L’aventure de Alexandra et Jonathan commence par la perte des eaux alors qu’ils regardent un film ensemble.

La suite de leur expérience sera ponctuée de stratégies, d’intuition, de détermination et d’affirmation de soi… Parce qu’à leur arrivée à l’hôpital, créer une belle collaboration avec l’équipe en place a été un défi.

Défi qu’ils ont relevé avec brio!

Ils ont réussi à demeurer pleinement acteurs de leur expérience en suivant leur chemin unique… Et tiens-toi bien ils ont vécu un enfantement extraordinaire!

Astuces que Alexandra et Jonathan ont utilisées pendant le travail et l’accouchement

  • Sons +++ qu’ils avaient pratiqués pendant la grossesse
  • Création de l’ambiance dans la chambre
  • Réduction du nombre d’examens du col
  • Massages
  • Débarbouillettes d’eau froide
  • Positions et stations
  • Bain (Alexandra nous raconte comment elle a trouvé ça).
  • Mouvements du bassin

LIENS MENTIONNÉS
DANS CET ÉPISODE

Spinning babies

Playlist de OPALEO

Préparation Affective à la Naissance, une autre façon de pratiquer l’haptonomie.

CONTACTER ANNIE

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Les sujets abordés dans cet épisode

  • Bébé en siège
  • Exercices pour aider un bébé en siège à se retourner
  • Peur de ne pas pouvoir vivre un accouchement physiologique
  • Créer un climat de collaboration avec l’équipe médicale même si l’ouverture n’est pas présente à notre arrivée
  • Rupture spontanée des membranes
  • L’importance de suivre notre intuition
  • Collaboration avec l’équipe médicale
  • Poussée bloquée versus physiologique
  • Astuces pour induire naturellement les contractions
  • Plan de naissance ou souhaits de naissance
  • Stratégies quand des interventions médicales sont proposées
  • Accouchement sans péridurale
  • Accouchement en milieu hospitalier
  • Sensations de la poussée réflexe
  • Poussée bloquée versus poussée réflexe
  • Bébé né avant l’arrivée du médecin
  • Enfantement dans une position non traditionnelle
  • Astuces pour la rédaction des souhaits de naissance

Interventions dont il est question dans cet épisode

  • Accouchement sur le dos
  • Césarienne
  • Examen vaginaux (col)
  • Ocytocine de synthèse (synto)
  • Poussée bloquée
  • Rupture artificielle des membranes
  • Stripping (décollement des membranes)
  • Tampon de prostaglandine
  • Version pour bébé en siège
Transcription de l'épisode
Aujourd’hui, Alexandra et Jonathan nous racontent l’histoire de la naissance de leur fils, une aventure pleine de rebondissements avec laquelle ils ont jonglé avec brio.

J’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui un couple qui a donné naissance à sa merveille, Arthur, il y a seulement quelques semaines. Bienvenue Alexandra. Bienvenue Jonathan.Je me sens privilégiée que vous ayez accepté de venir partager votre expérience. Une expérience de naissance, de grossesse, c’est quand même quelque chose de très intime. Donc merci d’avoir accepté de prendre ce temps-là pour venir partager.

Qu’est-ce qui s’est passé de particulier en fin de grossesse? Vous avez eu une surprise un peu étonnante quand vous êtes arrivés aux alentours de 32 semaines.

Alexandra

Oui exactement à une de mes dernières échographies, on a vu qu’Arthur n’était pas encore retourné. C’est de cette manière-là qu’on s’est rencontrés la première fois. Je me cherchais un ostéopathe pour lui permettre d’être dans la bonne position.

Puis à ce moment-là, moi, ça a vraiment « triggered » chez nous un sentiment d’impuissance. J’avais vraiment l’impression que j’allais perdre l’accouchement que j’avais tant envisagé et tant embelli dans ma tête, c’est-à-dire une naissance tout à fait physiologique. Puis avec Joe, c’est ça, on s’est mis à chercher plusieurs manières de pouvoir mettre toutes les chances de notre côté pour vivre cet accouchement-là. Quand on s’est rencontré la première fois, j’étais pas mal émotive, je voulais être sûre et certaine qu’on allait bien faire toutes les choses pour vivre quelque chose de très positif, mais aussi lui permettre d’arriver au monde dans le calme et l’harmonie.

Annie, ta Doula Ostéo

Et ça venait d’où ce désir-là? Dès le début de ta grossesse, tu avais un désir de vivre cette expérience-là de façon physiologique.

Alexandra

J’avais envie de vivre l’expérience de A à Z. J’avais envie de connaître, je pense, les limites de mon corps, comment j’allais être capable de gérer la douleur, l’expérience. Pour moi, être enceinte, c’était pas juste la finalité de neuf mois, c’était vraiment l’expérience de A à Z. Donc, l’accouchement faisait évidemment une grande partie. Puis je te dirais aussi que ma mère, elle a beaucoup romantisé nos naissances. Elle a eu des accouchements hyper faciles. Puis j’avais hâte moi aussi de pouvoir vivre ça puis de pouvoir après ça le partager avec mon enfant. Quand je te parle aujourd’hui, parce que quand on en parlait à l’époque, jamais ça m’est venu en tête, mais là avec le recul, je vois que ça a eu quand même un impact dans ma décision et dans mon cheminement.

Annie, ta Doula Ostéo

Oui, très certainement parce que tu as entendu ta mère pendant des années, dans le fond, raconter son expérience. Quand on revient vers 32 semaines de grossesse, vous apprenez qu’Arthur est en siège « oh mon Dieu, est-ce que je vais pouvoir vivre l’expérience que j’ai envie de vivre? » Donc, tu as traversé des moments de doute. Est-ce que avant que tout ça change, est-ce que tu es arrivé à lâcher prise là-dessus ou tu es restée dans une situation qui était inconfortable jusqu’à temps qu’il refasse sa pirouette?

Alexandra

Je dirais que pendant quelques semaines, j’étais dans le doute. Je me questionnais beaucoup, je me demandais si on allait faire bien les choses. Mais rapidement, on s’est rendu compte qu’on faisait les bonnes choses.

C’est-à-dire que chez nous, ça s’est transformé un peu comme le cirque du soleil. Fait que je ne sais plus comment ça s’appelle, les techniques Spinning babies. Oui, spinning babies. Donc Jonathan, il m’a pris en charge. Les deux, on a écouté plein de vidéos. Tu nous avais aussi expliqué comment faire les techniques de retournement. À tous les jours, plusieurs fois par jour, je faisais les exercices. Le soir, Joe, il me faisait les techniques de retournement avec les draps, planche à repasser, les fesses dans les airs. À un moment donné, il faut lâcher prise sur est-ce qu’il va se tourner. C’est plus prendre le contrôle où est-ce qu’on pouvait faire vraiment une différence, puis pour nous ça, ça a bien marché.

Puis finalement, il s’est retourné. Finalement, tout le corps médical nous disait qu’à mon rendez-vous de suivi qu’il n’était pas retourné, puis finalement, on a vu une vieille médecin, que ça lui a pris deux secondes pour me dire que ben oui retourner tu peux tu peux être tranquille. Puis là c’est moi qui avais besoin de se faire sécuriser. J’en revenais pas que ça avait fonctionné pis que tout le monde me mettait dans une fausse piste. Il fallait que je me fasse confiance, que je suive mon intuition au fond.

Annie, ta Doula Ostéo

Absolument. Jonathan, toi est-ce qu’il y a un moment donné où tu t’es dit, bof, dans le fond, s’il reste en siège, ça va peut-être être une césarienne, ça va peut-être être moins compliqué ou tu suivais Alex dans le désir qu’il se retourne et d’avoir une naissance physiologique?

Jonathan

Non, je voulais vraiment qu’il se retourne. Je savais qu’on avait quand même du temps devant nous. On ne paniquait pas, mais on voulait mettre les chances de notre côté, comme Alex a dit. On voulait vraiment faire tous les petits détails, toutes les petites choses qui pourraient nous aider, qui ne seraient pas intrusives, qui seraient juste normales de faire, puis qui nous semblent logiques.

Puis on se rappelait: “as-tu fait tes trucs le matin?” Puis oui, oui, c’est fait. OK, parfait. Puis on attendait jusqu’à la fin. Puis Arthur, c’était quand même un petit gars qui prenait son temps un peu dans toutes les étapes. Pendant la grossesse, il était tout le temps un petit peu en retard sur tous les petits événements qui ponctuent la grossesse. Puis non, ça ne me stressait pas vraiment. Je savais qu’il allait se tourner à un moment donné et que ça allait être correct. Et effectivement, si ça tombait en césarienne, ce serait ça, on va avoir un bébé pareil.

