Léonie a toujours rêvé d’enfanter à domicile, inspirée par les récits positifs de sa mère qui a donné naissance à ses quatre enfants chez elle avec des sages-femmes.

Elle était convaincue que l’accouchement à domicile était la meilleure option pour elle et son bébé, même si cette naissance était précédée d’une césarienne.

Léonie voulait vivre un accouchement vaginal malgré le fait que de nombreuses personnes ont tenté de l’en dissuader. Elle a rencontré plusieurs embûches sur son chemin, dont la grossophobie médicale et la pression pour que son travail s’enclenche.

L’expérience partagée par Léonie et Moïse est riche d’apprentissages et d’inspiration. Elles soulignent l’importance de vivre l’accouchement avec confiance, de rester dans le moment présent et de s’entourer d’un soutien bienveillant.

Voici l’histoire d’un fabuleux AVAC à domicile.

LES ASTUCES QUE LÉONIE A UTILISÉES POUR JONGLER AVEC LA DOULEUR

  • Acupuncture
  • Ballon
  • Création de l’ambiance dans la chambre
  • Dattes
  • Douche
  • Homéopathie
  • Huile de ricin
  • Hypnothérapie
  • Lumières tamisées
  • Musique Playlist OPALEO
  • Peigne
  • Suspensions
  • Teintures mères
  • Tire-lait électrique
  • Tisane de framboisier

LIENS MENTIONNÉS
DANS CET ÉPISODE

Banque de vidéos d’accouchement comprise dans la préparation à l’accouchement OPALEO.

Playlist OPALEO

CONTACTER ANNIE

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@opaleo_naissance

@opaleo.naissance

Les sujets abordés dans cet épisode

  • Accouchement à domicile
  • Accouchement avec des sages-femmes
  • Acupuncture
  • Antibiotiques
  • Astuces pour que les contractions commencent
  • AVAC
  • Accouchement vaginal après césarienne
  • Césarienne
  • Complémentarité des rôles
  • Contractions en fin de grossesse
  • Dattes
  • Déchirure
  • Déclenchement
  • Doula
  • Endorphines
  • Grossophobie
  • Homéopathie
  • Importance du soutien du.de la partenaire
  • Lâcher-prise
  • Mûrissement du col
  • Naissance physiologique
  • Phase de latence
  • Position non traditionnelle pour la naissance
  • Poussée bloquée versus physiologique
  • Poussée réflexe
  • Rôle du/de la partenaire
  • Sensations de la poussée réflexe
  • Streptocoque B
  • Rupture spontanée des membranes
  • Sages-femmes
  • Siège (présentation par le)
  • Tisane de framboisier
  • Vidéos disponibles avec OPALEO

Interventions dont il est question dans cet épisode

  • Aucune 100% physio
  • Ballonnet
  • Cathétérisme
  • Examen vaginaux (col)
  • Échographies
  • Tracé de réactivité foetale
Transcription de l'épisode

Annie, ta Doula Ostéo

Au Québec, comme à plusieurs endroits à travers le monde, les césariennes sont très répandues. Nombreuses sont les femmes qui souhaitent vivre un AVAC, un accouchement vaginal après césarienne. C’était le cas de Léonie qui avait un très grand désir de vivre un enfantement physiologique à la suite d’une césarienne. Avec son amoureux Moïse, elle nous raconte avec générosité la naissance de son fils à domicile. Oui, oui, tu as bien compris, un accouchement vaginal après césarienne avec des sages-femmes à la maison.

Jean Houle

Bienvenue dans le podcast de Annie Bhérer. Passionnée de grossesse et d’accouchement, Annie est accompagnante à la naissance depuis plusieurs décennies. Elle est également ostéopathe spécialisée en périnatalité et formatrice à l’international. À ce jour, elle a aidé des milliers de femmes, de couples et de familles à se préparer pour vivre une expérience de naissance la plus alignée possible à leur désir. Voici ta Doula Ostéo, Annie Bhérer-Racine.

Annie, ta Doula Ostéo

J’ai le plaisir aujourd’hui de recevoir Léonie et Moïse, qui viennent nous raconter l’histoire de la naissance de leur deuxième enfant, de leur fils qui d’ailleurs est en train de téter.

Léonie tu te préparais de façon très active et avec beaucoup de désir profond pour vivre un AVAC, un accouchement vaginal après césarienne.

Est-ce que tu veux nous faire un peu l’historique des raisons pour lesquelles tu as eu une césarienne pour le premier, pour qu’on puisse comprendre tout ton processus de préparation pour cette fois-ci?

Léonie

J’ai toujours rêvé d’accoucher dans ma vie. J’ai toujours entendu des histoires positives d’accouchement de la part de ma mère, qui a eu quatre enfants et qui les a eus à domicile dans le temps où ce n’était pas légal.

Donc, pour moi, l’accouchement à domicile, c’était l’option A, peu importe ce qui se passait. Ils n’étaient pas au courant qu’accoucher à un siège n’était pas possible dans certaines régions du Québec. Donc, ça a été vraiment un gros choc quand on s’est rendu compte que notre premier enfant était en siège et qu’il ne se tournait pas, malgré la tentative d’inversion.

Donc, on avait fait notre deuil avant l’accouchement, mais ce n’était vraiment pas notre scénario idéal. Une césarienne, je n’ai même pas pu entrer en travail, il n’y a eu aucune alerte qu’il allait naître mon enfant, il s’est fait réveiller.

Même si ça a été quand même une très belle naissance avec une belle équipe, et j’ai été agréablement surpris par les soins à l’hôpital. Je restais sur mon idée que la meilleure naissance était à domicile.

Pour moi, ce n’était pas vraiment une question si j’allais vouloir une deuxième césarienne ou un AVAC dans ma tête. Ce n’était pas une question qui se posait. C’était sûr que je voulais un accouchement vaginal. Je n’étais même pas consciente qu’il y avait une possibilité que ça ne se pouvait pas. C’est comme ça que quand je suis tombée enceinte de Philippe, c’était clair pour moi. Je suis retournée avec les sages-femmes dès le début, je ne me suis pas posé la question, meilleur accompagnement au monde. C’était clair dès le début que je voulais un accouchement vaginal après césarienne.

