décidé autour de la trentième semaine quand en fait la sage-femme m’a dit, toi où est-ce que tu vas accoucher Je ne m’étais pas tellement posé la question que c’est vraiment parce que j’ai rencontré une autre maman qui m’a parlé d’accouchement à domicile et qui est un peu dédramatisé et vulgariser l’expérience et ça et je me suis dit pourquoi pas et en fait j’avais l’impression que mon conjoint allait dire non et puis quand je lui en ai parlé il me dit ah bah j’ai jamais dit non pourquoi pas donc là à ce moment là j’ai vraiment été obligé de me poser moi-même la question est-ce que moi je moi je le sens ou pas Et donc on a embarqué pour cette aventure-là et je m’étais énormément préparée pour la gestion de la douleur. Donc c’est beaucoup là-dessus que j’avais orienté ma préparation et le travail a commencé vers une heure du matin. J’ai été en travail toute la nuit en fait, mais ça s’est très bien fait. J’ai passé un moment sur un gros ballon à couder sur un sofa. Après ça, j’ai passé une portion du temps dans la baignoire. La sage femme est venue me voir et elle m’a dit tu es à dix et là je me suis dit ok mais moi je fais quoi à ce moment là elle m’a dit je te laisse un peu de temps puis je reviens te voir donc j’ai été à dix pendant quelques temps probablement une demi-heure trois quarts d’heure quelque chose comme ça puis au bout de ce temps-là elle est revenu me voir elle m’a dit écoute il va falloir commencer à pousser.
J’ai frappé un mur à la poussée
Là, ça a été vraiment là où j’ai, et je suis rentré dans mon mur personnel parce que la poussée, ça a été vraiment très très très difficile. et probablement en fait ma fille est née avec un torticolis probablement que sa tête n’était pas très bien positionnée que ça poussait pas exactement au bon endroit pour déclencher l’aspect physiologique de la poussée.
Donc ça, ça a vraiment été difficile. J’ai un peu déchiré pas tant que ça et je ne m’étais pas du tout préparée en fait à cet aspect-là de l’accouchement et je ne m’étais pas non plus préparée au fait qu’il y a eu un bébé à la fin. C’est un peu en rire mais c’est vrai que ma fille aînée elle était c’était probablement un baby elle pleurait énormément elle est née avec des grands yeux et tout était déjà très très intense pour elle c’est encore très intense pour elle aujourd’hui avec l’adolescence qui embarque mais donc ça, c’était mon expérience, mon premier accouchement. Et alors quand je suis retombée enceinte pour ma deuxième, je me suis dit la gestion de la douleur, ça, ça va. Là, mon objectif personnel c’est vraiment de dépasser ce défi là de la poussée je voulais vraiment une poussée physiologique Cet accouchement-là a commencé par la perte des eaux alors que pour le premier j’avais perdu les eaux pendant, je ne sais pas je devais assez attitude, je m’excuse, je reviens en arrière, mais j’ai juste eu un seul touché, celui qui m’a dit que j’étais à dix, mais pour le deuxième j’ai eu aucun touché vaginal, aucun même pendant la période avant que l’accouchement commence.
Annie
Et si on vient un peu en arrière là tu es à dix la sage femme t’en informe, on attend un peu. Est-ce qu’il y a eu un moment donné où tu as eu envie de passer
Rebecca
à aucun moment.
Annie
Donc il y a une directive qui t’a été donnée de pousser à ce moment-là.
Rebecca
J’avais vraiment l’impression qu’il fallait que je revienne dans ma tête et que je donne des ordres à mon corps alors que jusque là, ce n’était pas du tout le cas. Je laissais faire ce qui se passait, là on me parlait et moi je donnais des ordres à mon corps, donc on n’était pas du tout dans quelque chose de physiologique. Elle est née à onze heures le matin, donc pour un premier accouchement, onze heures, c’est vraiment pas si mal et j’étais en bonne forme, mais je pense qu’elle, elle s’inquiétait que ça prenne trop de temps et que je ne puisse pas rester à dix trop longtemps non plus. Oui, puis il faut savoir que même chez les sages-femmes encore aujourd’hui, il y a certaines croyances en lien avec la poussée. Donc il y a encore des gens qui donnent des de tuer à dix, on attend un peu puis après on va se mettre à pousser. Peut-être qu’il y avait des raisons cliniques qui ont fait qu’elle t’a donné cette indication-là ou peut-être que ça faisait partie de la pratique de cette personne-là de dire on attend un peu puis après s’il n’y a pas de pousser réflexe, on demande à la femme de faire une poussée bloquée.
Rebecca
Après j’ai été recousue puis cette portion-là n’a pas été agréable parce que c’était une stagiaire qui me recousait puis je m’occupe de stagiaire, enfin je m’occupais de stagiaire dans la vie, dans mon travail et je trouvais que ce n’était pas si bienveillant pour pour la stagiaire. Puis moi j’étais recousue, je me suis fait même plus à froid ou pas mais ce n’était pas particulièrement agréable puis moi dans ma tête je me disais je viens déjà d’expulser un bébé est-ce qu’on peut s’il vous plaît laisser mon corps tranquille.
Annie
Juste pour rassurer tout le monde qui écoute c’est sûr que tu n’as pas été reconnu à froid bon c’est parfait mais je me souviens on m’a poussé aussi sur le ventre pour expulser le placenta. Pour la réparation au niveau du périnée, c’est certain qu’ils ont gelé la zone, mais ce qui a fait que c’était inconfortable pour toi et ça l’est pour presque nous toutes c’est que la zone au complet est irritée évidemment par la sortie bébé que quand on bouge les lèvres, quand on bouge les structures évidemment ça amène de l’inconfort même si la zone précise où on fait l’apparition est gelée. Là je voudrais juste revenir quand tu disais qu’il y avait comme un manque de bienveillance, je n’ai pas compris ce que c’était un manque de bienveillance de l’étudiant envers la stagiaire mais de la part de la sage-femme.
Rebecca
L’ambiance était pas tendue mais un peu moi j’étais dans mon lit notre lit entre guillemets conjugal et la manière dont s’était orienté il n’y avait pas énormément de place et pas énormément de lumière pour faire l’intervention donc elle n’était pas très bien positionnée pour faire les points et je pense qu’elle rocher juste parce qu’il n’y avait pas assez de luminosité pas assez d’espace Elle aurait pu me demander de bouger, mais comme je venais d’accoucher, je pense qu’elle n’a pas, elle n’a pas voulu me demander ça.