Alexandra

Joe était plus en paix avec moi. Puis je pense que ça va venir aussi teindre la suite des événements, mais pour moi, avoir une césarienne, j’allais “échouer” un peu ce que je voulais accomplir. C’était pour moi quelque chose qui ne se pouvait pas. Je ne voulais pas vivre une césarienne. J’en ai vu plein des césariennes dans ma vie et ce n’est pas quelque chose que je voulais faire vivre à mon bébé non plus. Jonathan était vraiment important pour moi dans cette période-là parce qu’il était sûr et certain qu’on allait réussir. Il me rappelait qu’on avait du temps, qu’on pouvait avoir différentes stratégies pour ne pas avoir, par exemple, une version faite à l’hôpital. On aurait pu décider d’aller à Sainte-Justine pour un suivi de grossesse à risque puis de pouvoir étirer ce temps-là. Il m’a permis de garder mon calme puis de justement lâcher prise et de ne pas juste focaliser sur ça.

Annie, ta Doula Ostéo

Vous avez fait une belle équipe dans ce défi-là et vous avez fait une formidable équipe dans la suite.  J’aurais vraiment envie de vous entendre me raconter comment finalement le jour J s’est passé.

Alexandra

Le 24 juin, c’était ma date d’accouchement. J’avais aucune contraction, rien de ça. Mais tout d’un coup, le soir on écoute un film bien relax, on est collé, et moi je disais toujours à tout le monde que “ben non, moi je nr vais accoucher le 24 juin, ça se peut pas”. Pis finalement, ben j’ai commencé à perdre mes os le soir. Ça a été comme la première grosse décision qu’on a décidé de prendre, c’est-à-dire qu’on ne s’est pas rendu à l’hôpital. On s’est dit que j’avais pas de contraction, que j’étais sûrement pas effacée, sûrement pas dilatée. C’est mon premier bébé, c’est notre premier bébé. Qu’est-ce qui va se passer de plus à l’hôpital? Qu’est-ce qu’ils vont nous dire de plus? Donc on a décidé de passer la nuit à la maison.

Annie, ta Doula Ostéo

Pour vous reposer, j’imagine.

Jonathan

Exactement. On surveillait si tu ne perdais pas beaucoup beaucoup d’eau, des choses comme ça, mais on préférait passer une nuit confortable à la maison puis partir tout le lendemain matin. À la place de ramasser les choses, partir dans la nuit puis d’attendre là-bas. On se sentait safe avec la décision. On était d’accord les deux pour ça.

Alexandra

Exactement. On suivait de comment ça allait. On a écouté notre voix intérieure qui nous disait de rester à la maison.

Jonathan

On savait aussi qu’on allait probablement se faire chicaner en arrivant à l’hôpital, mais on était prêts à ça aussi.

Alexandra

À assumer qu’on allait se faire chicaner. Comme de fait, on est arrivés vers 8 heures le lendemain matin à l’hôpital, puis on s’est fait chicaner, mais on a joué les nonos.

On a un peu dévié la conversation sur « il est 8 heures ce matin, ça fait déjà presque 12 heures que j’ai perdu mes eaux, qu’est-ce qu’on fait? Qu’est-ce qu’on fait? » Puis ils voyaient qu’on n’était pas trop stressé. On est tombé sur une infirmière de jour qui était géniale.

Donc rapidement, on a été pris en charge. Mais là, à ce moment-là, on est encore en temps de COVID. Ça fait qu’on a été placé à la salle de triage parce que justement j’avais pas de contraction, je marchais sur mes deux pattes, tout allait bien.

Rapidement le médecin est venu me voir, elle a fait sa première évaluation, elle nous a un peu sermonnés elle aussi, puis elle est arrivée avec un plan d’intervention immédiat. Elle voulait me faire un stripping, elle voulait essayer de perforer à nouveau les membranes vu que je ne perdais pas trop de liquide pour déclencher le travail.

Elle me proposait aussi de partir le l’ocytocine tout de suite. Là c’est un peu comme si je suis tombée en bas de ma chaise. C’était le scénario que je ne voulais pas qui se présentait. Je t’en parle et la chair de poule encore. Je reviens un peu dans mes émotions.

Jonathan

Elle est arrivée difficile, elle est arrivée forte.

Alexandra

Elle est arrivée avec ses gros sabots, parce que dans leur tête, on est des niaiseux qui n’ont pas suivi les recommandations médicales. Ils nous ont mis dans la case sûrement des irresponsables. Fait que là, c’est là où est-ce que je dirais que les grandes discussions, les grandes négociations ont commencé.

Ça a commencé rough, mais au final on a fini par vraiment bien s’entendre avec cette médecin. Puis on a vraiment travaillé main dans la main tout le long.

On a commencé à poser des questions puis je pense qu’elle trouvait qu’on posait trop de questions. Elle ne comprenait pas nécessairement pourquoi on était dans cet état-là. Moi, je pleurais, j’étais pas du tout en contrôle. Jo, elle essayait de m’appuyer, elle essayait de poser des questions.

On lui a demandé de prendre un instant pour discuter ensemble. Elle est repartie de son côté, puis l’infirmière qui nous suivait est revenue, on lui a donné notre plan de naissance, puis j’ai expliqué dans le fond que pour moi, c’était super important d’essayer d’avoir un accouchement le plus naturel possible.

Jonathan

À partir du moment où on a donné le plan de naissance, il y a beaucoup de choses qui ont changé. On est passé peut-être de personnes “un petit peu à risque” à des personnes qui savaient un peu plus ce qu’elles voulaient et ça les orientait peut-être un petit peu plus. Puis là, l’infirmière est venue et elle a dit « oui, j’ai lu vos souhaits de naissance”. C’est là qu’on a commencé à négocier, puis elle était super fine.

Alexandra

Exactement, on a commencé aussi à poser des questions par rapport au tampon de prostatglandine. Parce que je me disais que c’était quand même agressif faire toutes ces manipulations sans passer par quelque chose qui était peut-être un peu plus doux, qui allait peut-être plus favoriser un travail naturel.

Rapidement, la médecin s’est braquée contre ça. Elle ne voulait pas, elle disait que c’était trop dangereux pour le bébé. Hier, avant de s’en venir pour l’enregistrement, on essayait de retrouver la vraie raison médicale pour laquelle elle voulait pas, pis pour nous c’est encore flou là, mais il y avait quelque chose par rapport au fait que c’était peut-être trop dangereux parce que j’avais perdu mes eau et que ça pouvait mettre à risque le bébé, ça peut être difficile pour son coeur. Bref, peu importe.

À plusieurs répétitions ont a demandé par rapport aux tampons de prostaglandine, moi je ne comprenais pas, C’était comme incertain. Cette médecin-là était accompagnée d’étudiants, ils sont revenus me voir. Entre temps, au début, quand on est arrivé, je leur ai reposé une question par rapport à pourquoi je ne pouvais pas avoir ça. Ils ne savaient pas.

La médecin est revenue, puis entre-temps, elle avait lu le plan de naissance. C’est là où la discussion est devenue beaucoup plus calme, beaucoup plus harmonieuse, puis qu’elle a compris que pour nous, c’était super important de vivre toutes les différentes étapes qui allaient nous amener à l’accouchement. Alors on s’est entendu sur un plan de match. Elle m’a réévalué, puis on s’est dit que si j’étais dilatée, on allait continuer d’une manière naturelle, puis si jamais il n’y avait aucun avancement encore, on allait commencer des mesures un peu plus médicales, des interventions médicales.

Parce qu’il faut se rappeler qu’une fois que tu perds tes eaux, tu as 16 heures techniquement pour pouvoir accoucher entre guillemets parce que sinon il y a des grands risques d’infection pour la mère, pour le bébé, puis là ça devient vraiment plus compliqué.

Annie, ta Doula Ostéo

Et juste un petit bémol par rapport à ça, ça dépend des milieux. Mais dans le milieu où tu étais, c’était le chiffre magique. 

Alexandra

Exactement. C’était le chiffre magique sur lequel on devait s’entendre. Nous, c’est ça, on avait choisi un accouchement à l’hôpital, pas de sage-femme ou quoi que ce soit. Donc elle m’a évaluée. Tout d’un coup, j’étais rendue à 1 cm, mais j’étais vraiment pas effacée encore. Donc on s’est entendus qu’ils allaient nous donner 3-4 heures et que pendant ce temps-là j’allais me mobilise plus possible puis on réévaluerai ensuite.

Jonathan

Tu étais effacée à 50% puis tu avais 1 cm, il me semble que c’était ça.

Annie, ta Doula Ostéo

C’est incroyable parce que là vous arrivez en hôpitalier, on vous annonce qu’on va partir directement l’ocytocine de synthèse, vous discutez et là on finit que c’est ok, que vous avez encore quelques heures pour continuer.

Jonathan

On a dealé, est-ce qu’on peut étirer le plus possible? Elle a dit ok, je vais faire quelque chose avec vous. S’il y a de la progression, je vais vous le permettre. Elle a regardé et elle a dit je vais vous laisser un deux heures.

Mais là, tout le long, on n’a pas de chambre. Parce que là, on nous demandait si on allait avoir une chambre. Puis elle dit non, tant que le travail n’est pas commencé, vous ne pouvez pas aller dans la chambre. Mais si tu prends l’ocytocine de synthèse on va te donner une chambre. Moi j’embarquais pas dans ça. On va suivre notre plan. Puis ils m’ont quand même choqué un petit peu dans la façon de nous proposer ça. Mais là, ils nous ont donné quand même deux heures.

