Aujourd’hui, je te partage l’histoire touchante d’Ariann et Amaury. Ils nous ouvrent leur cœur en nous racontant la naissance de leur fille. Avant de commencer, je tiens à te mentionner que bien que ce récit soit très lumineux et que la naissance soit bien déroulée, cet épisode comprend des partages émouvants en lien avec le deuil périnatal.

CLIQUE ICI pour écouter l’épisode sur une autre plateforme que Spotify.

Je te plonge dans les détails d’un travail qui a semblé interminable aux parents, mais qui s’est révélé plutôt rapide quand on analyse les faits objectivement. C’est une leçon importante sur la perception du temps pendant l’accouchement et sur l’importance de bien comprendre les mécanismes du travail.

Une phase de latence qui sort de l’ordinaire

Dès le début du travail, Ariann a vécu quelque chose d’inhabituel. Sa phase de latence ne ressemblait pas du tout à ce que je décris habituellement pour un premier bébé. Normalement, cette première phase se caractérise par des contractions encore gérables qui te permettent de vaquer à tes occupations entre les contractions. Tu peux cuisiner, prendre un bain, marcher tranquillement.

Pour Ariann, c’était complètement différent. Ses contractions étaient non seulement très longues, mais surtout d’une intensité remarquable dès le départ. Cette combinaison est plutôt rare en phase de latence. Je t’explique dans l’épisode que cette intensité précoce suggérait déjà un petit quelque chose au niveau mécanique. Peut-être que la tête de Freya était légèrement inclinée ou défléchie, ce qui augmentait la difficulté du travail dès les premières heures.

Cette phase de latence intense a eu un impact majeur sur la perception de la durée du travail. Quand tu vis des contractions puissantes pendant des heures alors que tu n’es techniquement pas encore en phase active, chaque minute semble durer une éternité. C’est épuisant mentalement et physiquement, et ça te donne l’impression que le travail ne progressera jamais.

Ariann décrit d’ailleurs parfaitement cet état dans lequel elle se trouvait.

Il y a vraiment des moments où je ne me souviens pas du tout parce que limite je m’endormais entre les contractions tellement j’étais dans mon autre cerveau. C’est un truc de fou.

Cette immersion totale dans ce qu’on appelle le cerveau primitif est en fait un mécanisme de protection du corps. Ton néocortex se met en retrait pour laisser toute la place à ton instinct, et tu entres dans une sorte de bulle où le temps n’a plus la même signification.

Les examens vaginaux: entre information et découragement

Au cours de son travail à l’hôpital, Ariann a eu plusieurs examens vaginaux. Je soulève un point intéressant à ce sujet: ces examens, bien qu’ils puissent être cliniquement justifiés, ont contribué à l’impression de longueur vécue par le couple.

Le problème avec les examens vaginaux répétés, c’est qu’ils peuvent te sortir de ta bulle et créer des marqueurs de temps. Chaque fois qu’on a annoncé à Ariann que sa dilatation n’avait pas beaucoup progressé, c’était un coup au moral. On se met à douter, à se demander si on va y arriver, si quelque chose ne va pas.

Je partage une perspective nuancée sur le sujet dans l’épisode. Il est facile de critiquer les professionnels après coup, mais on ne connaît pas toujours leurs motivations. Peut-être que la sage-femme d’Ariann avait de bonnes raisons de faire ces examens fréquents. Peut-être que c’était les protocoles de l’établissement. Ou peut-être que c’était simplement sa façon habituelle de travailler.

Ce que je veux que tu retiennes, c’est que les examens vaginaux sont une arme à double tranchant. D’un côté, ils peuvent fournir des informations précieuses qui permettent de détecter un problème et d’intervenir au bon moment. De l’autre, ils peuvent te décourager inutilement quand le travail progresse plus lentement qu’espéré. Je suis convaincue que si Ariann avait eu moins d’examens, l’impression de longueur aurait été beaucoup moins présente.

La poussée réflexe précoce: un défi supplémentaire

Voici un des moments les plus complexes de l’histoire d’Ariann. Son corps s’est mis à pousser spontanément alors qu’elle n’était qu’à 8 centimètres de dilatation. C’est ce qu’on appelle une poussée réflexe précoce, et je te le dis, c’est vraiment difficile à gérer.

Imagine la situation. Ton corps te dit de pousser avec une force irrésistible. Dans ta tête, tu te dis que ça y est, tu es à 10 centimètres et que ton bébé va bientôt arriver. Tu es soulagée, excitée, prête à accueillir ton enfant. Et là, on t’examine et on t’annonce que non, tu n’es qu’à 8 centimètres. Il reste du chemin à faire.

C’est exactement ce qui est arrivé à Ariann. La déception et le défi mental que ça représente sont immenses. En plus de devoir gérer l’intensité physique des contractions, il faut maintenant gérer cette envie de pousser tout en sachant que ce n’est pas encore le bon moment.

Les poussées réflexes, ça me coupait le souffle, en fait. Ça venait me chercher jusque dans ma gorge. En fait, moi, j’avais peur de ne pas reconnaître les poussées réflexes, quand on les a, on sait ce que c’est. On ne peut pas se tromper. Impossible.

 C’est rassurant pour toi qui te prépares à accoucher. Si tu te demandes comment tu vas savoir que c’est le moment de pousser, sache que ton corps te le dira de façon très claire. Il n’y a aucun doute possible quand la poussée réflexe arrive.