Deuxième accouchement à domicile
Rebecca
Donc fast forward plusieurs années plus tard, je suis enceinte de ma deuxième, je perds les os d’ailleurs un peu en avance, je n’étais pas tout à fait rendue à quarante semaines et je perds les os en plus je perds je veux dire une goutte à la fois donc je me suis dit bon ça doit être ça je peux pas croire que c’est autre chose et il est cinq heures de l’après-midi donc là on avait un plan de match pour la grande donc je me dis bon on va s’occuper de la de la placer parce que pour moi, c’était important qu’elle ne soit pas présente parce qu’elle était déjà intense. On se le rappelle et donc je t’ai appelé et tu m’as dit allez vous faire un bon souper tous les deux parce que ça se peut que resto là et un souper. Donc après avoir placé la grande, à sept heures, les contractions commencent. Et là, moi, je me dis bon, le bain, ça avait fonctionné. Je me fais couler un bain, ça va m’aider pour aller parce qu’on est parti pour plusieurs heures. Donc je rentre dedans. C’était désagréable.
Rebecca
Je n’avais pas envie des choses. Je n’étais pas bien. Et alors là, il y a eu quand même rapidement. Si ça ça marche pas qu’est-ce qui va marcher parce que je me souvenais de mon premier accouchement et je me faisais des idées donc et je me suis juste retourné le gros ballon était dans la salle de bain qui était petite aussi cette salle de bain. Donc je me suis retournée, je me suis installée sur le ballon et déjà quand tu es arrivé le rythme des contractions était déjà quand même assez assez intense. Je pense qu’on était dans le noir, dans une petite salle de bain étouffante. Et puis la sage femme est arrivée pas longtemps après toi et je me souviens d’avoir crié maudit sushi à mort parce que j’avais des reflux de sushis qu’elle avait englouti comme une heure avant ou une heure et demie avant.
Rebecca
Ça aussi pendant le travail donc elle est née en deux heures, mes contractions ont commencé à sept heures puis elle est née à neuf heures le soir. La sage-femme rentrait très discrètement une fois de temps en temps pour voir si on avait besoin de quelque chose. Toi tu étais avec moi puis je pense que tu ne me parlais pas tant que ça, tu avais peut-être une main sur mon dos.
Rebecca
Mon conjoint est rentré un moment dans la pièce et je me souviens de lui avoir vraiment dit en fait même pas avec des mots mais je lui ai envoyé la main en disant non toi tu restes dehors c’est un accouchement que j’ai vécu de manière vraiment très animal très paléolithique. Et je n’ai pas réfléchi et je ne me suis pas demandé est-ce que c’était bien ou pas Est-ce que j’aurais dû Est-ce que peut-être Je me souviens qu’à ce moment-là, ça allait bien comme c’était, en fait j’avais besoin que la situation reste comme ça, c’est-à-dire toi derrière moi, moi sur un ballon, je faisais beaucoup de sons à chaque contraction, ça m’était venu assez spontanément, je ne me souviens pas mon premier accouchement si j’avais fait des sons ou pas, mais celui-là oui Et à un moment donné, je t’ai dit ok là ça fait vraiment mal. Qu’est-ce que je fais? Et je m’étais tournée vers toi et toi dans ta grande sagesse et ta grande connaissance aussi tu m’as dit toi Rebecca, qu’est-ce qui te ferait du bien? J’ai répondu, on va réessayer le bain on va voir donc j’ai laissé le gros ballon j’ai enjambé la baignoire parce que c’était une baignoire sur pattes et probablement qu’en enjambant le bain, j’ai dû ouvrir ou débloquer quelque chose au niveau de la descente du bébé et je me suis mis à quatre pattes dans le bain. La contraction suivante, j’ai fait une poussée.
Annie, ta Doula Ostéo
Et là, la sage femme est arrivée quand même assez rapidement en disant, moi, ça, c’est un son que probablement qui indique un changement dans le cours de l’accouchement et je pense que la poussée suivante Eden sortait sa tête. Elle a mis sa main pour accueillir le bébé parce que moi j’étais à quatre pattes puis je n’étais pas tellement consciente, je pense que que la tête était déjà sortie. Je pense que ça a pris deux poussées, donc j’ai pu profiter de la poussée physiologique à peu près cinq minutes, mais ça a été ça.
Annie, ta Doula Ostéo
Oui, c’est drôle parce que c’est justement le fait que tu te mobilises et que tu changes de position qui a fait changer les choses. Et c’est comme si tu avais senti à l’intérieur de toi que tu avais besoin de faire ce changement-là même si consciemment c’était peut-être pas si clair.
Rebecca
Ouais mais le moment où je t’ai parlé, c’était vraiment un moment où je suis remontée dans ma tête très très brièvement, mais tout le reste de cet accouchement-là, je l’ai fait à partir de mon senti puis c’est drôle parce que hier je faisais une activité de journal créatif et un message qui m’était venu hier, c’était qu’on a les réponses à l’intérieur. C’est juste qu’on est tellement habitué de demander aux gens de nous dire quoi faire, c’est tellement réconfortant aussi de se faire dire quoi faire et de surtout dans des moments comme ça où on a très mal. Je me souviens de la douleur de mon premier mais celui-là, c’est sûr que j’ai eu mal, mais je ne m’en souviens pas aujourd’hui. Je suis quelqu’un aussi qui doute énormément, donc j’aime bien avoir la confirmation de mes choix sur l’extérieur, j’aime bien quand il y a quelqu’un qui me dit oui c’est ça c’est bien, c’est peut-être aussi le type d’éducation un peu genrée que j’ai reçu. Je pense une fois dans ma vie, je peux dire que c’est moi qui ai, qui ai été aux rênes jusqu’au bout de de cette affaire-là.
Annie, ta Doula Ostéo
On n’a pas le même souvenir par rapport à ça, mais moi je reste persuadée que pendant ta grossesse, c’est un sujet qu’on avait abordé. Le souvenir que j’ai, c’est que tu m’avais dit la première fois on m’a donné des consignes cette fois-ci j’aimerais vraiment être complètement souveraine dans mon expérience. C’était vraiment un mandat que tu m’avais donné. En tout cas que j’avais entendu.