Alexandra

Nous, on s’en est foutu quand on était dans la salle de triage. On prenait toute la place possible. On a pris toute la place possible. J’avais un ballon, je me faisais du quatre pattes, j’avais un bandeau sur mes yeux pour rester dans ma bulle parce que là t’es un peu comme dans un passage, il y a beaucoup de monde qui passe. J’allais aux toilettes, je marchais le plus possible. Ils m’ont même donné la permission d’aller dehors, j’ai pris une longue marche dehors. Il était hors de question qu’on déroge de qu’est-ce qu’on s’était dit qu’on allait faire. De toute manière, tout ça, se mobiliser, ben ça allait juste m’aider plus. Pis je pense que ça aussi, ça a un peu rassuré la médecin. Elle a vu qu’on n’était pas juste là pis qu’on allait attendre, qu’on allait prendre en charge, pis qu’on allait bouger, pis qu’on allait l’aider, en guillemets, à accomplir et réussir sa tâche. C’est drôle qu’elle disait ça, mais des fois j’avais eu un peu cette impression-là qu’elle était comme, vous allez attendre que ça arrive, puis vous allez regarder dans le ciel.

Annie, ta Doula Ostéo

Alors que c’était pas ça du tout, vous aviez des stratégies.

Alexandra

On avait des stratégies, puis elle a vu qu’on les mettait en place. 

Jonathan

C’est sûr qu’ils ne peuvent pas savoir la quantité de gens qui se présentent, qui font juste l’être là pour avoir un bébé.

Alexandra

Qui n’ont pas eu la préparation qu’on avait eue avec toi avec OPALEO Naissance.

Alexandra

Donc là, on rendu là quasiment à 16 heures après la perte des eaux? Elle a fait une réévaluation. Je n’avais pas plus avancé. Je n’étais pas plus dilatée, je n’étais pas plus effacée. On a décidé de rentrer un peu plus dans les interventions médicales.

Jonathan

Après deux heures, elle est revenue et elle a proposé le stripping qu’Alexandra avait refusé. Je trouvais qu’on en a discuté pendant deux heures. J’étais comme, tu sais quand qu’elle revient, moi je pense qu’on pourrait le faire faire parce que là on veut on veut activer et on ne veut pas se rendre à la ocytocine de synthèse. On va mettre les choses à notre bord. Puis en plus c’est mécanique, c’est pas chimique ou peu importe. On était d’accord les deux. Puis on s’est dit qu’elle va revenir, on va lui demander. Puis là elle est revenue, puis là elle a observé Alexandra. Puis là elle a dit « Ah, on est rendu à 1,5cm q et tu es un petit peu plus effacé. Tu es rendue à 80%. Je peux vous laisser encore 3 heures de plus, c’est ça que je vais faire.

On va être rendu à 15 heures dans le fond. Donc on arrivait vers la limite. Puis, elle a proposé de faire le stripping. Puis on a dit, écoutez, on serait d’accord. Puis là, on a vu vraiment un changement d’attitude de son bord. On l’écoute aussi, mais on veut faire à notre façon, mais on est logique. Puis là, on a commencé à parler aussi des risques d’infection, puis on a dit non, non, on ne veut pas se rendre en césarienne, on ne veut pas que ça dépasse la ligne, puis on se rende de l’autre côté, tu sais, y tenir mordicus dans le fond, puis se rendre à une infection, puis un césarienne. On est logique aussi, mais on veut s’essayer au maximum. Puis si dans trois heures, il n’y a pas de progrès, on est d’accord qu’on va commencer. Là, elle était contente. Là, OK, parfait, bon.

Alexandra

Non, mais c’est vrai, tu l’expliques super bien. Là, je pense que c’est là aussi qu’elle a vu qu’on était capable de mettre de l’eau dans notre vin. Puis que si elle allait nous en donner un peu, on allait lui en donner un peu plus. Collaboration.

J’ai eu un stripping. Le temps s’est écoulé, on s’est rendu jusqu’à la limite du 16 heures. Rien avait de temps bougé que ça. J’étais toujours à 1 cm, 80 quelques pourcentages d’effacement.

C’est mon premier bébé, c’est normal. On ne s’attendait pas à ce que ça fasse des miracles, mais elle nous a respecté dans notre décision. Donc à partir de ce moment-là, on a accepté d’en aller vers l’ocytocine de synthèse. On a eu accès à notre chambre. Puis entre-temps, notre deuxième personne, notre deuxième accompagnateur, ma sœur, a eu l’opportunité de se rendre à l’hôpital. Ça aussi, ça a été clé dans le succès, dans le fond, de notre histoire. 

Donc on arrive dans notre chambre, le temps qu’on se prépare et qu’eux préparent la médication. Jonathan, il a mis toute l’ambiance dont on avait besoin. On avait des chandelles à grandeur dans la chambre, dans la salle de bain. On avait la musique, bien dans le fond, ta playlist pour l’accouchement qu’on avait préparée. On avait tamisé les lumières, baissé les rideaux. On avait vraiment fait en sorte qu’une fois que le travail commence, bien, tout soit déjà en place.

Annie, ta Doula Ostéo

Wow! Pour ta bulle hormonale.

Alexandra

Pour ma bulle hormonale. Puis, thanks God qu’on a fait ça. Ha ha ha ha! Thanks God. Parce que quand il commence l’ocytocine, j’avais ta voix qui roulait dans ma tête. Quand le train part, ça n’arrête plus. Au fur et à mesure que ça a avancé, tu sais, c’est 6 mg par 30 minutes. Une fois qu’il augmente la dose, il y a 20 minutes où est-ce qu’ils doivent monitorer le coeur du bébé. Alors au final, avant ta prochaine dose, bien, il te reste juste 10 minutes pour pouvoir te mobiliser. Puis C’est là où Joe a eu un rôle tellement important. Mon Dieu, merci mon Dieu d’avoir eu cet accompagnateur-là avec moi. C’est-à-dire que là, c’est là où est-ce que les stratégies pour ralentir le processus ont été mises en place.

Jonathan

C’est exactement ça. C’est de savoir quand qu’elle va venir pour augmenter et puis là: “hop, on va aller au toilette finalement.” Puis… Beaucoup de petites choses comme ça. Un bain, ce serait bon, hein? Oui. Un bain, là, ils peuvent pas, tu sais… On voulait ralentir, on voulait pas qu’il augmente à toutes les 30 minutes, tu sais, sans arrêt, comme une locomotive. On voulait plus qu’Alexandra sente que le travail commence doucement.

Alexandra

On avait à peu près 4-5 stations de mobilisation, 4 pattes, ballon, les suspensions avec Joe, la toilette, marcher. Ensuite de ça, à un certain moment, je vais y revenir dans pas long, on est allé prendre un bain. Ce que Jonathan a dit tantôt c’est super intéressant, avoir le bon timing ça faisait en sorte qu’on était capable de les déjouer, mais on n’aurait pas été capable vraiment de faire ça si on avait juste été nous deux. Ma soeur, qu’elle soit là, qu’elle soit capable de m’accompagner, de me dire « Ok, il serait peut-être temps que tu changes de position », tout ça, ça nous a vraiment facilité la vie à nous deux. Moi, je me sentais hyper bien accompagnée en sécurité. Puis Joe, lui, ça lui a donné le temps de prendre une petite gorgée d’eau, puis de s’assurer de bien faire les choses au bon moment.

À 24 mg, c’est là que le travail a commencé à se faire sentir. C’est là où est-ce que ça commence à être nébuleux pour moi, parce que les contractions devenaient très rythmées. À chaque deux minutes à ce moment-là, j’avais des contractions, Pas d’une intensité phénoménale, mais quand même, ça te met dans un rythme qui est différent d’un accouchement à 100% physiologique. On a eu, si je me rappelle bien, une évaluation à ce moment-là, puis dans ma tête, Joe, laisse-moi, dis-moi si je suis “on track”, mais c’est là où le vrai travail actif a commencé à se faire sentir. Là, on se rappelle, ça fait pas super longtemps que j’ai commencé mes contractions, ça fait peut-être une heure et demie à peu près.

Jonathan

Elle disait que les contractions n’étaient pas encore assez régulières et que c’était pour ça qu’ils continuaient à augmenter le l’ocytocine.Je lui ai demandé à combien habituellement de milligramme, ça commence le travail. Puis c’est là qu’elle a dit à 30 à 36 environ. Là on était à 24. Je me suis senti quand même safe, j’étais là « ah ok, on va continuer »

Annie, ta Doula Ostéo

C’est l’heure du lunch. C’est Arthur que vous entendez derrière qui dit « oui, bien là c’est beau vos histoires, mais moi j’aimerais quand même téter ». 

Quand le médecin t’a dit ça, ça t’a donné comme un repère pour savoir un peu où vous en alliez?

Jonathan

Exact, c’est ça, on augmente aux 30 minutes, c’est beau, 6 mg, ok, mais on se rend où, puis à combien c’est dangereux. Puis là, tu sais, je voulais savoir ce qu’il en était avec ça, parce que je voyais que ça changeait des choses pour Alexandra, tu sais, lentement, mais les contractions, elles commençaient à être quand même là, tu sais. Puis Ça m’a quand même rassuré de savoir plus une zone environ.