Annie, ta Doula Ostéo

Et là, toi, donc, tu n’avais pas de doute sur le fait que ça allait se faire au départ, mais j’imagine que pendant ta grossesse, il y a peut-être des gens qui ont réussi à ébranler ta confiance un peu ou ça n’a pas été le cas?

Léonie

Ma confiance était très solide. J’ai un corps avec des hanches larges, j’ai toujours été convaincue qu’à cause de ça, c’est sûr que peu importe la taille de mon bébé et sa position, il allait passer. J’ai toujours eu cette croyance-là, même si ce n’est pas fondé.

J’ai toujours eu confiance que mon corps, comme tous les corps de femme, est fait pour accoucher. Si je lui donne les conditions idéales, il va accoucher. Je n’ai pas besoin d’instruments médicaux, de forceps ou de quoi que ce soit. Mon bébé va sortir de la façon qu’il a besoin de sortir au moment où il a besoin de sortir. Ça, c’était une confiance que j’avais très forte.

Ce qui a été plus dur pour moi, j’ai pris beaucoup beaucoup de poids avec la grossesse de mon premier enfant. Donc là je suis arrivée enceinte de mon deuxième enfant avec le surplus de poids de ma première grossesse.

La grossophobie médicale est vraiment forte, même chez les sages-femmes, donc j’avais l’impression d’être un facteur de risque ambulant, puis d’avoir beaucoup de risques augmentés, de plein d’affaires. Pour faire plaisir et pour calmer les nerfs du personnel soignant et m’assurer qu’il soit de mon bord le jour de l’accouchement, j’ai accepté plein d’affaires que je n’aurais pas faites. Comme en fin de grossesse, j’ai fait des tracés de réactivité foetale, mais ce n’était vraiment pas pour moi. Moi, je savais que mon bébé allait bien. C’est juste un petit monitoring de 20 minutes et des échos de plus pour être sûr que sa croissance se faisait bien.

Annie, ta Doula Ostéo

Dans le fond, si tu t’étais sentie complètement libre, tu aurais refusé ces soins-là, c’est ce que j’entends.

Léonie

Oui, ça m’a été proposé à cause de mon surpoids, et c’était vraiment clair dans la façon de le mentionner, que c’était à cause du surpoids. Mon bébé avait un risque que le placenta soit insuffisant. Je n’étais pas en toute inquiète que mon placenta était suffisant. Mais je l’ai fait pour eux, pour être sûre que le jour de l’accouchement, s’il y allait avoir des petits doutes, des décélérations, quelque chose, bien eux autres au moins, ils allaient savoir que les tracés étaient beaux, les échos étaient belles. C’était pour eux, pour qu’eux autres soient dans mon équipe. Je l’ai fait.

Annie, ta Doula Ostéo

Ouais, c’était un compromis, là. Oui. Ouais, je comprends. Moïse, est-ce qu’il y a quelque chose que tu veux ajouter par rapport à tout ça?

Moïse

Comme Charlie arrivait de pied, peut-être c’est mon influence parce que je suis né de pied.

Léonie

Moi aussi je me présentais en siège, mais j’ai été virée.

Annie, ta Doula Ostéo

Tous les deux vous présentez en siège!

Moïse

Nous sommes très sûrs qu’il va avoir le deuxième bébé à la maison.

Annie, ta Doula Ostéo

Ce que je comprends de tout ça, Léonie, c’est que tu as eu beaucoup de soutien à travers votre expérience, que vous étiez bien arrimés tous les deux. Des fois, il y a des femmes qui veulent, par exemple, donner naissance à la maison, puis les papas sont plus dans la résistance par rapport à ça. Là, vous autres, vous étiez vraiment bien arrimés.

Léonie

Oui, c’est vrai. Au début, quand on a reçu les papiers sur la décision d’AVAC ou pas AVAC, moi j’étais comme « je ne sais pas pourquoi tu me donnes ces papiers-là, ma décision est déjà prise ». Mais je les ai lus quand même pour savoir pourquoi ils me le donnaient. Puis ils m’ont laissé associer les allures. Puis il y a eu des petits moments de doute quand même.

En Bolivie, mettons, ils ont plus tendance à faire une deuxième césarienne et tout. Mais moi, il n’était pas question que j’aie une deuxième césarienne. Donc, on a fini par s’entendre. Mais Après ça, pour l’endroit de naissance, on était flexibles dans le sens que si on a besoin d’aller à l’hôpital pour une raison ou pour une autre, on va y aller, mais idéalement, notre plan de naissance, c’est à la maison.

Annie, ta Doula Ostéo

Je comprends. Et là, tu arrives en fin de grossesse, justement, tu veux vivre un accouchement naturel et vaginal. Et là, on attend, on attend.

Léonie

Premièrement, mes quatre dernières semaines de grossesse, je me suis fait une idée. Je m’imaginais assise dans mon Lazy-Boy avec mes livres à lire, 14 livres en deux semaines.

Finalement, j’arrive à ce point-là, les deux premières semaines, la garderie est fermée complètement. Je passe deux semaines avec mon grand, épuisée complètement tous les jours, c’était l’enfer pour moi. Ce n’était vraiment pas ce que j’avais imaginé.

Puis suite à ça, et là je suis rendue à 38 semaines, j’avais toute une liste de choses à faire pour favoriser le mûrissement de mon col et le déclenchement de l’accouchement. Il n’y a rien qui était fait pour provoquer l’accouchement, mais c’était toutes des petites choses pour faire contacter un petit peu et préparer mon col. Je mangeais mes dattes tous les jours, je buvais mon framboisier. J’avais de l’homéopathie, j’avais de l’acupuncture. J’allais en hypnothérapie. Je faisais des exercices. Je faisais sur le ballon tout le temps. Quand j’étais capable, j’allais marcher, mais le ballon, c’était plus facile pour moi. Du tire-lait électrique. Je sortais des gouttes le matin par stimulation manuelle de colostrum. Tous les trucs qui existent, on les a essayés. Puis pas juste essayés, mais faits religieusement pendant toutes ces semaines-là.