La présence du père pendant l’accouchement
Annie, ta Doula Ostéo
Est-ce qu’avant l’accouchement, c’était quelque chose auquel tu avais pensé le fait d’avoir ou non compagnon près de toi Est-ce que c’est quelque chose que tu avais réfléchi
Rebecca
Pas vraiment. Mon conjoint, c’est quelqu’un qui a de l’anxiété. Donc dans les premiers jours avec ma plus grande on avait eu des enjeux d’allaitement comme beaucoup à ce moment-là il y avait lui je sentais beaucoup son inquiétude que notre fille soit pas assez nourri et ça m’aidait pas du tout puis je comprends tout à fait son inquiétude de nouveau papa qui a peur pour son bébé, c’est l’instinct animal aussi. Mais comme toi, tu étais présente à mes côtés, contrairement à l’acupuncture, l’acupuncture, elle venait me faire des traitements et elle repartait. Donc c’est mon conjoint qui était là à mes côtés à ce moment-là. Mais là, comme tu étais là, comme tu me faisais des pressions dans le dos, comme tu savais comment être présente à côté d’une femme qui donne naissance, j’avais tout ce qu’il me fallait en fait, je n’avais pas besoin de plus et j’avais surtout l’impression que si on change cet équilibre fragile, ça va aller moins bien. J’avais une formule gagnante que je n’avais pas envie de modifier puis ça a été peut-être une heure de temps ça a été probablement comme de huit heures à neuf heures le soir.
Conférence de Michel Odent, chirurgien et obstétricien français
J’étais allé à une conférence de Michel Odent, donc lui c’est un médecin je pense français mais qui pratique en Angleterre et il racontait moi quand on m’appelle pour un accouchement en fait je laisse les femmes entre elles faire leur truc et moi je suis là s’il y a besoin, mais sinon moi mon rôle, c’est de soutenir le papa avec un café dans le salon. Ça m’avait vraiment marqué cette histoire-là et lui, il disait avec une grande humilité, mais en fait, l’accouchement, ça a été une histoire de femme pendant des centaines et des milliers d’années donc c’est très récent en fait que les hommes soient présents et aujourd’hui dans les hôpitaux ça se fait pas en fait que le papa soit pas là c’est comme presque inacceptable en fait
Rebecca
On est passé d’une norme à une autre et la norme, elle est très, très lourde et elle est très puissante. Et il faut absolument faire comme ci et pas comme ça. Sauf que moi le one size fit all ça j’ai jamais trouvé que c’était si bonne idée dans aucun des domaines de la vie.
Anecdote de Michel Odent, chirurgien et obstétricien français
Dans ses conférences, Michel Odent en parle beaucoup. Il mentionne que quand il y a un événement pendant un accouchement et que ça se passe bien, qu’on est dans une formule gagnante de surtout ne pas toucher à ça. Il fait beaucoup de parallèles avec la physiologie en disant quand la physiologie est au rendez-vous, il faut éviter d’ajouter, de modifier et compagnie. Dans ses conférences, il raconte aussi beaucoup l’époque où les hommes ont commencé à rentrer dans les salles d’accouchement. Il raconte qu’un soir, il était chez lui à la maison et qu’il y a une infirmière ou une sage-femme qui lui a téléphoné en lui disant écoute j’ai un problème je sais pas trop comment gérer ça il y a un homme qui veut rentrer dans la salle d’accouchement.
Est-ce qu’on questionne nos pratiques en obstétrique?
Rebecca
C’est beaucoup la question aussi de est-ce qu’on questionne nos pratiques. Est ce qu’il y a de la marge pour se poser des questions pour remettre en question pour évaluer ce que c’est bon pour moi ou pas des choses qu’on fait, mais la présence du père, mais comme l’épisiotomie aussi en France, l’épisiotomie, c’était de routine. Donc si à partir du moment où on arrête de questionner c’est là où on crée des modèles qui sont trop rigides et qui conviennent pas à tout le monde l’épisiotomie sûrement que ça a sauvé des bébés mais en même temps pour tout le monde non et c’est pareil le papa l’enjeu c’est vraiment est-ce que ça convient à l’un et à l’autre et à qui la priorité.
La perception de l’univers de la naissance en tant que féministe
Annie, ta Doula Ostéo
J’ai toujours considéré Rebecca ce que tu étais une personne féministe. Oh oui. Oui. Comment tu perçois l’univers de la naissance actuellement avec des yeux de personnes féministes.
Je me dis féministe et en même temps je trouve que c’est tellement plus grand que moi, moi je suis comme une bébé féministe. Par rapport au monde de la naissance pour moi c’est une occasion extraordinaire en fait de vivre sa puissance de femme et son autodétermination et ça de vivre ses choix de manière vraiment profonde.
Je m’embarque sur des terrains un peu plus vaseux mais mon chum actuel est sociologue et il me parle beaucoup de essentialiser donc pour moi l’allaitement c’était super important. Puis j’ai probablement eu des propos qui ont pu blesser certaines personnes parce que l’allaitement pour moi, c’est super important que le bébé y ait droit quel que soit le choix de sa maman en fait le bébé il n’est pas responsable en fait il devrait pouvoir avoir accès à du lait maternel Après, ça pose aussi la question du lien avec le droit à l’avortement. C’est sûr que le droit à l’avortement pour moi, c’est super important et la femme devrait choisir le moment où elle met au monde un enfant par contre une fois que le bébé est né je trouve que le bébé en tant que personne a droit à ce qui est prévu pour lui par la nature C’est une position qui peut aller à l’encontre de certaines positions féministes. J’ai eu la chance d’être accompagnée par des sages-femmes. J’ai eu la chance d’accoucher à la maison selon mon choix.