Annie, ta Doula Ostéo

C’est extraordinaire de t’entendre Jonathan parce que tu avais finalement beaucoup de connaissances. Écoute, pour faire tout ce que tu as fait, tu étais vraiment préparé.

Jonathan

Cette partie-là, je l’ai étudiée et j’étais prêt. Je savais, je connaissais les médicaments et les choses comme ça. On était préparé. J’étais prêt et je savais que c’était mon rôle et ça m’a tenu à cœur beaucoup. Je ne voulais pas être un spectateur de ça. Je voulais vraiment… Puis c’était écrit dans nos souhaits de naissance.On était à l’hôpital de la Salle puis qu’ils ont quand même vraiment très bien respecté.

On avait écrit que c’était nous qui s’occupaient d’Alexandra puis que les infirmiers venaient pour les choses qu’on pouvait pas vraiment faire ou qui était plus technique. Puis aussi, on s’était entendu avec la docteur aussi pour pas d’examen. Vu qu’elle avait déjà perdu ses eaux, pour limiter les risques d’infection. Puis là, elle disait à chaque fois que je fais un examen, il y a des risques d’infection. Je me suis dit, voilé ma porte, on va se rendre, on va accoucher à quelque part. Ça donne rien que tu viennes aux 30 minutes, on peut repousser les examens du col de l’utérus. t’sais, pis mettre ça vraiment plus loin. Pis elle semblait être d’accord, ça semblait être logique pour elle. Il y avait aucun problème. Alexandra n’a pas eu beaucoup d’examens, dans le fond, juste quand son état changeait vraiment ou que le travail semblait changer. Je crois qu’on a eu trois ou quatre pendant à peu près. Ils ont vraiment respecté ces choses-là. Pis c’est ça, on s’est rendu jusqu’à 30, 36 de dosage. Pis effectivement à 30, le travail a commencé pis là, ça changeait. C’était vraiment un état…

Alexandra

Là c’était, “posez-moi plus de questions, ne me parlez plus”, j’ai juste besoin de dire à Joe, Joe, là je ne parle plus à personne. À ce moment-là, je ne sais plus ce qui s’est passé. Honnêtement, j’avais mon bandeau, j’avais la musique, j’étais dans mes différentes stations de mobilisation, Puis c’est vraiment Jonathan et ma soeur qui ont pris le contrôle de A à Z. 

Jonathan

Oui, on avait parlé au staff dans le fond, comme quoi c’était avec nous qu’il y allait le délai. Puis pas vraiment poser de questions à Alexandra, on allait faire le relais à elle, puis juste de nous demander qu’est-ce qu’il voulait ou qu’est-ce qu’il voulait savoir. Ils ont été super fins, ils ont vraiment respecté ça.

Puis là, c’était vraiment… Rendu à 30 de dosage, je commençais à trouver ça quand même intense, fait que je voulais vraiment qu’on relance. Puis l’infirmière, elle arrivait et elle l’augmentait encore. Alors là, elle l’augmentait à 36. Puis c’est là qu’elle me l’avait pas vraiment demandé, puis rien. C’est là que j’y ai parlé. Puis je lui ai dit, “écoute, la prochaine fois que tu l’augmentes, tu me demandes avant de peser sur le bouton. Je veux juste le savoir parce que là, ça fait deux fois que tu t’appuies puis qu’on ne sait pas.” Fait que là, on sent qu’on n’a pas vraiment le contrôle là-dessus, on n’a pas le choix non plus. Je comprends ce que tu nous dis, puis à ce moment-là, elle a arrêté de l’augmenter.

Alexandra

C’est l’infirmière qui nous a proposé d’aller prendre le bain parce qu’elle s’est dit ça va prendre à peu près une heure vous allez sauter deux augmentations de la médication. Ça va vous permettre de réaliser un peu plus ce que vous aviez en tête.

Ça m’a vraiment aidé. L’expérience du bain, ce n’était pas pour moi, c’est correct. J’ai détesté ça. Quand on était à la salle de triage, il y avait un super beau bain à remous, immense, on avait même des chandelles là-dedans, tu sais. Et j’arrive dans la chambre, le bain c’est un tombeau, oh my god.

Annie, ta Doula Ostéo

Ça c’est un choix que je ne comprends pas. Il y a plusieurs hôpitaux qui font le choix de mettre un bain par chambre. Mais on n’en veut pas de votre bain pour une souris quand on est en train de coucher.

Alexandra

Exactement, mais en même temps, je suis contente qu’il soit là, tu sais, pour pouvoir le voir à moitié plein.

Annie, ta Doula Ostéo

Absolument, mais c’est sûr que les milieux hospitaliers qui choisissent d’avoir par exemple trois bains, des grands bains tourbillons sur le département, bien c’est sûr que c’est moins le fun, tu ne l’as pas dans ta chambre, mais quand tu es dedans, crois-moi, c’est une autre expérience. Mais je comprends. Donc le bain ça n’a pas été une stratégie qui est extraordinaire pour la prise du bain, mais ça vous a permis quand même de faire bouger les choses.

Alexandra

Exactement. Puis là, tu sais, à travers tout ça, on ne s’est pas barré l’esprit avec, ok, on est sous monitoring, il faut absolument respecter les règles qui nous ont dû respecter ». Non, nous autres on marchait, j’enlevais les moniteurs, Jo me replaçait les moniteurs.

Jonathan

Je les ai replacés je sais pas combien de fois, mais à un moment donné, elle m’a juste dit «il est correct le bébé là ».

Alexandra

Notre enfant Arthur, il n’y avait aucun signe de détresse. Donc dans ma tête, les moniteurs, on pouvait bien les enlever 10 minutes le temps que je me mobilise. Malgré le fait qu’on avait un peu avec nos gros sabots, on les a mis de notre côté, le personnel du corps médical. Ils ne sentaient pas du tout qu’on ne les respectait pas. Ils voyaient plus qu’on essayait de réaliser le plan de naissance en essayant aussi de respecter leurs règles. Ça faisait en sorte que mes doses aussi se sont très espacées. C’est niaiseux, mais quand tu gagnes un 10 minutes, un 15 minutes, ça fait vraiment toute la différence parce que, je le répète, quand le train part là-dessus, c’est parti mon kiki. Tu n’en sais pas quand est-ce que ça va arrêter. Puis Ça m’amène à dire que la médecin à ce moment-là, après le bain, elle est venue me réévaluer. Puis elle a dit « Ah, ben génial, t’sais, t’es rendu effacé comme à 100%, dilaté quasiment à 7-9, quelque chose dans ce genre. » ça faisait pas longtemps que j’avais eu l’ocytocine. Pis là, elle dit « tu devrais accoucher vers 4h du matin ». Pis là, dans ma tête, je me dis « oh my god ».

Annie, ta Doula Ostéo

C’est tellement une mauvaise idée de nous dire des affaires de même.

Alexandra

Il a fallu que je me parle à moi-même.

Annie, ta Doula Ostéo

Là, t’es remontée dans ton cerveau intelligent.

Alexandra

Il était max 10h le soir là. Fait que là, j’étais comme, Oh my god, je vais vivre cette intensité-là de contraction, au deux minutes, jusqu’à 4 heures du matin. »

Je suis retournée dans ma grotte. Merci mon Dieu pour la grotte. Puis j’ai décidé d’effacer cette information-là de mon cerveau puis me concentrer sur qu’est-ce que moi je voulais réaliser, sur qu’est-ce que je visualisais, sur comment ça allait se passer. Fait que là on est dans un changement de chiffre, on a un nouvel infirmier qui arrive et puis là on voit qu’il a lu le plan de naissance et il l’applique à la lettre. Lui avait les bras dans le dos puis il était dans le coin de la chambre, puis rentrer, il sortait, puis tout va bien, oui parfait, vous faites bien ça, puis il s’en allait.

Alexandra

C’était Jonathan et Maud, ma soeur, qui étaient en contrôle total. Ça a été génial. À ce moment-là, c’est là où ça s’est accéléré, comme on peut dire. Je n’étais plus capable de faire les différentes stations par terre. J’étais soit à quatre pattes dans le lit ou soit sur la tête de lit qui va devenir dans quelques instants mon radeau. Hahaha! C’était mon meilleur ami cette tête de lit-là. Je l’ai embrassée de tout mon corps pour être capable de justement suivre le rythme des contractions, parce que ça s’est tellement accéléré vite qu’en dedans de même pas une heure, je commençais à avoir des contractions de poussée réflexes. J’ai regardé Jo. Je suis accrochée sur le côté du lit parce que là, il fallait que je m’accroche. 

Annie, ta Doula Ostéo

Qu’est-ce que t’as senti pour celles qui nous écoutent? Comment tu décrirais cette sensation-là?

Alexandra

Le haut, le cœur, tout remonte, là, vraiment, jusqu’à la hauteur, presque la poitrine. Puis après ça, ça se relâche. C’est impossible de contrôler ça.

Annie, ta Doula Ostéo

Es-tu d’accord avec moi que c’est impossible aussi de ne pas s’en rendre compte, de le manquer?