À 39 ou à 40 semaines, j’étais brûlée. Je suis tombée sur une toute nouvelle sage-femme qui porte le même nom que moi, qui venait juste de graduer. Elle m’a dit « Je pense que ton bébé a besoin que tu t’assoies dans ton Lazy Boy et que tu lises. »

Ça a beaucoup résonné pour moi ce qu’elle m’a dit, la façon qu’elle me l’a apporté. J’ai tenté de lâcher-prise, j’ai pas lâché prise sur tout, j’ai continué à boire mon framboisier, j’ai continué à prendre l’homéopathie, à boire mes trois litres d’eau, etc. Mais avec un léger lâcher prise au niveau mental.

J’ai arrêté le tire-lait, j’ai arrêté une couple d’affaires qui me tannaient, comme les dates. Je n’étais plus capable. Ça m’a fait le plus grand bien cette semaine de relaxation et de détente. J’avais encore des examens et des rendez-vous à accomplir. J’y allais plus mollo, je ne faisais quasiment rien de ma journée. J’ai misé sur les trucs qui étaient comme se reposer, faire de la méditation. C’est là-dessus que j’ai misé.

Quand je suis arrivée à 41 semaines, la veille de mes 41 semaines, la même sage-femme m’appelle un dimanche. Je te le dis les sages-femmes, c’est le bonheur. Ça n’a rien à voir avec un suivi médical.
Elle m’appelle un dimanche.

« Salut, qu’est-ce que tu en penses si demain on essaye un déclenchement en maison de naissance? » Faut dire que moi j’avais comme prévu un déclenchement hospitalier le jeudi, on était dimanche, donc ça s’en venait.

Annie, ta Doula Ostéo

Donc elle te proposait une induction en maison de naissance à 41 semaines.

Léonie

Elle dit « Je ne sais juste pas comment tu te sens. On ne s’est pas parlé depuis une semaine, vu que tu étais plus relax. Est-ce que tu sens le besoin de faire ça ou tu aimes mieux attendre?

Je n’attendais pas du tout son appel, je ne m’étais pas fait une tête d’avance. J’ai réfléchi un peu et je me suis dit « ah oui ». Je pense qu’on est rendu là, je me suis reposée, j’ai de l’énergie et je suis prête à donner le tout pour le tout avant d’arriver trop tard jeudi.

On est allé à la maison de naissance le lendemain, armé avec nos teintures mères, notre tire-lait électrique. On a apporté toutes les choses qu’on avait déjà. Là-bas, ils nous ont donné d’autres teintures-mères, puis il y avait le ballon, il y avait tout ce qu’il fallait.

On avait une belle chambre qui nous a été prêtée pour la journée. On a passé la journée, j’ai pris des actées (plantes) toutes les 15 minutes.

On faisait une demi-heure de tire-lait sur le ballon. Après ça, on allait marcher une demi-heure à pas rapide. C’était dur. Il faisait chaud cette journée-là.

Entre-temps, moi j’étais difficile à piquer pour les sages-femmes. Il y a eu une personne qui est venue consulter à la maison de naissance, et son chum était infirmier.

La sage-femme, elle a dit

« veux-tu lui installer une intraveineuse d’un coup qu’elle se mette à accoucher? »

J’avais besoin d’un accès veineux pour le streptocoque B pour me donner des antibiotiques. On a installé mon intraveineuse. On a passé toute la journée là finalement.

En fin de journée, j’ai dit à la sage-femme, j’aimerais ça, tant qu’à y être, mettre un ballonnet pour essayer de faire une force mécanique sur mon col. On l’avait déjà fait une couple de semaines avant, puis mon col s’était refermé. J’ai dit « on va le faire quand même, ça me fait pas mal de mettre un ballonnet.

J’avais accepté aussi de prendre de l’huile de ricin, mais j’avais dit « je vais le prendre à la maison, rendue chez moi pour pas avoir une diarrhée explosive sur l’autoroute.

On est revenu à la maison à 8h30 du soir, claqué de notre journée, toujours pas de travail qui avait commencé et avec l’intention de dormir et de recommencer le lendemain, mais de la maison.

Je prends ma première huile de ricin à 8h30 en arrivant. Là, j’avais le droit d’en prendre une autre deux heures plus tard, mais si je m’endormais, j’étais mieux d’aller dormir. C’est ça qu’elle m’avait dit.

Vers 10h, on était assis devant la télé, on regardait notre émission, puis là je sentais que c’était peut-être des contractions. Mais il faut dire que j’avais tellement eu souvent dans les semaines qui ont précédé des contractions qu’à chaque fois ce n’était pas ça, puis c’était souvent le soir. Alors j’osais pas y croire, mais en même temps, Moïse, il s’en rendait compte que je respirais différemment. Il y avait une “coche” de plus que d’habitude, mais je n’osais pas crier victoire tout de suite.

À 10h30, j’étais toujours réveillée. J’ai pris la deuxième huile de ricin pour être bien sûre que si c’est ça, ça y va. Puis je suis allée me coucher avec mon sac magique et mon coussin électrique.

J’ai dormi jusqu’à 2h30. À 2h30 du matin, quand je me suis réveillée, j’étais plus capable de rester dans le nez. Je me suis levée. J’ai dit « Je pense que ça commence, mais en tout cas, je vais aller prendre une douche. Je sens que j’ai besoin de prendre une douche. »

Annie, ta Doula Ostéo

À ce moment-là, quand tu vois que là probablement que ça y est, ça commence. Est-ce que c’est tout le bonheur qui prend la place ou il y a un petit peu “au secours” qui est mélangé?