Rebecca
Donc je peux dire que j’ai eu la cadillac des expériences. J’ai vraiment été extrêmement chanceuse et extrêmement choyée de pouvoir aussi avoir des congés parentaux, des congés maternels et tout ça. Reste qu’il y a beaucoup de violences obstétricales, ce que j’entends de la part de mes amis, c’est je me dis si tu es un papa et que tu accueilles un enfant au monde battu devrait vouloir que cet accueil là se fasse dans de meilleures conditions en même temps c’est pas du tout au moment de l’accouchement où les papas devraient avoir à monter aux barricades mais en tout cas après ou avant je trouve que comme femme on n’est pas assez soutenu là dedans par les hommes qui déjà ça ferait plus de voix puis des fois des voix d’hommes ça s’entend peut-être des fois encore un peu plus mais si ça devrait pas Donc voilà, c’est peut-être ces quelques liens que je pourrais faire avec le féminisme, mais ce n’est pas facile d’être en accord profond avec ce qu’on sent et ce qu’on vit notamment donc par exemple par rapport à l’allaitement. Parce qu’une fois qu’on a dit ça, une femme qui ne peut pas parce que traumatisme parce que toutes sortes d’autres affaires quelque part la femme qui dit je veux pas sûrement qu’elle est contaminée entre guillemets par toute l’éducation toute la rhétorique autour des seins toutes les enjeux qui a coloré tout son parcours de vie jusque là il faudrait que je réussisse à l’accepter, je travaille là-dessus. Mais une fois qu’on a dit ça, mais il faut des banques de lait, il faut normaliser le fait qu’un bébé reçoive du lait d’une autre femme, ce ce qui est hyper difficile encore aujourd’hui moi j’ai produit du lait, je suis une maman de lait pour une autre petite fille qui a l’âge d’Eden, je tirais mon lait pour une autre femme qui physiologiquement ne pouvait pas allaiter assez, c’est quand même encore très tabou. Ça aussi dans l’histoire les nourrices qui allaitaient les bébés des autres, ça ne posait pas de problème au seizième, dix-septième siècle ou chez chez les animaux, j’imagine que ça se fait aussi quand même assez assez fréquemment. Donc ouais, normaliser ça. C’est encore très tabou là
Normalisation de l’allaitement et du don de lait maternel
Annie, ta Doula Ostéo
Quand mes enfants étaient petits, j’avais évidemment plein d’amis qui étaient elles aussi en train de fonder leur famille. Donc le fait que je donne naissance n’excluait pas que des amis à moi donnaient naissance dans les mêmes périodes et quand mes bébés étaient petits et que mes amis me demandaient de les accompagner, ben écoute j’avais un tout petit bébé qui devait être allaité. Alors il y avait toujours une autre de nos amis qui allait passer la nuit chez moi. Et là ça va me rendre émotive. Et donc mon amie se couchait dans le lit avec son bébé d’un côté et mon bébé de l’autre côté et pendant toute la nuit elle allaitait son bébé et le mit à tour de rôle pour que moi je puisse accompagné. Être présente avec notre autre amie. C’est magnifique, c’est incroyable. Tu vois, c’est quelque chose que je partage. Là, je suis en train de dire ça dans un podcast. Mais c’est le genre de choses que normalement tu ne partages pas parce que les gens vont juger ce genre de choix-là. Parce que c’est très tabou encore.
Rebecca
Je trouve que c’est beaucoup, là je fais un lien avec l’actualité. C’est beaucoup ça le problème en fait il y a eu une manif la semaine dernière contre l’éducation à la sexualité sur les aspects trans dans les écoles et je me disais mais en fait si ça ne concerne pas laisse faire laisse les autres vivre et puis ça concerne tellement une minorité en fait je suis plus je pensais points 5 des enfants qui se questionnent sur sur leur genre mais et c’est pareil il y a peut-être points 5 de maman qui allaitent d’autres bébés mais laisser vivre en fait de pas pour l’avortement tu veux pas avorté mais avorte pas surtout si tu es un homme tu es t’as qu’à pas avorter puis laisser les autres avorter c’est un choix qui est important pour elle et qui leur convient à elle. Absolument
Annie, ta Doula Ostéo
et moi, j’ai toujours été fascinée du dégoût du lait maternel. On s’entend que presque cent pour cent de la population boit du lait de vache. Comment on peut expliquer qu’on soit aussi dégoûtés par du lait de femme alors qu’on boit du lait de d’autres mammifères.
Rebecca
Mais Parce que ça a été beaucoup caché dans les dernières décennies, ce n’est pas quelque chose qu’on voit tant que ça, on ne voit pas le liquide comme tel à partir du tires ton lait ça passe du sein directement à la bouche du bébé donc c’est pas quelque chose qui est visible tant que ça je n’avais pas de dégoût du lait maternel je n’ai pas perçu tant que ça autour de moi.
Le féminisme au Québec
Annie, ta Doula Ostéo
Rébecca on le dit tantôt que ça donnait naissance à deux filles les choses évoluent au niveau des droits des femmes reculent évoluent reculent reculent évoluent moi je le vois beaucoup quand je fais référence par exemple quand j’ai eu mes bébés, j’avais beaucoup plus de droits. Je trouve beaucoup plus de liberté que les femmes en ont aujourd’hui, ce qui est quand même assez inquiétant. Tu as deux filles qui vont grandir, qui vont bientôt parce que le temps passe vite, bientôt peut-être vouloir fonder une famille. Quel est ton regard sur sur ça qui s’en vient assez vite finalement
Moi je ne sais pas si tu as eu plus de droits ou de liberté que moi. Je me considère quand même chanceuse je me compare à l’expérience que j’aurais eu si j’étais resté en france qui je pense vraiment vraiment améliorée du fait que je suis ici puis je dis souvent que je voudrais pas vivre nulle part ailleurs sur la terre parce que je trouve que c’est au Québec que le féminisme est le plus avancé. Donc il y a des acquis, je pense le congé d’un an. Je pense que ça, c’est vraiment quelque chose qui reculera pas, qui est là pour rester et qui est super important pour l’accueil d’un enfant.
Acquis et tensions dans le domaine des sages-femmes
Au niveau des sages-femmes, je sais qu’il y a des tensions, il y a des changements. D’une part, il faut que les sages-femmes, elles gardent le pouvoir sur leurs pratiques, ça, c’est super important. D’autre part, je pense qu’il faut qu’elles sachent résister à la pression de médicaliser à outrance leurs pratiques. Je pense qu’il y a comme une dérive qui est très possible, probable, la première sage-femme que j’ai eue qui était d’ailleurs enseignante à l’UQTR au programme sage-femme, c’est probablement la sage-femme la plus interventionniste que j’ai eu de au courant de mes deux suivis, mais mais sinon je pense qu’il faut savoir résister en tant que sage-femme puis je le dis en toute méconnaissance parce que j’ai aucune idée la plupart font quand même un bon travail mais ce risque là est pas loin.
Page Facebook féministe “L’abattoir”
Je suis abonnée à la page Facebook “L’abattoir” que je recommande à tout le monde qui s’intéresse à des questions de féminisme.
La personne qui est en arrière de cette page décrypte l’actualité de manière vraiment remarquable, appuyée par des données. C’est super intéressant puis c’est souvent très drôle et triste en même temps, mais il faut savoir rire des choses tristes.