Alexandra

C’est impossible de le manquer.

Jonathan

Même pour moi, je réalisais ce qu’elle me disait, puis au début je lui ai demandé, parce qu’elle voulait tellement avoir ses poussées-là, fait que j’étais comme, c’est une création de toi, dans tout, parce que là elle disait plus grand chose, elle disait haricots, elle disait, le petit haricot c’est le bol genre…

Annie, ta Doula Ostéo

Pour vomir?

Jonathan

Ouais, mais elle voulait avoir son bol. Elle n’a jamais vomi une seule fois, mais elle l’a eu tout le long avec elle, comme si c’était un petit ourson.

Annie, ta Doula Ostéo

Alors, il y avait le radeau, il y avait le haricot.

Jonathan

Il y avait l’eau, et après c’était flate moi, tu flates trop fort, flat plus, flate plus.

Puis c’était juste ces mots-là qui sortaient. Fait que là je me disais peut-être qu’elle s’imagine aussi ces poussée là qu’elle veut tellement.

Annie, ta Doula Ostéo

Mais quoi, est-ce que tu les entendais?

Jonathan

Ouais, ouais, mais c’est ça, à un moment donné, on l’entend comme un peu un vomissement qui cherche à aller vider la cage thoracique d’air dans le fond. J’appuyais ma main sur son ventre et on voyait vraiment que le haut, juste en dessous de ses seins, le haut du ventre, il se contractait vraiment fort. Je lui demandais « est-ce que tu pousses? » elle était comme « non je ne pousse pas » je dis « ok, ben là je pense qu’on a quelque chose d’intéressant » en voulant dire « ça y est » pis là, elle, elle voulait absolument garder ça ces contractions-là fait que là, À partir de ce moment-là, on l’a laissé vraiment…

Alexandra

À partir de ce moment-là, c’est là où je me suis accrochée à mon radeau, puis je savais que c’était parti. Puis je me souvenais aussi que tu avais dit que peut-être que les poussées physiologiques, c’est très subtil les premières que tu ressens. Fait que Pour ça, j’ai regardé vraiment avec des yeux de biche, « Joe, ok, je pense que là, c’est parti. » Ça commence. Ça commence, pour être capable après ça de juste focaliser là-dessus et de les laisser venir par vagues. À ce moment-là…

Jonathan

Tu en as eu beaucoup. Tu restais tout le temps dans la même position. Exactement. Tu bougeais un petit peu, mais quand tu avais une contraction, la terre arrêtait de tourner, tu restais dans cette position-là, je pense, et tu la vivais au complet.

Mais ça ne nous laissait vraiment pas beaucoup de temps, parce qu’au deux minutes, une minute de contraction, il te reste une minute. Le temps que tu réalises que c’est vraiment fini, aller chercher de l’eau, t’as 40 secondes à peu près. T’as vraiment pas de temps. Ça fait que c’était vraiment bien qu’on soit deux, parce que moi, je m’occupais des débarbouillais, toutes ces choses-là, aller les laver, les changer. Ill y avait la sœur Alex aussi qui nous aidait. C’était vraiment bien qu’on soit deux. Ça faisait un bon “team”, on s’échangeait pis ça faisait aussi qu’on avait pas vraiment besoin de l’infirmier qui était là pis qui était juste comme tout va bien, tout est parfait. Fait que…

Alexandra

Pis t’sais, ce qui était bien d’avoir à ce moment-là un deuxième accompagnateur, c’est que ma soeur c’est ma meilleure amie, j’ai extrêmement confiance en elle. J’avais comme toute la douceur d’une femme qui était capable de venir me toucher comme une femme touche pour me relaxer. Puis j’avais mon chum qui était mon phare, qui était mon guide dans tout ça, qui me rappelait de faire des sons en “ho”.

Jonathan

On en a-tu fait des sons…

Alexandra

Il les faisait avec moi, il gérait les étudiants qui rentraient puis qui demandaient “quel allait être le nom de notre enfant pendant le travail. Ça a vraiment été précieux cette aide-là de deux personnes pour moi qui vivais cette intensité là à ce moment-là. Alors vers minuit à peu près, Joe a demandé à l’infirmière, ça serait-tu possible de voir où est-ce qu’elle est rendue? Là il m’a fait une première évaluation.

Jonathan

Non, t’es complètement effacé, t’es à 10 centimètres dilaté. Je fais « Bon, ben c’est terminé, on est rendu. » Il dit « Oui, c’est bien là. » Je fais « OK, ben on appelle le médecin, qu’est-ce qu’on fait? Il dit non, non, il dit qu’il faut qu’il descende, il faut pousser, tu sais. J’étais OK, ben là, il dit d’habitude pour pousser, ben tu bloques la respiration pis tu fais comme si t’allais faire caca un peu, tu sais. On en a parlé de ça et c’était pas ce qu’on voulait.

Alexandra

Tu lui as dit, ben je pense que c’est pas mal ça qui se passe en ce moment, tu sais. Je pense que ça pousse tout seul. 

Jonathan

Exactement, c’est ça, je lui dis “on va la laisser aller, je pense que ça va bien, on checkera dans quelques minutes”.

Alexandra

40 minutes plus tard, il me réévalue pis là il est comme « oh my god, on voit la tête. »

Jonathan

Non, on voyait pas la tête.

Alexandra

Je m’excuse. Je me souviens plus de rien.

Annie, ta Doula Ostéo

Dans sa tête, Alex, elle voyait la tête. En fait, je la sentais.

Jonathan

Elle m’a partagé que… C’est ça, elle m’a partagé que… OK, il est rendu à une autre place. Il est descendu encore plus bas. C’est vraiment intéressant parce que là elle n’était pas engourdie, elle n’avait pas de péridurale, c’était un accouchement naturel, elle sentait 100% de ce qui se passait. Elle savait exactement et elle pouvait me guider aussi.

C’est à ce moment-là que j’ai demandé à l’infirmier, « on peut-tu faire un examen, savoir si ça va bien? » « Je peux savoir où c’est rendu. » Il fait l’examen, il me dit « ok, je peux toucher sa tête, ça s’en vient vraiment bientôt.

 À ce moment-là, il est parti derrière moi, il a enlevé ses gants, puis là il a pris le téléphone pour appeler la médecin. Puis là, je l’ai entendu dire « OK, Madame Dufault, ça va être vraiment bientôt si vous voulez vous diriger vers la chambre s’il vous plaît ». Puis là, il a comme répondu « Oui, oui, c’est bientôt là ». En voulant dire « C’est là, là ». Ça s’en vient. Ça s’en vient. Il s’est retourné vers nous, puis Il a demandé, il a dit, « Je pense que si tu veux te mettre sur le dos, je vais te mettre sur le dos. » Alex a dit, « No way que je me mets sur le dos. Il y a aucune chance. Moi, je reste comme ça. Je n’étais pas capable de parler, mais ça, j’étais capable de le verbaliser.

Annie, ta Doula Ostéo

Et là, juste pour qu’on se fasse une image mentale, tu es encore accrochée à ton radeau à ce moment-là?

Alexandra

Je suis accrochée à mon radeau. Il n’y a pas personne qui va me faire bouger de là.

Tu es accroupie à quatre pattes, accrochée sur la tête du lit?

Alexandra

J’étais vraiment à genoux. La tête de lit était pratiquement à 90 degrés, mes bras étaient par-dessus la tête de lit, pour ça je dis que j’étais accrochée à un radeau. Comme dans le Titanic. Comme dans le Titanic, exactement. Avec une fin un peu plus heureuse. Avec une fin beaucoup plus heureuse, mais ça m’a vraiment été une position qui m’a vraiment aidée. J’étais vraiment plus confortable comme ça, puis je voyais pas personne. Tout se passait dans mon dos.

Annie, ta Doula Ostéo

Ce qui est une très bonne chose pour ton cerveau mammifère.

Oui, tout à fait. Puis là, tu dis non, je ne changerai pas. Tu l’exprimes verbalement.

Jonathan

Elle me l’a crié pas mal par la tête. « Moi, je ne bouge pas d’elle-là! » Je me suis tourné vers l’infirmier. Je lui ai dit qu’on ne peut pas accoucher à quatre pattes. Il m’a dit « Oui, mais je ne pense pas que le docteur va vouloir l’accoucher comme ça. » Je lui ai dit qu’on va attendre le docteur et qu’on va lui demander quand elle va arriver dans le fond. Fait qu’il se dit ok, pas de problème. Puis il était en train de remettre ses gants, Alex a eu un autre poussé, puis c’est là qu’on a vu la tête. Fait que là je lui dis, Je pense que c’est une tête, c’est sûr que c’est quelque chose d’autre, mais c’est vraiment une tête. Il dit « oui, oui, ça c’est une tête ». Je l’ai vu, il s’est activé, le médecin n’était pas là encore, il est venu un peu nerveux.

Alexandra

Il venait de raccrocher, il n’avait toujours pas de gants.