Léonie

Non, pas du tout de “au secours”. J’étais fébrile. J’étais vraiment contente. J’avais le sourire. C’est sûr que les contractions, ce n’est pas une sensation qui est agréable, mais j’étais tellement contente de la sentir. C’était l’extase pour moi.

Donc, non, non, j’étais vraiment contente. Je suis allée prendre ma douche, puis j’ai tiré sur mon ballonnet pour voir et il est tombé.

Wow! La sage-femme m’avait dit de l’appeler si ça tombait, alors je l’ai appelé.

Étant donné que j’étais capable de lui parler de façon tout à fait normale au téléphone, elle a jugé que ce n’était pas le temps de venir me rendre visite tout de suite, puis elle nous a donné les instructions pour la suite, de l’appeler si les contractions augmentaient en intensité, en durée ou en fréquence.

J’ai eu des contractions anarchiques dès le début. Je ne sais pas si c’est l’huile de ricin qui fait ça, mais j’avais des contractions, comme deux contractions collées, après ça j’avais un, deux, trois minutes, pas de contractions.

Moi je n’ai jamais compté, mais ma mère est passée chercher mon fils, puis elle m’entendait. Elle a compté mes contractions, puis elle m’a raconté ça.

Puis la doula aussi m’a dit que tout le long de l’accouchement, c’était dur de saisir où j’étais rendu où dans mon travail en fonction de la fréquence.

Annie, ta Doula Ostéo

Ok, ça arrive des fois, tu sais, on s’attend toujours à ce qu’on contracte comme dans les livres, mais moi j’ai déjà vu des femmes qui sont rendues à 8 cm, 9 cm, puis qui contractent encore aux 8 minutes, aux 3 minutes, aux 5 minutes de façon vraiment aléatoire.

Léonie

C’est ça, je pense que c’est un peu ce que j’ai vécu. J’ai pris ma douche, j’ai appelé la sage-femme, puis j’ai essayé de laisser dormir Moïse le plus longtemps possible.

À 4 heures du matin, j’avais envie d’avoir du support, j’avais envie d’avoir des points de pression, puis j’avais besoin de m’assurer que la grotte est prête. Donc, on s’était fait une chambre d’accouchement dans le sous-sol.

La sage-femme m’a proposé ça parce que c’était plus facile d’accès pour l’ambulance. Au début, j’étais comme « ce n’est pas ma chambre », mais après ça, je me suis rendu compte que c’était idéal parce que ça faisait vraiment une grotte et en plus mon lit en fer forgé dans le sous-sol était idéal pour m’accrocher de plein de façons différentes.

Je me suis mise à visualiser ça, je n’aurais pas à coucher dans ma chambre en haut finalement.

Annie, ta Doula Ostéo

Peut-être que c’était plus sombre, peut-être plus facile.

Léonie

Oui, on avait mis un rideau de plus, mais c’était déjà sombre à la base. Wow! C’était idéal, une très bonne idée.

Avant d’aller me réfugier à ma grotte, on a appelé nos trois personnes-ressources, ma mère pour venir s’occuper du grand à 4 heures du matin. Elle était déjà sur le qui-vive parce que je l’avais avisé avant de me coucher que c’était peut-être aujourd’hui.

La doula pour qu’elle s’en vienne et la sage-femme. Honnêtement, on ne savait pas si c’était le bon moment pour appeler la sage-femme, mais on se disait… Il m’avait dit « c’est mieux que tu nous appelles trop tôt que trop tard ». Je ne sais pas où je suis rendue dans mon accouchement.

Annie, ta Doula Ostéo

Dans le fond, c’est une bonne chose parce qu’après, c’est elle, au niveau clinique, qui évalue si c’est le bon temps ou pas, et toi, tu n’as pas besoin de te casser la tête avec ça. C’est vraiment la bonne chose à faire.

Léonie

C’est ça qu’on a fait parce que je pense que Moïse finalement, il n’a jamais compté mes contractions. On n’a pas fait ça nous autres.

Aussitôt que tout le monde a été appelé. J’ai dit « je m’en vais dans le sol, on se revoit quand j’aurai un bébé dans les bras ».

Moïse avait toute sa liste de tâches. Il a été vraiment bon. Il avait toute sa liste de tâches. Il fallait qu’il sorte de l’auto du garage au cas où, pis les ambulanciers. Je me souviens plus de toutes ces affaires-là. Il y avait des fruits à couper pis du café à préparer pour les sages-femmes, en tout cas.

Ma tâche moi, c’était juste, LEO:
Libérer le cerveau mammifère
Endormir le cerveau intelligent
Ouvrir

On était vraiment dans notre OPALEO à fond.

Moïse il était beaucoup dans son OP.
Le A, il s’alternait avec la douleur.
O pour Organiser
P pour Protéger
A pour Accompagner

Moi j’étais dans ma grotte dès le début du travail, je dirais. J’ai demandé au sages-femmes avant l’accouchement de ne savoir à rien. Je ne voulais pas savoir les chiffres, je ne voulais pas connaître mes centimètres, mon effacement, je ne voulais pas connaître ma progression. Je leur avais dit « si vous sentez que c’est nécessaire que je le sache, parce qu’il y a une décision à prendre, fine, mais sinon, j’ai mieux pas savoir. Ça va m’aider. » Puis même chose pour l’heure. Il n’y avait aucune façon que je sache l’heure dans le sous-sol à part en regardant un peu à l’extérieur, je savais si on était le jour ou la nuit.

Mais le reste, je n’avais aucune idée de quelle heure, toute la journée. J’avais mon cellulaire en mode avion qui me servait seulement à mettre la musique. Dès que je suis arrivée dans ma grotte, j’ai mis la musique, j’ai mis la playlist de OPALEO et je chantais avec la musique. C’était parfait.

Dès le début des contractions moins soutenables, j’étais dans le sous-sol et je me suis “ommait” à quatre pattes à terre sur mon tapis de yoga avec les bras sur mon ballon.