Occuper l’espace public en tant que femme
C’est que c’est beaucoup d’apprendre à occuper l’espace public avoir l’impression qu’on emprunte à quelqu’un, d’occuper l’espace, ce n’est pas parce qu’on est belle, pas parce qu’on plaît, mais parce qu’on existe en fait. Hier, ma grande fille m’a texté en disant maman, tu ne sais pas quoi dans le métro, il y a une vieille dame qui m’a dit mademoiselle, il faut que je vous dise, vous êtes vraiment magnifique, vous êtes très très belle et elle me texte ça mais là je dis tu sais ce que la maman féministe va dire a dit oh oui que plaire, c’est un piège. C’est vraiment dangereux de plaire. Et par exemple, pour fonder famille, moi, j’ai mis beaucoup de temps. J’ai mis probablement quarante ans, pas quarante ans parce que j’ai commencé à dater plus tard. Mais à partir de quarante ans, je me suis dit, mais non, ce n’est pas juste moi qui plaît. Moi aussi, c’est peut-être trivial et c’est peut-être petit pour d’autres personnes, mais pour moi, ça a été central et je me suis, bon évidemment dans toutes les princesses sont choisies comme personne moi est ce que j’ai envie d’être avec l’autre c’est sûr qu’on choisit un peu aussi mais c’est devenu très central pour moi et la personne avec qui je suis maintenant, je l’ai totalement choisie et je la re-choisis pas mal tous les matins, tous les soirs aussi.
Le désir de plaire: un piège
Mais de faire attention si physiquement on a des avantages physiques, si on est moindrement belle, c’est un piège vraiment vraiment grand. Ça donne un certain privilège et puis je pense qu’il y a énormément de données de recherche qu’il qu’il démontre, mais on s’enferme là-dedans puis je dis ça je ne veux pas mettre trop d’emphase là-dessus, mais ça peut enfermer et ça peut donner l’impression qu’on a gagné notre place dans l’espace public que parce qu’on est belle.
Pour mes filles, ça, c’est un des messages vraiment central et je leur répète, vous avez le droit à votre place quelle que soit votre apparence physique parce que ma treize ans se maquille et ça aussi comme féministe, c’est compliqué parce que est-ce qu’elle m’a demandé est-ce qu’elle pouvait se maquiller puis je lui ai dit ton apparence, c’est ta prérogative. Je ne lui ai pas dit le mot prérogative, mais je lui ai dit c’est ton choix en fait, c’est toi qui décide. En ce moment, en tout cas, elle se maquille de manière très discrète et très subtile, mais c’est le jour où elle décidait de, si elle décidait de mettre du noir, je ne sais pas comment je réagirais, mais en même temps comme féministe, il faudrait que j’accepte et en même temps, je me dis ok, elle est déjà tombée dans, il faut je plaise il faut que j’améliore mon apparence parce qu’il faut que je plaise.
Le désir de plaire aux intervenants pendant que je donne naissance
Annie, ta Doula Ostéo
Il y a un parallèle vraiment intéressant à faire avec l’accouchement parce que souvent j’ai observé aux accouchements que les femmes ont ce besoin de plaire aux intervenants et surtout veulent éviter de déplaire.
Rebecca
Oh oui, oui, oui, c’est l’un va avec l’autre, s’affirmer, de risquer de fâcher l’autre personne, ça va avec. Si tu te positionnes comme moi je sais ce que je veux, puis c’est ça dont j’ai besoin. Il faut accepter que l’autre n’est peut-être pas content et que ça ne lui convient peut-être pas et que, mais ça va être ça quand même parce que je suis en train d’accoucher et que c’est moi ici qui décide ce qui est bon pour moi.
Le partenariat patient et la prise de décision
Annie, ta Doula Ostéo
Tu es très familière de par ton travail avec le concept de patient partenaire. Que qu’est-ce que ça veut dire être un patient partenaire justement dans un moment où je désire quelque chose et que l’intervenant que j’ai face à moi n’est pas en accord avec ça.
Rebecca
La notion de patient partenaire, c’est vraiment de faire équipe avec les professionnels qui sont là et il y a aussi la notion d’être au même niveau donc il n’y a pas de hiérarchie.
Rebecca
Moi je fais partie de l’équipe au même titre que toi au même titre que le médecin au même titre que le problème de ça, c’est que nos soins de santé au Québec, ça change tranquillement, on travaille très fort pour enseigner ça aux étudiants des sciences de la santé, aux étudiants en médecine, tout ça. Mais ils arrivent dans des milieux où ce n’est pas toujours ça qui est en place, donc ça change, mais pas assez vite.
La place du patient dans les soins de santé
Rebecca
Le problème, c’est que ce n’est pas tant aux patients à prendre sa place, c’est à l’équipe de soins de faire de la place pour la personne pour que la personne puisse réellement être partenaire. S’il n’y a pas de chaise autour de la table, c’est difficile de prendre sa place. Si l’équipe de soins n’est pas tant ouverte, ce n’est pas évident de prendre sa place. Puis on est vu comme la chiante, on est vu comme l’empêcheuse de tourner en rond, la fatigante. Dans les hôpitaux, ce n’est pas toujours les mêmes équipes, on ne sait pas d’avance en fait sur qui on va tomber de ce que je comprends.
Les proches aidants, le conjoint ou la conjointe sont aussi partenaires dans l’équipe
Rebecca
Il faut prendre sa place, mais quand on accouche, on n’est pas nécessairement en position de le faire donc. Dans le concept de patients partenaires, les proches aidants, le conjoint ou la conjointe sont aussi partenaires dans l’équipe. Donc ça peut aussi être cette personne-là qui fait la démarche pour essayer de d’avoir voix au chapitre. Effectivement, c’est quelque chose qui se prépare à l’avance. Ouais mais sans savoir qui va être sur place.
Annie, ta Doula Ostéo
C’est la raison pour laquelle il faut être encore plus prêt. Parce que si je savais qu’il va être là et si je savais que je vais être avec une équipe qui va vraiment collaborer, arriver avec moins de préparation serait moins un problème.
Accoucher à domicile et le choix personnel
Rebecca
Mais moi je dis souvent quand je raconte que j’ai accouché à domicile, les gens disent waouh tu es vraiment forte comme non non en fait, j’aurais été incapable d’accoucher naturellement dans un contexte hospitalier. En fait, je n’aurais pas été capable, je pense, parce que mes hormones n’auraient pas travaillé aussi bien pour moi. Donc, en fait, moi, je dis que ça a été la solution de facilité quelque part d’accoucher à la maison. C’était le plus facile pour moi et c’était un choix évidemment très, très raisonné, très quand même suffisamment préparé. Mais moi, je trouve qu’il faut être fait fort pour accoucher à l’hôpital si on est en région, que pour toutes sortes de raisons, ce n’est pas possible d’accoucher ailleurs qu’à l’hôpital.