Jonathan

Il mettait ses gants au plus vite, puis là t’as eu une autre contraction, puis Arthur est sorti comme une fusée. Il l’a attrapé au vol pratiquement, parce que là il était quand même à genoux, fait que le bébé pouvait quand même tomber sur le lit, tu sais. Là il l’a juste attrapé au vol, puis nettoyé les yeux, s’assurer avec ses gants, puis on avait un enfant. On avait un enfant, il était là.

Annie, ta Doula Ostéo

Comment tu t’es sentie à ce moment-là?

Jonathan

Ben, elle le voyait pas.

Alexandra

Il est sorti? Oh my god! Pis là, c’est difficile à s’imaginer, mais là j’ai des fils de soluté. J’ai ma jaquette que j’aurais dû enlever, mais que j’avais. J’ai mon bébé, le cordon ombilical. Il y a l’infirmier qui a le bébé dans les mains. Pis il est comme, qu’est-ce qu’on fait? Fait que là, il me passe entre les jambes, pis là, je peux accueillir Arthur.

Je l’ai dans mes bras.

Je sais même pas comment décrire ce sentiment-là.

Il y avait plus rien qui comptait, là.

On avait exactement réalisé ce qu’on voulait réaliser. Pis, tu sais, quand on pense à notre grotte, pis qu’on dit que c’est mammifère, ben là, j’étais littéralement un petit mammifère qui avait son enfant dans ses bras.

Jonathan

Il n’y avait pas plus primitif que ça. Il y avait du sang, des fluides, il y avait une blonde qui braillait, le petit qui… Magnifique. C’est comme tellement naturel.

Alexandra

Ça faisait un petit bout que j’avais pas vu Jo, dans nos yeux “on l’a fait, on l’a fait”.

Jonathan

Là la docteur est arrivée. “il est sorti, il a pleuré”?

Annie, ta Doula Ostéo

Si ça se trouve, c’était peut-être la première fois qu’il accueillait un bébé dans une position non traditionnelle.

Alexandra

On avait un infirmier qui faisait plus de 20 ans qui travaillait à la salle d’accouchement.

Je pense juste que rarement il a dû voir des gens qui étaient peut-être en temps de contrôle. Puis là, je dis ça encore une fois, entre guillemets, parce que t’es pas en contrôle, mais qu’on était autant en charge de ce qu’on voulait accomplir.

Jonathan

Ouais, je pense que, après l’examen, quand il a senti la tête, puis qu’on a vu la tête, puis qu’il est sorti, il s’est passé comme 15 minutes. C’est arrivé très vite pour lui. Il était peut-être pas prêt, lui, il voyait ça comme dans… Dans une heure encore, parce que pour lui, la descente pouvait être comme… Tu sais, je dis que ça va… On est sur un bon rythme quand même, ça va quand même assez vite, mais il semblait dire que ça pouvait prendre une heure et demie, deux heures, de la pousser, puis ces choses-là. 

Annie, ta Doula Ostéo

J’aimerais quand même souligner que pour une poussée aussi rapide, une poussée… Il n’y a pas eu de poussées bloquées?

Alexandra

Non, aucune. Aucune poussée bloquée.

On les a pris vraiment une par une. J’ai surfé sur la vague. Jonathan, Maud m’ont vraiment accompagnée physiquement, psychologiquement. Quand je ne bougeais plus mes hanches pour justement vivre les contractions, c’est eux qui m’y bougeaient doucement. Non, il n’y a eu aucune poussée bloquée. Ça a vraiment été naturel de A à Z. 

Annie, ta Doula Ostéo

C’est extraordinaire. Comment tu te sens d’avoir été témoin de ça, Jonathan, d’avoir pu participer intensément?

Jonathan

C’est vraiment de prendre les choses en main, on peut en dire, de le vivre à fond puis d’accueillir mon fils. 

Annie, ta Doula Ostéo

Là, on a tous les yeux pleins d’eau. Le petit silence est dû à notre émotivité à tous les trois, parce que toi Arthur, ça a l’air d’aller assez bien, hop la vie, présentement.

Jonathan

Non mais il était en pleine forme, il était tellement… Il était intact ce bébé-là, en sortant.

Alexandra

Le post-mortem de ça, on a eu un accouchement qui s’est pas nécessairement déroulé comme on l’avait envisagé, c’est-à-dire qu’on a fini par faire différentes interventions médicales.

Jonathan

Ben t’es été provoqué quand même.

Alexandra

Oui, mais ce que je veux dire c’est que ça s’est pas… On a été capable de garder les différentes stratégies qu’on voulait mettre en place. Fait que Pour moi, c’est comme mission accomplie parce qu’on a vraiment réalisé tout ce qu’on voulait réaliser et on a vraiment été capable de diriger l’équipe, de se faire confiance et de faire ça ensemble.

Jonathan

C’était d’être outillé pour l’accouchement, dans le fond. On a utilisé les outils et notre logique pour avoir le meilleur de ce qu’on pouvait avoir. Puis écoute, on est super content, satisfait.

Annie, ta Doula Ostéo

En écoutant votre histoire, il n’y a aucun moment où je me dis « Ah, il aurait pu faire ça différemment ». J’ai l’impression qu’à chacune des étapes, vous avez toujours choisi l’option optimale, vous avez toujours fait dans le fond le meilleur choix possible. Est-ce que c’est comme ça que vous vous sentez aussi?

Alexandra

Absolument, il n’y a rien que je ferais différemment. Rien du tout, du tout, du tout, du tout. Pour mon prochain accouchement, évidemment, j’aimerais peut-être essayer quelque chose qui ne sera pas à l’hôpital pour pouvoir suivre mon rythme et tout, mais honnêtement, je suis contente d’avoir vécu cette expérience-là et de pouvoir justement dire que c’est possible. C’est possible, il faut juste le faire confiance et écouter notre intuition aussi.

Jonathan

C’est drôle parce que la médecin, une fois qu’elle était dans la chambre, elle s’excusait de ne pas avoir été là. Ça a été plus vite qu’elle pensait. Puis Alexandra, dans tout son état, elle se demandait, « Je sais pas comment ils faisaient les femmes pour accoucher dans une grange ou dans ce temps-là. » Puis là, la médecin s’est juste levée la tête et elle a fait comme, « pas mal comme tu viens de faire. C’est ça, ça a bien été.

Alexandra

C’était très drôle. Je pense qu’elle a vraiment fait preuve d’humilité cette médecin-là puis ça a été vraiment apprécié de notre part, c’est qu’elle m’a dit que jamais elle pensait qu’on allait réussir à accomplir ce qu’on voulait accomplir. C’est-à-dire qu’elle était certaine que j’allais demander l’épidurale, que ça allait finir en césarienne, puis que j’allais vivre un deuil. Puis elle m’a littéralement dit ça mot pour mot. Elle a levé son chapeau à Jo, ma soeur, pis elle était tellement fière de qu’est-ce qui s’était passé ce soir-là. Fait que c’était cool aussi de voir qu’on lui a montré que c’est possible aussi à elle.

Jonathan

Exact, je pense qu’elle a pris, sans vouloir se lancer des fleurs, mais je pense qu’elle a, elle était tellement émotive quand elle nous a dit ça, qu’on le voyait que c’était senti, pis qu’elle a eu comme, OK, ben, ça s’est pas passé comme je pensais, pis ça s’est vraiment bien passé, pis c’est super. Je suis content pour vous pis je suis fier.

Annie, ta Doula Ostéo

Ah oui, c’est sûr qu’elle a dû apprendre en vous voyant aller, absolument. Qu’est-ce que vous diriez aux couples qui ont envie de vivre une expérience comme vous l’avez vécu, c’est-à-dire en étant prêt, en étant proactif, en étant dans l’ouverture tout en voulant vivre quelque chose de le plus physiologique possible puis d’être dans la collaboration parce que là ce que j’entends depuis tantôt c’est que c’est beaucoup ça votre collaboration, votre partage des rôles qui a fait une différence. Ce serait quoi? Qu’est-ce que vous diriez à quelqu’un qui écoute et qui fait comme « Hey, moi j’ai envie de vivre une expérience de même ».

Jonathan

C’est juste d’être outillé dans le fond, puis de vraiment faire ses devoirs en tant que tel, de se renseigner. Juste savoir un petit peu dans quoi tu t’embarques. Le corps médical, c’est ceux qui savent qu’est-ce qu’ils font. Il y en accouche beaucoup des enfants. Toi, tu connais ta famille en tant que tel, tu connais qu’est-ce que tu veux. Puis, si t’es renseigné de ton côté, C’est de faire un balance les deux de tout le temps.

Écoute, c’est dur à dire, c’est parce qu’on a eu… Arthur, il a jamais été en détresse aussi tout le long, ça fait que ça aurait peut-être été différent. Tu prends des choix selon comment la vie se présente.

Alexandra

Si je peux rajouter sur ce que tu dis, nous on a beaucoup parlé avant de comment on voulait le vivre en tant que femme, en tant que papa. On s’était donné un plan de match. Pour moi, c’était clair que je ne voulais pas devoir parler, prendre des décisions.

Annie, ta Doula Ostéo

Est-ce que ça, c’était clair pour toi avant de faire OPALEO? Que tu voulais pas parler, prendre de décisions?