J’ai eu vaguement conscience de l’arrivée de ma mère. J’ai entendu des voix, à un moment donné, sage-femme, doula. Je ne sais pas quand ils sont arrivés, mais à un moment donné, j’avais des points de pression plus affirmés. La doula était là.

J’ai beaucoup apprécié le peigne. Elle m’a apporté un peigne, je le serrais dans ma main, ça, c’était très cool.

Quand la sage-femme m’a évaluée, évidemment, j’ai demandé de ne pas savoir le résultat de l’évaluation de mon col. Je savais qu’elle finissait son chiffre à 9 heures, donc vers 9 heures. Elle m’a dit: “écoute Léonie, j’ai terminé ma garde, je te suggérerais de dormir. tu es super fatiguée, tu n’as pas beaucoup dormi cette nuit, tu as eu une grosse journée hier, quand penses-tu si tu te couches et tu dors entre les contractions?”

Là, je me dit: “il me semble que c’est contre-productif, je n’accoucherai jamais si je fais ça, mais je te fais confiance. Je vais l’essayer et je me relèverai si je ne suis pas bien.”

Je me suis couché et comme de fait, les gros gonflements entre chaque contraction. J’étais partie. Chaque contraction, je me réveillais. Il est arrivé des contractions où il n’y avait pas de doula ou Moïse à côté de moi. J’ai crié pour avoir quelqu’un. C’est mon seul moyen de m’assurer que quelqu’un revienne rapidement pour me faire ma pression. Aussitôt que la contraction était finie, je me rendormais. J’ai passé une bonne partie de la journée là, je ne sais pas combien de temps, à dormir.

À un moment donné, j’étais tellement sur les endorphines, j’ai pris la main de ma douleur et j’ai dit « Hey, cette contraction-là, je l’ai vu venir! Je voyais les couleurs et les formes, et je savais qu’elle s’en venait, et combien de temps elle allait durer!

Léonie

C’était spécial. J’aimerais ça m’en souvenir davantage, parce qu’il m’a le raconté, mais vraiment, là, c’était de la belle endorphine.

À un moment donné, un après-midi, la sage-femme a été appelée. C’est parce que mon accès intraveineux n’avait pas marché. Il n’était plus bon. On avait appelé une amie, une infirmière, que j’avais comme mis en back-up si on avait besoin de me piquer. Puis, elle a appelé sur l’heure du midi pour dire « OK, là je peux, je peux venir ».

Ce n’est pas parce que ça progressait ou quoi que ce soit, on n’avait aucune idée si ça progressait, mais on a appelé la sage-femme parce qu’on a besoin de savoir où est le matériel pour les intraveineuses.

Donc, il devait être l’heure du dîner quand elle est venue me piquer. Puis la sage-femme est revenue. Je me souviens que mon amie était vraiment belle. Quand elle est arrivée et qu’elle est venue pour me piquer, j’étais « wow, tu es tellement belle! »

Elle avait l’air d’un ange avec son uniforme. À un moment donné, la doula, qui était partie faire une sieste, est revenue.

J’ai eu un examen par la sage-femme, un toucher vaginal. Pis là, la doula m’a dit, « veux-tu changer de position? » Ah oui! J’étais prête. J’avais plein d’énergie, j’étais vraiment contente d’avoir pris ce conseil-là de la sage-femme numéro un. Parce que vraiment, au même titre qu’à ma 40e semaine, j’ai eu besoin de me reposer avant de faire le bon. Dans mon accouchement, j’ai besoin de cette latence-là de repos sur l’endorphine totale avant de commencer à travailler. Le meilleur conseil!

Je me suis levée, j’ai commencé à faire des allers-retours aux toilettes, du ballon. Je ne sais plus ce que j’ai fait dans quel ordre, mais je me suis promenée. J’ai toutes les contractions, on les prenait une à la fois.

C’est une chose que j’ai beaucoup aimée de mon expérience. Dans ma quête spirituelle, personnelle, j’essaie toujours d’être dans le moment présent, de plus apprécier chaque petite chose et d’arrêter d’anticiper. Mais ce n’est vraiment pas quelque chose qui vient naturellement. Dans mon accouchement, c’était naturel, c’était normal. J’étais dans le moment présent à tout instant. Il y en a eu des petits moments où je me disais: “ est-ce que ça achève? » Mais vraiment pas beaucoup.

Tout le temps, j’étais juste dans cette contraction-là, puis dans cette pause-là. J’ai vraiment beaucoup apprécié. Ça m’a donné l’impression, pas l’impression, mais ça m’a confirmé que je l’avais en moi, cette capacité-là d’être dans le moment présent. C’est juste que j’ai rarement une aussi grosse décharge d’endorphines et d’ocytocine. Ça m’a donné beaucoup confiance.

À un moment donné, après un… C’était le troisième et dernier toucher vaginal. J’ai voulu m’en aller prendre une douche. Et je sais pas pourquoi, on s’est retrouvés tout seuls, moi et Moïses dans la chambre. Ils nous ont laissés à un moment tout seul.

Ça devait être l’heure d’aller chercher Charlie à la garderie, parce que Moïses me disait « je viens de parler à la grand-mère, Charlie va bien, il va rester avec elle ce soir, puis il va dormir chez elle, tout va bien. »
J’avais juste besoin de ça pour me mettre à pleurer. Pleurer, pleurer, pleurer ma vie. Les deux, on pleurait, je pense. Puis là, tu sais, Charlie, il a comme cette tendance-là de toujours nous dire « pleure, maman, pleure! » parce qu’il veut nous voir faire semblant de pleurer.

Je suis allée prendre ma douche et je me souviens que la sage-femme m’a dit, écoute, visualise que tu rompes tes eaux dans la douche, ce serait vraiment l’endroit idéal. Je peux bien essayer, mais je te garantis rien. Donc j’ai pas rompu mes eaux dans la douche, mais sur cette douche-là, j’ai eu comme le goût de me laver.