L’importance de l’information et de l’autonomisation
Alors une formation comme la tienne, c’est c’est primordial, c’est vraiment quel que soit son choix en fait, même si on veut accoucher avec une épidurale, il faut absolument être informé. Puis l’information, ça, c’est très féministe, mais être informé, c’est avoir du pouvoir. C’est être, tu veux une hiérarchie avec moi, mais moi, si j’ai l’information, si j’ai la connaissance, on est au même niveau ou presque et tu ne peux pas me faire croire que j’ai besoin de ci ou que je dois faire ça alors que moi je sais que ce n’est pas vrai. Donc on est moins pris de court, je pense, si on est bien informé, si on s’est bien préparé.
Les soins de santé au service de la personne
Rebecca
Pour ce qui est du partenariat patient il y a une idée aussi en arrière de ce concept là c’est que les soins qu’on donne professionnels de la santé le but c’est que la personne aille mieux ou que la personne soit guérie ou que la personne accouche le but c’est de faire la meilleure chose pour la personne donc si je prends un exemple de médication si le médecin donne une médication qui est la bonne selon les papiers ou selon ses idées ou selon la littérature médicale mais pour la personne, il y aurait une alternative qui serait plus ajustée selon son contexte. Donc si la personne ne prend pas la médication qui est idéale pour toutes sortes de raisons parce qu’il a essayé dans le passé que ça lui donne des nausées ou qu’il pense qu’il a des idées préconçues par rapport à cette médication-là. Si en bout de ligne, il ne la prend pas, ça a des coûts au niveau de la personne, elle ne guérit pas ou elle ne va pas mieux, ça a des coûts au niveau social parce qu’il y a de multiples consultations et puis le médecin, en fait, c’est qu’il n’a pas vraiment eu les conditions pour bien faire son travail ou qu’il n’a pas pris le temps ou en tout cas dans la relation, ça n’a pas été possible.
Les enjeux de pouvoir et les biais dans les soins de santé
Et si on ramène ça à l’accouchement, le but des services qui sont donnés ou des soins qui sont donnés, c’est que la femme soit dans les meilleures conditions pour accoucher. Bon, il y a il y a tout l’aspect du contexte avec des locaux qui ne sont peut-être pas adaptés ou des lumières qui ne sont peut-être pas adaptés, mais au niveau des interventions, le but ça ne devrait pas être de faciliter sa job de professionnel, moi je le but ça ne devrait pas être de faciliter sa job de professionnel, moi je ne suis pas là pour que ma job à moi se fasse bien et soit facile moi comme professionnel de la santé, je devrais être là au service de la personne qui accouche. Donc si on pousse cette réflexion-là un petit peu plus loin, ça n’a aucune allure en fait que les femmes accouchent sur le dos parce que accoucher sur le dos, c’est faciliter la job du médecin, du professionnel de la santé qui est là parce que lui va être confortable, il veut être assis puis je dis il, mais il ou elle. Ainsi avec des bonnes conditions que le vagin de la personne soit à bonne portée des des yeux, à bonne portée des mains, mais c’est complètement l’inverse en fait. On devrait être là en soutien à la maman qui accouche et donner les soins et les services de manière à ce qu’elle, elle soit dans les meilleures conditions.
La philosophie du partenariat patient
Rebecca
Donc ça, c’est un peu l’approche ou la philosophie d’être dans une forme de partenariat et c’est sûr que de d’accoucher à la maison, on est chez soi, donc c’est my home my rules alors que si on est à l’hôpital, mais quelque part on est dans la maison des médecins avec leurs règles, leur fonctionnement, leur culture. Donc c’est sûr que c’est plus difficile de renverser la vapeur. Sauf que comme professionnel de la santé, je pense qu’il y a vraiment une grosse réflexion à avoir sur la manière dont on offre les soins de santé. Il y a aussi beaucoup de réflexions sur la décolonisation et sur la manière d’offrir les services ou l’approche philosophique même en arrière. Donc ça, je pense que c’est en cours, c’est assez balbutiement puis j’espère vraiment que ça va prendre plus d’ampleur, mais tout devrait être mis en place avec les paramètres avec lesquels on peut jouer pour que la femme puisse être dans les meilleures conditions possibles et que le lien de confiance soit le plus fort possible. Et il y a encore malheureusement beaucoup d’enjeux de pouvoir qui sont présents, beaucoup d’égos qui sont très présents et évidemment ce n’est pas tout le monde et ce n’est pas cent pour cent, mais c’est quand même encore très répandu je trouve, j’en parlais tout à l’heure de de remettre en question, donc se questionner, se remettre en question, il y a, je trouve que ça manque un peu quand même dans les pratiques hospitalières, il n’y a pas beaucoup de gens que j’entends se remettre en question.
L’importance des modèles pour les professionnels de la santé
Annie, ta Doula Ostéo
Oui et je pense sincèrement que les professionnels de la santé manquent eux aussi de modèles. Et ça ça fait partie des avantages. Quand on est accompagnante de naissance, on va dans tous les milieux et on voit plein de professionnels à l’oeuvre. Que donc ça se peut que je vois quelque chose qui est complètement impossible à avoir dans un autre hôpital par exemple. Mais je sais que c’est possible et je sais que par certains autres professionnels c’est considéré comme sécuritaire. La façon dont ça fonctionne présentement les pratiques sont cloisonnées. Les médecins travaillent tous ensemble dans un même milieu, ont des protocoles sur lesquels ils vont rouler pendant des années et comme ils ne vont pas ailleurs, comme ils ne font pas par exemple de stages avec des sages-femmes, ce qui pourrait être extraordinaire, ils ne sont pas amenés à changer leur mode de pratique.
L’autonomie du patient et les savoirs expérientiels
Rebecca
Je travaille dans une faculté de médecine, donc on parle beaucoup de docteur Bashing, les médecins sont fatigués qu’on les critique, je peux comprendre que les commentaires soient difficiles à prendre. Ceci dit, je ne sens pas un leadership en matière de féminisme et en matière de biais dans le monde de la périnatalité. Puis je pense que c’est encore un des domaines où il y a peut-être plus de chemin à faire parce que ça concerne que des femmes et parce que dans les domaines où les femmes sont considérées, il y a souvent encore beaucoup de biais, même de la part de femmes gynécologues en fait, ce n’est pas parce qu’on est une gynécologue de sexe féminin ou enfin de genre féminin qu’on est immunisé contre des pratiques qui sont irrespectueuses.