Alexandra

Non, aucunement. Je… Je ne pensais pas que c’était possible. Ok. Je ne pensais pas que c’était possible d’être capable de donner tout son pouvoir décisionnel à quelqu’un, surtout dans le domaine médical où est-ce que eux doivent expliquer ce qui va se passer à la personne qui vit, la raison pour laquelle elle est à l’hôpital. De savoir que j’étais complètement déchargée et que j’allais être capable de focaliser sur juste prendre une contraction à la fois, puis de me rendre à bon port, de me concentrer juste sur ça m’a vraiment sécurisé.

Jonathan

Je ne sais pas comment font les femmes que, mettons, les hommes ne veulent pas être dans la chambre ou se retirent complètement de l’accouchement. Ça doit être tellement différent, ça doit être tellement différent.

Annie, ta Doula Ostéo

Je pense que c’est assez rare les gars qui n’ont pas envie de participer, mais ils ne sont pas prêts. Parce qu’honnêtement, il n’y a pas beaucoup d’outils qui sont faits pour vous autres. 

Jonathan

Ça arrive comme une vague. comme on l’a dit, ils ont des grosses bottes. C’est toi au début, puis il faut que tu fasses ta place un petit peu puis tu leur expliques que non, c’est vraiment comme ça que tu vas le voir.

Il faut se battre au début un petit peu, pas contre eux, mais… Avec eux. Avec eux pour toi, un petit peu pour ta famille, dans le fond, c’est d’expliquer que…

Annie, ta Doula Ostéo

Aurais-tu été capable de faire tout ça sans les vidéos, sans ce qu’on a fait ensemble?

Jonathan

Non, non aucunement parce que tu peux pas te battre contre des professionnels quand t’as aucune notion de rien. Ça fait que ça arrive comme une vague pis si t’as pas le choix, tu débarques. Fait que là, étant prêt, ben je pouvais tenir, tu sais, tenir au plan de naissance puis te faire respecter ça.

Puis c’est d’en discuter beaucoup avant parce que rendu à l’accouchement, c’est pas le temps de discuter de qu’est-ce que tu veux, ou qu’est-ce que tu veux plus. Il y a plus de communication. Ben, il y a de la communication, mais c’est très de base.

Annie, ta Doula Ostéo

C’est de la communication primitive. Ouais, exactement.

Alexandra

Exactement. C’est probablement qu’on aurait eu l’oxytocine de synthèse encore augmentée si Joe avait pas dit là, il va falloir que tu me le demandes la prochaine fois avant de l’augmenter. Ou peut-être que j’aurais eu une épisiotomie pour ne pas déchirer, mais c’est ça, c’est qu’on avait tellement pris toutes ces grosses décisions-là d’avance. Notre plan de naissance était très clair, était très aussi beurré-épais, je peux dire, là. Donc toutes les demandes qu’on avait, c’était… Toutes les demandes qu’on avait, c’était… Toutes les demandes qu’on avait, c’était… C’était… Faites dans le respect, puis dans l’ouverture. Puis c’était… On finissait beaucoup les différentes parties de notre plan de naissance avec évidemment on veut pas mettre en danger bébé et maman. Tout ça, ça nous a permis justement d’être bien prêts mais c’est vraiment grâce aux différents cours qu’on a fait avec toi dans l’accompagnement qu’on a reçu parce que t’arrives là sans ces notions là ben tu te lances vraiment dans le vide sans parachute.

Jonathan

c’est vraiment ça. La douleur ça quand même t’as bien géré la douleur quand même les trucs à Annie étaient vraiment efficaces puis on était prêt à ce genre de scénario là.

Alexandra

C’est pour ça que je disais tout à l’heure merci à la grotte, merci à mon lou que je me suis mis sur les yeux, la musique ça m’a vraiment permis d’être dans ma bulle puis de me lancer dans cette aventure-là, sachant que j’étais partie de tout bord, tout côté. Je savais que j’avais tout fait au moins possible pour savoir que ça allait bien se passer.

Annie, ta Doula Ostéo

Ça a été vraiment magnifique. Tu pouvais vraiment t’abandonner parce que là, tout est en place. Tu avais ton amoureux qui était prêt aussi à jouer son rôle.

Alexandra

Exactement. Oui. Tu sais, quand ma soeur avait arrivée, elle n’a pas fait du tout les formations de OPALEO, tu sais, elle n’a pas eu aucun accompagnement, mais Jonathan était tellement prêt qu’il lui a donné des missions super simples, mais ça a fait en sorte qu’il était déchargé de quelques portions de son accompagnement, puis qu’il était capable justement d’avoir son rôle de protecteur.

Annie, ta Doula Ostéo

Wow! Jonathan, si jamais tu cherches une autre job, accompagneur de naissance. Il me semble de voir le médecin qui doit réarriver et qui se dit “Ha non, pas encore lui”.

Alexandra

On a un petit garçon maintenant qui est en santé, pis on a, on pense à cet événement-là pis on vient les yeux dans l’eau, on est fiers, pis on est vraiment heureux de comment tout ça s’est passé.

Jonathan

Je voulais juste rajouter que c’est important, on dit protecteur, oui, mais on est tout le temps resté comme être charmant avec le staff un petit peu, puis tout le temps rester poli, puis les amener dans la zone que tu veux, les amener, faut-tu être un petit peu, faut-tu être prêt dans le fond à dire ça, puis à rester calme aussi parce que je voulais pas, je voulais pas m’y tourner à dos non plus, je peux pas arriver comme un gros colon puis tu sais. Mais c’est juste les amener à quelque part puis… M’amener de soi quelque part.

Annie, ta Doula Ostéo

C’est une collaboration qu’on veut, mais une collaboration qui va dans les deux sens. C’est-à-dire pas juste nous qui faisons ce qu’on attend de nous, mais bien des décisions qui sont prises ensemble, dans la justesse, dans les valeurs, puis en réalité, en fonction avec ce qui se passe, que vous avez très, très bien fait. Vous avez adapté, dans le fond, votre flexibilité au fur et à mesure que ça a avancé pour que ça soit le plus juste possible.

Alexandra

Exactement. Puis tu sais, dans notre préparation, on se disait, bon ben, mon pire cauchemar c’est d’avoir une césarienne, bon ben, ça se peut que ça arrive Alex. Ça se peut que ça arrive Alex. Les décisions de pourquoi j’aurais eu besoin d’une césarienne, on les avait prises ensemble, on les avait discutées ensemble, puis on était prêts à toute éventualité.

Annie, ta Doula Ostéo

Ouais, ouais, effectivement. Puis bon, pour moi, le problème, c’est pas, si il y a une césarienne, on est déçu, mais quand on sait, on comprend, puis qu’on se dit, écoute, finalement, c’était la meilleure décision.

Je pense que c’est ça le parcours qui est important, c’est de prendre, d’avoir, d’être outillé pour prendre les meilleures décisions tout au long du parcours.

Jonathan

C’est de ne pas avoir de regrets par rapport à ça. Parce que si tu as une césarienne c’est correct.

Annie, ta Doula Ostéo

Jonathan qui dit, c’est juste de ne pas avoir de regret. Présentement il est debout alors si vous avez un bébé à la maison vous savez exactement ce qui est en train de faire Il est debout en faisant un genre de petite danse pour que Arthur soit content.

Est-ce qu’il y a un mot de la fin que vous avez, que vous aimeriez partager avant qu’on termine?

Alexandra

Faites-vous confiance. Il n’y a rien de plus beau, je pense, dans le monde que de donner vie. De se faire confiance, de s’aimer, de suivre son intuition, c’est ce qui va rendre le tout beaucoup plus harmonieux, je pense. Parce que là, tu peux t’embarquer dans un méchant calvaire, entre guillemets, là, puis ce que je veux dire par là, c’est que si, advenant que t’as pas nécessairement pris toutes les décisions que tu devais prendre ou que t’as pas discuté d’éléments clés par rapport à l’accouchement, ben c’est là où est-ce que tu peux perdre le contrôle puis que ça peut devenir hyper dramatique.

Je pense justement d’avoir discuté, de se faire confiance et de suivre son intuition sur le coup, ça veut faire en sorte que ça va être vraiment plus positif.

Annie, ta Doula Ostéo

Et ça, ça prend du temps. Parce que tu sais, des fois, les gens, ce qu’ils veulent, c’est une petite préparation vite vite, on va aller faire une petite journée de préparation à quelque part dans un sous-sol, ça ne marche pas. Il faut que vous soyez immergé dans une préparation, puis qu’effectivement, comme tu le dis, qu’il y a des parts d’informations que vous prenez, que vous mâchez, que vous réfléchissez, que vous partagez. Puis c’est ça qui fait que vous arrivez à l’expérience que vous avez vécue, c’est que vous avez pris le temps, pas juste d’entendre les informations que je vous donnais, ça aurait été déjà bien, mais vous êtes allé encore plus loin, vous avez réfléchi, vous avez discuté, et ça, je pense que c’est un élément qui est vraiment important.

Jonathan

Quand tu m’as parlé des cours prénataux, dans ma tête c’était comme « ah bon c’est parti ». 

Annie, ta Doula Ostéo

Tu voyais ça plate? Qu’est-ce que tu te disais dans ta tête?