Après ça, je pense que c’est tout de suite après, je me suis assise aux toilettes, on jasait. Pis là, c’est là que j’ai remarqué qu’il y avait tout d’un coup, il n’y avait pas juste ma sage-femme et ma doula. Il y avait d’autres sages-femmes, il y avait des aides natales. Ça avance mon affaire!

Pis là, assise à la toilette: pow! L’éclatement des eaux!

Annie, ta Doula Ostéo

Écoute, c’était parfait, ta sage-femme t’avait proposé la douche, mais on va se le dire, la toilette! Est-ce que tu as bien entendu de l’intérieur? Parce que moi, quand j’ai rompu mes membranes, on dirait que j’entendais le son de la rupture à l’intérieur de mes oreilles, à l’intérieur de mon corps.

Léonie

Ça a vraiment fait comme une balloune. C’est drôle parce que la journée d’avant, quand on essayait d’insérer le ballonnet, il y a un ballonnet qui a éclaté à l’intérieur de moi.

Ça ressemblait vraiment beaucoup à une ballonne qui pète, pleine d’eau. Il y avait une sage-femme qui était en haut, aux toilettes. La doula est montée pour lui dire « viens-t’en, les eaux sont crevées ». C’est beau, j’ai entendu. Elle avait entendu le bar en bar de la maison. Ça a vraiment été spectaculaire.

Et là, petite parenthèse, tout le long de l’accouchement, on va savoir pourquoi il y avait beaucoup de difficultés à uriner.

J’avais vraiment envie, Je savais que ma vessie était pleine, mais j’étais pas capable de sortir. Rien. Dès le matin, avec la sage-femme du matin, elle m’avait fait un petit cathétérisme parce que j’étais inconfortable. Finalement, il avait juste sorti 100 millilitres.

Mais en après-midi, avec les contractions qui devenaient plus fortes, j’avais des spasmes vésicaux. Chaque spasme vésical, il sortait plein de pipi. C’était incontrôlable.

Donc, après ma rupture des eaux, j’ai eu un premier poussée réflexe vraiment forte.

Mais la première chose que j’ai pensée, c’est « bon, un autre spasme vésical »

La poussée réflexe, c’est vraiment impressionnant pour ceux qui ne connaissent pas ça. C’est comme s’il y avait une force qui s’empare de toi, ça pousse tout seul. Ce n’est pas « j’ai senti », c’est « je l’ai subi ».

Ça pousse. Puis, il y avait un son qui sortait de ma gorge que je pense que ça venait des âmes de Cro-Magnon. C’était vraiment impressionnant. J’avais mal à la gorge le lendemain. Ça, c’est quelque chose qu’on ne nous dit pas de l’accouchement. « Tu vas avoir mal à la gorge le lendemain. »

Puis il y a quelqu’un qui m’a gentiment invité à aller retourner vers la chambre. On est retourné vers la chambre. Première position qu’on a essayée, c’était à quatre pattes à la tête du lit, accrochée sur les barreaux ou sur le ballon, selon mon confort, selon les contractions.

À chaque contraction, j’avais trois, quatre bonnes poussées réflexes. Tu contrôles pas là, tu peux pas dire « je vais pousser plus fort » ou « je vais essayer de nono ». Y’a rien que tu peux contrôler là-dedans.

À un moment donné, les sages-femmes ont été inquiètes parce que le coeur du bébé décélèrait. Il était coincé en arrière de la symphyse publienne.

Jusqu’à ce qu’une voix merveilleuse dise « Est-ce que tu veux te verticaliser, Léonie? » Oui! Enfin! Je n’aurais jamais vu quelqu’un sortir du lit aussi vite que moi. Je me suis garroché, je suis allée m’installer au pied du lit. Puis là, c’était mon rêve. Moi, dans ma tête, pour accoucher, j’allais squatter. C’était ma position de rêve et j’ai réussi à accoucher en position de squat. À chaque contraction, je descendais en squat. Je ne restais pas en squat entre les contractions, je remontais pour me reposer un peu. Mais à chaque contraction, je descendais.

J’étais super attentive à ce moment-là aux sensations, parce qu’encore une fois, comme au début du travail et de l’accouchement, j’étais excitée de sentir. Je savais que ça pouvait faire mal, mais je n’avais pas peur. J’étais juste excitée de sentir ce qui avait se passé. Je voulais sentir la pression sur le rectum, je voulais sentir toutes les étapes que j’avais apprises dans les cours.

Annie, ta Doula Ostéo

C’est impressionnant. C’est impressionnant parce que c’est comme un premier bébé. Bon, c’est un deuxième, mais c’est quand même le premier qui passe dans ton vagin puis qui passe au niveau de ta vulve. Ça a été rapide pour un “premier bébé”.

Léonie

Il est descendu vite, il a bloqué là pendant une heure et demie, puis après ça, il a descendu vite.

Philippe est arrivé à 9h24 le soir, je le trouvais tout rose. C’est Moïse en plus qui l’a reçu.

Annie, ta Doula Ostéo

Et comment ça s’est passé? Moïse, quand tu es arrivé, ça a dû quand même se faire assez rapidement. Est-ce que t’as eu peur d’échapper ton bébé? Est-ce que ça tu était stressé ou ça a été juste comme naturel?

Moïse

Non, c’est naturel. Il m’a dit la sage-femme « est-ce que tu aimerais recevoir le bébé? » « Oui, oui, c’est mon bébé. » Parce que la sage-femme, derrière Léonie, elle m’a donné la tête et directement tout le corps sortit.

Annie, ta Doula Ostéo

Et là donc Léonie, tu as pris ton fils. Est-ce que vous saviez que c’était un garçon?