Dans le partenariat patient en fait on fait émerger l’autonomie du patient, le patient est amené à prendre conscience de tous les savoirs qu’il a lui-même développé et même si ce n’est pas des savoirs scientifiques, c’est des savoirs expérientiels, donc des savoirs qu’on développe à mesure qu’on vit la vie avec nos maladies ou à mesure qu’on vit la vie avec un handicap en particulier ou à mesure qu’on fait un accouchement. Donc on a des savoirs qui nous sont propres, des savoirs de patients, mais qui ont beaucoup de valeur et c’est sûr que de favoriser ces savoirs-là expérientiels, ça déplace un peu la hiérarchie puis on n’est plus la personne qui sait tout et le patient qui sait rien, mais toi tu as des savoirs moi j’ai d’autres types de savoirs qui sont complémentaires en fait on peut pas faire l’économie ni de l’un ni de l’autre donc tes savoirs de science ils sont importants mais mes savoirs de patients ils sont aussi importants. En bout de ligne, c’est moi qui accouche, toi tu me donnes les outils et moi je choisis qu’est-ce qui me convient et qu’est-ce qui fait du sens pour moi.
Les soins de santé au service de la personne
Le concept de partenariat si je le pousse et là où je voulais m’en aller avec, c’est vraiment que les services et les soins de santé sont au service de la personne et pas l’inverse. Le patient n’est pas là pour faire en sorte que le médecin, il donne des soins comme lui, il l’avait entendu ou lui ou elle, mais les soins sont là au service de la personne. Et pour être ajusté à la personne, il faut bien prendre le temps d’établir une relation de confiance avec la personne, bien comprendre qu’est ce qui fait du sens pour elle, c’est quoi ses valeurs, à quoi elle est prête à renoncer, quel type de choix elle veut faire. Tout ça, c’est de l’autonomisation aussi.
Annie, ta Doula Ostéo
C’est particulièrement important je trouve bon c’est important pour tout, mais pour l’accouchement, pour l’enfantement, c’est encore plus important parce qu’on n’est pas dans la pathologie que ça fait encore plus de sens que les femmes puissent avoir leurs mots à dire.
Assumer ses choix et se questionner
Rebecca tu as l’expérience, tu vas donner naissance deux fois, les années ont passé. Qu’est-ce que tu dirais aux femmes qui nous écoutent, qui vont donner naissance dans les prochaines semaines, prochains mois, qu’est-ce que tu auras envie de leur dire
C’est quelque chose que j’ai dit tout à l’heure de s’en foutre de déplaire en fait de faire les choix pour soi et de prendre l’accouchement comme une énorme occasion d’assumer ses choix en fait de se questionner qu’est-ce que moi j’ai envie de faire, comment moi j’ai envie de vivre cette expérience-là, comment je veux être accompagnée, de ce que je travaille d’une vie, mais de se défaire de qu’est-ce que les autres voudraient, comment je vais faire pour leur faire plaisir, comment je vais faire pour ne pas les choquer, pas les déranger trop. L’accouchement, c’est une occasion unique d’aller travailler ce truc-là et de prendre sa place. Moi, je pense que je ne rajouterais rien d’autre que ça. Ça ça va avec de s’en foutre, s’en foutre de déplaire.
Annie, ta Doula Ostéo
Il y a plusieurs éléments sur lesquels j’ai envie de rebondir. Juste avant de le faire, je te rappelle que si tu as envie que je t’accompagne, tu peux me rejoindre sur au paléo point com pour voir toutes les possibilités. Si tu as envie de découvrir mon approche en mode gratuit, c’est possible aussi dans la description de l’épisode, tu as un lien pour t’inscrire aux 11 clés pour une naissance facilitée. Ce lien-là va te permettre d’avoir accès directement à la formation. Quand Rebecca m’a fait un coucou pour me dire ça y est mon travail commence, viens me rejoindre, j’étais au magasin avec mes quatre kids, imaginent en train d’acheter des chaussures à leur tranche de vie de Dula Dula Life. C’est sûr qu’on ne peut pas rester toujours à la maison en attendant parce qu’on ne sait pas trop quand est-ce que nos clientes vont donner naissance. Donc on essaie d’avoir une vie plus ou moins normale pendant ce temps-là et quand on a un appel, évidemment on se met vite en mode bon on s’organise, surtout quand il s’agit d’un deuxième bébé. Puisque là je dois dire que la vie de Dula, c’est sûr que d’un point de vue extérieur ça peut avoir l’air très romantique, mais ça ne l’est pas toujours.
Annie, ta Doula Ostéo
Alors tu peux m’imaginer dans le magasin avec mes quatre enfants en train de magasiner leurs chaussures et là, je suis ambivalente, je me disais est-ce que je prends le temps nécessaire pour terminer nos emplettes où je remballe tout ce beau petit monde-là pour retourner rapidement à la maison. Ce que finalement j’ai choisi de faire et tant mieux parce que comme tu l’as entendu, la naissance pour Rébecca comme c’était une deuxième bébé, ça a été relativement rapide. J’ai envie aussi de revenir sur son histoire de ballon versus bain lorsqu’elle t’a raconté qu’elle m’avait demandé qu’est-ce qu’elle pourrait faire, qu’est-ce qu’elle devrait faire dans la situation dans laquelle elle était. Alors le fait d’être une personne aux côtés d’une femme en travail, parfois c’est difficile de ne pas tomber dans le piège de donner des solutions. Parce que oui, il y a la femme qui elle doit faire ce travail-là, c’est-à-dire revenir vers ces solutions à elle, mais il y a aussi des gens autour d’elle qui ne doivent pas tomber dans ce piège-là. Et c’est vrai que ça peut être quelque chose qui est gratifiant de dire ah oui j’ai proposé quelque chose, c’était la bonne solution et là de me péter les bretelles avec ça alors que notre rose ça devrait toujours être de ramener la merde vers ses solutions à elle. Ce n’est pas toujours facile, mais je dois avouer que quand on réussit, ça goûte vraiment bon. C’est hyper intéressant comme histoire parce que quand Rébecca est assise sur le ballon et qu’elle s’est retournée vers moi en me demandant qu’est ce que qu’elle pourrait faire pour aider.