Jonathan

Je voyais ça comme quelque chose de nécessaire, mais je voyais ça comme tellement à l’ancienne, un peu sur notre programme d’éducation, tu sais, Je sais pas, je voyais ça comme… La voix normale, puis quand on a rencontré et on a commencé… 

Quand j’ai commencé, j’ai vu qu’il y avait tellement d’informations et tellement de bonnes choses à retenir. Puis je suis quelqu’un qui aime… Une fois que je tombe dans un projet, j’aime ça me renseigner beaucoup. Je plonge vraiment creux. Puis C’est ce qui est arrivé dans ce projet-là, dans le fond. C’est vraiment une belle chose qui nous est arrivé d’avoir eu ton programme.

Annie, ta Doula Ostéo

En plus, vous êtes tombé sur moi par hasard parce qu’Arthur était en siège, dans le fond. C’est ça. 

Alexandra

Non, pour les cours prénataux, je cherchais des cours qui allaient permettre d’enfant de rentrer en contact avec son enfant. Je pense que j’avais lu ça dans des livres d’accompagnement. C’est un livre français et je pense que c’est très répandu en Europe. 

Annie, ta Doula Ostéo

Oui, absolument. La préparation affective à la naissance (haptonomie).

Alexandra

C’est comme ça que je suis tombée sur toi. Puis de fil en aiguille, on a vraiment tripé sur l’approche. Puis de pouvoir justement prendre contrôle de ce qui allait nous arriver. Oui, oui, oui.

Annie, ta Doula Ostéo

Donc quand tu as commencé à regarder les vidéos, puis là tu as fait comme « Ah finalement c’est moins plate que ce que je pensais ». Oui, exact. Puis il y a des volets qui sont super intéressants.

Jonathan

On a eu comme des informations rudimentaires à l’école de comment ça se passe un petit peu, les discussions. Mais pour un homme, t’as pas tant ces discussions-là. J’imagine qu’en tant que femme, vous les avez plus avec une mère, une fille ou ces choses-là. Mais de ma génération à moi, avec mon père, c’est pas des choses qu’on parle du tout. Fait que juste d’avoir tout ça à ta disposition, je me sentais vraiment bien, dans le fond. Puis vraiment, je me sentais que j’allais avoir un rôle, puis tout ça. Fait que… Puis que c’était important que je sois là. Fait que… À partir de là, j’ai embarqué à All-in.

Annie, ta Doula Ostéo

Wow! Pis finalement, tu vois, une fois l’accouchement passé, on se rend compte que t’avais raison.

Jonathan

Ouais, pis que j’en suis fier. T’sais, je suis vraiment fier.

Annie, ta Doula Ostéo

Ça c’est une fierté qui va t’habiter toute ta vie.

Alexandra

Puis je pense que ça donne aussi un élan pour la suite des choses, parce que là, bon, c’est bien beau, on a réussi la première grande mission qui est d’accueillir notre petit poupon, Mais la confiance que ça a pu donner à Joe pour les premières fois où est-ce qu’on n’a pas été capable de l’endormir la nuit ou on est arrivé chez nous, c’était la pleine canicule, tu sais, ça nous a donné comme un élan de confiance puis de sécurité qui nous a permis de se lancer après ça chez nous confortablement parce que c’est notre premier bébé. En tout cas, moi je voyais ça comme bon ben on a vécu quelque chose de vraiment rock’n’roll, on peut l’en dire, je veux dire c’est pas facile de donner naissance. Ok, on est prêt pour la suite des choses, c’est sûr et certain, il n’y a aucun doute, on est capable.

Annie, ta Doula Ostéo

Oui c’est vrai que ça donne de la confiance. Moi quand je vais par exemple chez le dentiste, puis que le dentiste me dit « oui mais là tu vas voir si je fais ça, ça va te faire mal », et là je le regarde toujours, je fais comme « ah ah, bonne joke! » Tu n’as pas à coucher toi!

Alexandra

Exact!

Annie, ta Doula Ostéo

Ah c’est magnifique! Est-ce que ça a changé le regard que vous portez l’un par rapport à l’autre ou votre niveau de confiance.

Jonathan

Ouais, clairement.

Alexandra

Ben moi, je vois plus Joe de la même manière. J’ai un respect infini pour lui. Je sais pas comment expliquer ça. C’est comme si mon amour s’est décuplé, s’est transformé pour lui. Oui, parce que c’est le papa d’Arthur, pis c’est un père formidable. Mais c’est qu’il m’a vraiment donné la chance de vivre ce que j’avais à vivre. Pis ça, ils s’en rendent peut-être pas compte aujourd’hui, pis j’ai jamais dit, mais c’est le plus beau cadeau qu’ils m’ont offert de toute ma vie. C’est de me donner ça, de m’avoir offert ça, cet accompagnement-là. Vraiment.

Annie, ta Doula Ostéo

Est-ce que t’es capable de parler?

Jonathan

Non, pas vraiment en ce moment.

Annie, ta Doula Ostéo

c’est beau. C’est beau.

Alexandra

Pis t’sais, je pense que, Comme tout parent, on a des montagnes russes, on a des hauts et des bas. Puis ce moment-là, il est tellement précieux que c’est facile de se rapporter à ça quand c’est un peu plus difficile. Puis de se dire « bon, mais regarde, on va « step back ». » Comment tu dis ça dans l’accompagnement « tout est passager ». Oui, oui. De retourner dans un moment aussi précieux, aussi beau, aussi pur, ça fait en sorte que ce qui arrive de grave, qui te paraît grave par la suite, ça compte plus. Ça fait en sorte que le quatrième trimestre peut-être est facilité un peu par ça.

Annie, ta Doula Ostéo

Est-ce qu’il y a quelque chose, Jonathan, que tu sens capable d’ajouter, malgré qu’on est tous les deux dans une boule d’émotion présentement?

Jonathan

J’ai pas grand chose à ajouter à ça. C’est la même chose pour moi. C’est d’avoir un fils, tu sais. Quand tu l’avais dans les bras, tu venais juste, la première fois que tu l’avais pris dans tes bras, tu sais, puis… Tu me disais… On a un fils.

Annie, ta Doula Ostéo

Ah oui. C’était touchant.

Jonathan

Ouais.

Annie, ta Doula Ostéo

Est-ce que ton regard sur Alex a changé, toi, de ton côté? Parce que c’est quand même toute une expérience, un accouchement. Est-ce que tu savais que c’était une femme aussi courageuse? Oui, oui. Oui, ça tu le savais.

Jonathan

Oui, oui, oui. Mais Non, c’est ça.

Alexandra

T’es dans l’émotion.

Annie, ta Doula Ostéo

Ouais, ben écoute, tantôt avant de commencer l’enregistrement, on a sorti une boîte de papiers mouchoirs, pis finalement j’ai donné à Alex pis Jonathan la boîte de papiers mouchoirs, pis après j’ai fait « ah, finalement, je vais en prendre moi aussi » puis là on est étalé dans la boîte de papier mouchoirs avec des papier mouchoirs partout. Je vous remercie beaucoup tous les trois d’avoir pris ce temps-là pour venir nous raconter votre expérience qui est très touchante. Je suis très touchée par votre partage.

Alexandra

Ben c’est nous qui te remercions. Vraiment, C’est grâce à toi qu’on a réussi d’accomplir ça, ça fait que c’est nous qui te remercions et ça nous fait plaisir d’être ici avec toi aujourd’hui, vraiment.

Jonathan

Ça a tout changé, carrément tout changé.

Annie, ta Doula Ostéo

Merci. Merci, merci, merci. Alors, je ne sais pas trop comment tu te sens, moi, à l’écoute de cet épisode-là, je me sens encore hyper émotive. Quel beau témoignage! Si tu te prépares pour la naissance de ton bébé, tu le sais probablement en théorie. Une naissance, c’est jamais exactement comme on l’a imaginé, comme on l’a espéré. Il y a souvent des petites différences. Des fois, c’est des plus grosses, mais souvent, c’est des plus petites différences. Et il y a souvent des moments donnés, pendant la naissance, où on doit faire les choses autrement. Parfois, il faut s’adapter, il faut être créatif dans nos recherches de solutions.

Alexandra et Jonathan nous ont démontré à quel point c’était possible d’être proactif, de prendre notre place, de collaborer avec l’équipe qui est en place en même temps et au final d’avoir une naissance avec laquelle on est non seulement en paix, mais avec laquelle on est vraiment fier, puis qu’on est content et on est heureux. C’était vraiment un bel épisode. Je te dis, en enregistrant la conclusion, présentement, j’ai encore le nœud dans la gorge.

Puis que donc, si toi aussi, tu as aimé cet épisode, je t’invite à le partager aux personnes qui sont autour de toi, ça va leur faire du bien, ça va les aider, les accompagner dans leur préparation à l’accouchement à plein de niveaux.

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Je te souhaite une magnifique semaine avec plein de bonheur, des petits, des grands. Je te souhaite de passer du bon temps et je te dis à très très vite parce qu’on se retrouve déjà lundi prochain pour le prochain épisode. À bientôt!