Léonie

On ne savait pas, pis on avait demandé. On avait été bien déçus à Charlie, parce que c’était un bébé surprise aussi. Moi, je m’attendais à ce qu’il allait sortir de mon ventre et faire « c’est un garçon! »

J’étais bien déçue parce qu’il ne nous disait rien. Ils l’ont sorti, ils l’ont emmené à la table, ils ont appelé papa, « regarde maman, regarde maman! » Mais je ne vois rien, la table est en arrière de moi à l’autre bout, moi je suis couchée sur le dos. J’essayais de voir, mais de loin, des testicules ou une vulve enflés de bébé nouveau-né, ça se ressemble. Je ne voyais rien. J’ai dit, mais là, dis-moi c’est quoi?

Pour Philippe, on l’a écrit sur le plan de naissance, peu importe comment qu’il est là, je veux que quelqu’un crie, oh elle est forte, c’est une fille!

Annie, ta Doula Ostéo

Et là, ben tu te retrouves avec un tout petit bébé naissant. Ton AVAC est complété à domicile.

Léonie

Oui, j’ai capoté. J’avais le sourire, j’ai encore le sourire étampé dans la face. Je fais juste ça raconté mon accouchement à tout le monde. J’arrêterais les personnes à rue pour leur raconter.

Annie, ta Doula Ostéo

C’est sûr qu’il y a beaucoup de femmes qui sont dans ta situation, qui rêvent de vivre un AVAC, et qui vont subir beaucoup de pression. Toi, tu as eu la chance d’être avec des sages-femmes, ça a diminué un peu le niveau d’anxiété qu’on t’a garroché, j’ai envie de dire ça, pendant la grossesse. Souvent, les femmes vivent beaucoup de transmissions de peur, même si elles se préparent pour un accouchement, imagine, à l’hôpital. Toi, tu étais à domicile. Qu’est-ce que tu aurais envie de dire à tes sisters qui veulent vivre cette expérience-là, comme tu viens de le faire?

Léonie

Que tous les accouchements, tous les bébés se présentent de façon différente. Que le bébé va naître de la façon qu’il veut naître. C’est déjà écrit d’avance. Lui, il le sait. Il connaît ses parents, il connaît sa famille, il connaît sa façon qu’il va naître, puis lui il est d’accord avec ça. Donc, ce n’est pas parce que tu as eu un premier accouchement qui a été différemment de ce que tu voulais, puis qu’il a finalement été en césarienne, que les suivants vont être en césarienne. Tu as vraiment la chance de vivre un accouchement spectaculaire, même si tu as vécu une césarienne. Tout au long de ma grossesse, j’étais profondément irritée par la façon de nommer « tentative d’AVAC ». « On va tenter un AVAC ». Or, ça me faisait dresser le poil sur les bras parce qu’il y a personne qui dit « on va tenter un accouchement vaginal ». Non. Pourquoi on tente un avac alors? Il n’y a rien qui dit que ça ne va pas marcher. Ça mérite au plus haut point ce mot-là de tentative. Donc à chaque fois que quelqu’un me disait « on va tenter l’avac », j’étais comme non, non, on va se faire un avac, point. On pourrait juste dire que c’est un accouchement vaginal, point. J’ai une cicatrice, mais ça ne change rien au fait que cet accouchement-là va être exceptionnel. Pour avoir confiance, le corps est fait pour accoucher, le bébé est fait pour naître. Quand on a confiance,les choses se passent bien. C’est vraiment quand on a peur que c’est plus difficile.

Annie, ta Doula Ostéo

Toi, tu avais la chance d’avoir cette confiance-là qui a été transmise par ta maman, depuis que tu es toute petite, que tu te fais raconter des accouchements qui sont extraordinaires. C’est vrai que pour certains d’entre nous, c’est plus difficile, parce qu’on arrive pour l’accouchement avec plus de transmission de peur. Parmi toutes les choses, parce que tu en as fait des choses pour te préparer à l’accouchement, est-ce qu’il y a des choses qui ont été particulièrement aidantes pour toi avec le recul?

Léonie

La meilleure partie a été de lâcher prise. Même si c’était très dur, je demeurais vigilante à chaque contraction que je sentais.

J’aimerais ça démystifier, le monde me dit tout le temps, quand ça va être le temps, tu vas le savoir. Quand ça va être tes contractions, tu vas le savoir, mais il y a vraiment beaucoup de contractions, avant que ce soit celles que c’est les bonnes. Il y a vraiment beaucoup de fausses alertes. Mentalement, c’est vraiment dur sur la morale de toujours se demander « Est-ce que c’est ça?”

Mes contractions n’ont jamais été douloureuses avant l’accouchement pour de vrai. C’est vrai que quand l’accouchement a commencé, je l’ai su que ce n’était pas pareil comme les autres contractions. Mais c’est vraiment chiant de se faire dire ça quand tu es encore enceinte. Ce n’est pas encore le bon moment.

Annie, ta Doula Ostéo

Est-ce que c’était chiant parce que tu te doutais? Est-ce qu’il y a une partie de toi qui disait d’un coup que je ne me rends pas compte?

Léonie

Non. J’avais hâte d’accoucher. J’avais la fébrilité de dire qu’il faut vraiment que j’accouche parce que je n’ai pas envie d’avoir une induction avec les hormones et tout ce que ça implique, notamment le fait de ne pas accoucher avec mes sages-femmes.

Moi, ce qui me faisait le plus peur, c’est que je n’ai rien contre la médecine. Je trouve que la médecine est là pour quand ça ne va pas bien. Elles sont là pour les accouchements qui ne sont pas physiologiques. Mais comme j’avais un bébé en santé dans mon ventre, ça ne me faisait pas de sens pour moi de faire un accouchement juste à cause des facteurs de risque de mon poids et du fait que j’étais rendue avancée dans ma grossesse et que mon bébé était supposément gros. Ça ne faisait pas de sens pour moi et j’allais un peu de reculons si je m’en allais jusqu’au jeudi, mon induction. Donc, j’étais vraiment contente quand ça a commencé.