Annie, ta Doula Ostéo
On n’avait aucun indice qui nous permettait de croire que la naissance était aussi éminente. À ce moment-là, il n’y avait aucun réflexe de poussée, il n’y avait pas eu d’examen gynécologique, alors il n’y a personne qui savait où on en était et jamais j’aurais pu imaginer que la naissance était aussi imminente. Puisque là vois-tu comment c’est intéressant. Que si moi j’avais analysé la situation avec les indices que j’avais, j’aurais pu dire toutes sortes de choses, j’en reste sur le ballon par exemple, de toute façon, on a encore pas mal de travail à faire. J’aurais pu lui dire, écoute lève-toi debout et danse par exemple pour pouvoir aider ton bébé à descendre. Et vois-tu comment ces indications-là dans la situation auraient vraiment pas été intéressantes. Parce qu’aussitôt que Rebecca s’est reconnectée à son instinct et qu’elle a eu cette montée-là, ce réflexe-là de dire tiens moi je retourne dans le bain, ben écoute on a toutes été surprise, le fait qu’elle retourne dans le bain ça a vite propulsé la réflexe qui comme elle te l’a raconté, n’a pas duré longtemps. Alors vois-tu comment ça peut être un piège, un de prendre le pouvoir sur la femme qui donne naissance en ayant l’impression que moi je sais, je sais plus qu’elle parce que j’ai des connaissances par exemple qu’elle n’a pas et comment ça peut être problématique parce que j’aurais pu dans cette situation-là lui donner des directives qui auraient été complètement non idéales.
Annie, ta Doula Ostéo
Et concernant les fameuses sushis, écoute on en rit encore quand on se voit qu’on y pense à comment elle était comme fâchée après ses sushis et je le comprends tout à fait. Si jamais tu es en début de travail et que tu as faim, que tu as envie de manger, deux choses importantes, choisis bien des mets qui sont faciles à digérer. Donc ce il n’y a que toi qui le sais, ce avec quoi c’est plus facile, ce avec quoi ça l’est moins. Et deuxième chose, il faut vraiment bien mâcher. C’est-à-dire que le plus possible tu vas bien mâcher ce que tu vas avoir en bouche, moins ton estomac va avoir du travail à faire et là c’est vrai que pendant le travail ce ne sont pas tes organes digestifs qui sont les mieux alimentés en sang. Imagine ce que ton utérus a besoin comme alimentation sanguine, c’est sûr qu’à moins qu’il y ait un stress qui va dévier la circulation vers tes membres pour te sauver, pour te défendre, donc à moins qu’il y ait un élément stresseur, un prédateur ou en tout cas quelque chose que ton cerveau manif à identifie comme tel, le sang va être acheminé de façon prioritaire vers ton utérus. Donc ce n’est pas le moment dans la vie où on digère le mieux pendant un accouchement. Donc oui, si tu as faim pendant ton travail, c’est une bonne idée de manger à moins qu’il y ait une contre-indication médicale importante qu’on t’a partagé et que tu trouves qu’effectivement ça tient la route évidemment à ce moment-là on s’abstient sinon manger c’est une bonne idée mais toujours bien mâcher et choisir des aliments que tu vas avoir de la facilité à digérer.
Annie, ta Doula Ostéo
J’avais aussi envie de revenir avec toi en lien avec le fait que Rebecca a mentionné que sa première fille avait un torticolis et ça se peut que tu te sois demandé c’était quoi le lien entre le torticolis et le déroulement de l’accouchement. Que donc quand un bébé a un torticolis et qu’il n’est pas bien aligné dans son corps, dans son axe et que sa petite tête est un peu tournée sur le côté et inclinée sur le côté, effectivement sa tête prend plus de place dans le bassin et ça peut créer des problématiques au niveau du travail, un travail par exemple qui va être moins fluide et ça va aussi malheureusement faire des douleurs souvent supplémentaires pendant le travail et l’accouchement. Souvent les gens disent ah ben écoute le le farette de nous tanner avec tes histoires de position de bébé, Avant on ne se cassait pas la tête avec ça. C’est vrai qu’avant on se cassait moins la tête avec ça, mais avant on avait un mode de vie qui était différent. Et à cause de notre mode de vie actuel, il y a beaucoup plus de problématiques au niveau de la position des bébés pendant les accouchements. Et le souci, c’est que ces problématiques-là vont nous suivre par la suite. Qu’est-ce que je veux dire par là, mais un bébé par exemple, qui est positionné de façon moins idéale va effectivement influencer le déroulement de l’accouchement, mais en naissant, il sera pas tout à coup débarrassé de toutes ces tensions. Ces tensions vont persister.
Annie, ta Doula Ostéo
Et ces tensions-là vont demander un certain nombre de solutions à mettre en place en postnatal et Dieu sait qu’en postnatal on n’a pas que ça à faire. Donc en prénatal quand tu prends soin le plus possible avec toutes sortes de choses que tu peux mettre en place de la position de ton bébé et je t’en parle d’ailleurs en long et en large dans la méthode au paléo, c’est quelque chose dont on prend soin ensemble avec plein d’astuces concrètes. Donc quand tu mets en place des astuces pour pouvoir prendre soin de ce facteur-là de la position de ton bébé, tu as une action concrète sur le déroulement de l’accouchement. Donc tu fais vraiment quelque chose qui va faciliter le processus pour toi et ton bébé et tu permets aussi à ton bébé de commencer sa vie avec un petit corps dans lequel il y a le minimum de tension. Bien évidemment, on ne contrôle pas tout, mais l’idée c’est toujours de faciliter le plus possible les choses, le déroulement pour toi et pour ta petite merveille. Et d’ailleurs en parlant de ton bébé, si tu as envie de découvrir les superpouvoirs d’un bébé déjà dans ses premiers jours de vie, je t’invite à l’atelier gratuit les superpouvoirs de ton bébé. Si tu veux t’y inscrire, c’est facile, tu as simplement à aller dans la description de l’épisode pour y trouver le lien. Je t’invite donc à faire connaître le podcast enfanter librement sans se faire accoucher.
Annie, ta Doula Ostéo
Vous êtes nombreux nombreuses à me dire à quel point vous aimez le podcast, je vais te faire une confidence, c’est énormément de travail et quand je vois les étoiles, les cinq étoiles s’accumuler sur les plateformes d’écoute, quand je reçois vos témoignages, quand vous m’en parlez dans les rencontres qu’on a ensemble, dans la méthode au paléo aussi dans le programme postnatal, ça me fait du bien, ça me fait chaud au coeur et ça me motive pour continuer. Donc n’hésite pas à prendre action pour me soutenir dans la continuité de ce projet-là qui j’en suis certaine change bien des vies et bien des perspectives aussi en lien avec la maternité, l’accouchement et la période postnatale. Je te souhaite une magnifique journée. Je ne sais pas exactement comment tu te sens actuellement, mais je te souhaite que la journée soit bonne pour toi. Je te souhaite que tu ressentes de la joie, de la puissance, de et j’ai déjà de te retrouver pour le prochain épisode.