Annie, ta Doula Ostéo

Oui, puis ce que j’entends, c’est que ta hâte n’était pas en lien avec le fait que tu étais tannée d’être enceinte, c’est en lien avec le contexte, on va dire politique, entre guillemets, qui faisait qu’il fallait que ça se passe pour éviter l’induction et compagnie.

Léonie

Oui, mais à un moment donné, la même sage-femme qui m’a fait lâcher prise, elle a vraiment été bonne avec moi. Elle a trouvé les façons de me faire apaiser. J’étais convaincue qu’à 42 semaines, ils m’abandonnaient à des sages-femmes, puis là je n’avais pas le droit d’accoucher à la maison, j’avais pas le droit d’accoucher avec des sages-femmes.

Je sais pas pourquoi je n’avais pas posé ma question avant.

C’est elle-même qui a dit « Penses-tu qu’à 42 semaines, on t’abandonne? »

J’ai dit « Bien oui, c’est exactement ce que je pense.

Elle a dit non, elle a dit à 42 semaines, ce qu’on est obligé de faire, c’est une consultation en gynéco. Puis là, le gynéco, ils vont dire qu’il faut que tu sois induite le jour même. Ils vont toujours dire ça, puis ils vont faire des examens. Fait que Nous autres, on va avoir ces résultats d’examens-là, puis on va pouvoir dire en équipe, on est à l’aise de continuer avec toi, puis de te faire attendre jusqu’à 43 semaines s’il faut, ou telle, telle chose, faire ça, qu’on n’est plus à l’aide. Ça n’est pas automatique. Ça m’a fait baisser ma pression. Je me suis dit que je ne pourrais pas aller à mon induction jeudi.

Léonie

Bien, je ne sais pas si c’est tout le monde comme ça, ils ont essayé de me faire faire ta poussée dirigée, quand ils mettent leurs doigts physiquement au niveau du périnée. Ils essayaient de me donner des indications verbales aussi, pour m’aider à pousser.

Ça a été la partie où je me suis fâchée. À un moment donné, j’étais fâchée que ça ne sort pas, que ça ne marche pas, parce que vu qu’ils me disaient des indications, ça me donnait l’impression que ça avait passé vite, qu’il y avait quelque chose qui ne marchait pas, que je ne le faisais pas comme ça. Mais j’avais beau essayer, je ne pouvais rien changer là.

Ça pousse comme ça pousse, puis moi, présent un témoin là. Donc la poussée réflexe, c’est merveilleux, je le souhaite à tout le monde.

Une autre chose que je voudrais rajouter, c’est la déchireuse. Moi, tu sais, quand je te disais tantôt, j’ai poussé, puis mon bébé est sorti d’un coup. Fait que là, tout de suite, je pensais à toi, puis je disais, « mon périnée». Mais j’ai pas eu mal. J’avais pas mal du tout. Fait que ça peut en rassurer quelques-unes, là. C’est pas sur le coup que ça fait mal.

On ne le sait vraiment pas, on n’a aucune idée. Je sais qu’il y a plein de personnes qui décrivent que la sortie de l’enfant, ça fait mal, puis ça brûle. Je n’ai pas senti ça, mais je n’ai même pas senti la déchirure non plus. Je n’ai vraiment pas senti de douleur. Je trouve qu’à partir du moment que les contractions se sont transformées en poussées-réflexes, le challenge c’était vraiment plus de gérer la douleur. C’est rendu de vivre chaque fois et de reprendre les forces entre les contractions pour pousser encore.

Parce que même si tu ne pousses pas volontairement, ton corps dépense une quantité phénoménale d’énergie pour pousser.

La contraction, juste avant que Felipe sorte, j’ai regardé Moïse et je lui ai dit « je veux un chocolat ». J’avais mon tiroir à snacks à côté du lit dans la chambre d’accouchement, tous les snacks qui n’étaient pas réfrigérés étaient là. Je savais que j’avais une grosse barre de chocolat de chez Maxime. Je veux un chocolat Moïse. Il m’a apporté un chocolat, puis il s’est mis à distribuer des chocolats à toutes les sages-femmes, tout le monde qui était en pièce. J’ai mangé mon chocolat, puis évidemment tout à l’heure après j’avais full soif, bu full d’eau. Mais je pense que c’est le chocolat qui a appelé Philippe et il est sorti tout de suite après.

Annie, ta Doula Ostéo

Dans le courant de l’épisode, Léonie nous a parlé de OPA et de LEO, d’une façon d’entrevoir le partage des rôles entre la femme qui donne naissance et les gens qui sont autour d’elle.

Je n’ai pas voulu interrompre son fil conducteur, donc si tu te poses des questions en lien avec ça, je t’invite simplement à aller écouter l’épisode numéro 6 dans lequel je te parle de la naissance de mon premier fils et dans lequel aussi je t’explique les différents rôles, donc le OPA et le LEO, pour favoriser le plus possible la physiologie de l’accouchement.

Comme promis aussi, je t’ai mis dans la page de l’épisode des dessins pour t’illustrer où se trouve la symphyse pubienne dont Léonie te parlait pendant l’épisode. Alors la symphyse effectivement est un des derniers obstacles que le bébé rencontre pendant sa naissance et pour certaines d’entre nous c’est un petit défi supplémentaire alors que pour d’autres, ça passe complètement inaperçu.

Il y a aussi l’élément que la symphyse pubienne peut être un endroit où les douleurs vont apparaître pendant la grossesse. Donc, je t’invite à aller dans la page de l’épisode pour voir toutes les informations que je t’ai mises en lien avec cela.

J’espère que tu as aimé l’épisode. Je te souhaite une magnifique semaine. Si tu as envie d’écouter les 11 clés pour une naissance facilitée. Je te rappelle que cette préparation virtuelle à la naissance que j’ai créée est présentement disponible gratuitement. Tu peux y avoir accès dès maintenant et commencer ton écoute. Je te mets le lien dans les commentaires en lien avec cet épisode. Je te souhaite d’ici là une magnifique semaine et je te retrouve lundi prochain.