Heureusement, la sage-femme a proposé son aide. Elle a probablement utilisé ses doigts pour faire passer la bande de col qui restait coincée, permettant ainsi à la dilatation de se compléter. Je suggère dans mon analyse que cette complication était probablement liée au positionnement de Freya, cette même petite inclinaison de la tête qui avait rendu la phase de latence si intense.

Une anecdote qui fait réfléchir

Je te partage une histoire marquante d’un autre accouchement que j’ai accompagné. Une cliente s’est fait annoncer qu’elle était à 10 centimètres de dilatation, alors que rien dans son comportement ou ses contractions ne laissait présager qu’elle était rendue là. Surprise générale dans la salle.

Le problème, c’est que le bébé était encore très haut. Malgré cela, l’équipe médicale a demandé à la maman de commencer à pousser immédiatement. Résultat: six heures de poussée épuisantes. Et quand un nouveau médecin est arrivé pour le changement de garde et a fait son propre examen, surprise encore plus grande. La femme n’était pas à 10 centimètres, mais à 5 centimètres seulement.

Six heures de poussée sur un col à moitié dilaté. Le découragement a été tel que la maman a demandé une péridurale, et je la comprends parfaitement. Cette histoire illustre à quel point les erreurs d’évaluation peuvent avoir un impact énorme sur le déroulement d’un accouchement et sur le moral de la femme.

Le rôle essentiel d’Amaury pendant le travail

Dans toute cette aventure, Amaury a joué un rôle absolument crucial. Son soutien constant a permis à Ariann de tenir le coup malgré les défis qui s’accumulaient. Et son approche mérite qu’on s’y attarde, car elle donne des idées concrètes à tous les futurs papas qui se demandent comment ils peuvent vraiment aider pendant l’accouchement.

J’étais un peu le responsable logistique. On va dire ça pendant l’accouchement. Donc, on avait préparé pas mal de choses. Moi, j’avais préparé des boissons, des camelbacks, j’avais préparé de la nourriture, j’avais préparé tout ça. Et donc, au fur et à mesure, à chaque fois, dès qu’elle terminait des contractions, j’étais là. Je lui donnais le tube pour voir si elle voulait boire. Tu sais, un peu comme les coachs sportifs entre les rounds de boxe.

Cette comparaison avec le coach sportif est vraiment parlante. Un accouchement, c’est physique et intense, un peu comme un marathon ou un combat de boxe. Entre chaque contraction, entre chaque round, le partenaire peut offrir de l’eau, une bouchée de nourriture énergétique, un mot d’encouragement. C’est dans ces petits gestes répétés que se construit un soutien solide.

Au-delà de la logistique, Amaury est resté présent émotionnellement. Il a tenu la main d’Ariann sans relâche, lui a dit des mots positifs, lui a rappelé à quel point il était fier d’elle. Cette présence constante a été vitale pour Ariann, au point où elle décrit que le simple fait qu’il lâche sa main la faisait se sentir complètement perdue.

Mais si Amaury me lâchait la main, c’était comme si on m’avait abandonné en plein milieu de l’océan. Donc c’était un truc de fou. Une chance qu’il était là, vraiment.

 

Deux heures de poussée pour accueillir Freya

Après avoir surmonté tous ces défis, Ariann a poussé pendant deux heures avant d’accueillir sa fille. Pour un premier bébé, deux heures de poussée se situent dans la moyenne haute. Ce n’est pas inhabituel, mais ce n’est pas non plus particulièrement rapide.

Cependant, Ariann a vécu un moment charnière qui a tout changé. Une fois que Freya a passé son col et que la dilatation était complètement achevée, quelque chose de magique s’est produit. 

Bizarrement, les contractions ont arrêté de faire mal. Je ne sais pas comment dire, mais ce n’était pas du tout la même douleur. C’est quand elle a passé mon col. Là, ce n’était plus du tout la même chose. Là, je sentais les contractions arriver. Et là, je poussais et je ne sentais plus la même douleur. Donc là, j’ai eu un regain. Je me suis dit, OK, alors je vais y arriver, c’est bon.

Ce changement de sensation est très fréquent et c’est un signe positif. Quand ton bébé descend et que le col est complètement dilaté, la douleur change de nature. Beaucoup de femmes décrivent exactement ce qu’Ariann a vécu, un soulagement relatif qui leur redonne un coup d’énergie pour la phase finale. C’est comme si ton corps te disait que tu es sur la bonne voie et que l’arrivée de ton bébé est imminente.

Cette durée de poussée a quand même ajouté à l’impression générale de longueur que le couple a ressentie. Après une phase de latence intense, plusieurs examens décourageants et une poussée précoce difficile à gérer, ces deux heures finales ont semblé s’étirer, même si le changement de sensation a apporté un réconfort bienvenu.

La réalité objective: un accouchement finalement rapide

En prenant des notes pendant l’enregistrement de l’épisode et en comptabilisant objectivement les heures, je suis arrivée à des conclusions surprenantes.

Du début de la rupture des membranes jusqu’à la naissance de Freya, le travail complet a duré environ 15 heures. Pour un premier bébé, c’est très correct et complètement dans les moyennes statistiques. Rien d’anormal ou d’excessivement long.

Mais voici le chiffre encore plus révélateur: si on isole uniquement la phase active du travail, celle où les choses progressent vraiment, on parle d’environ 6 heures seulement. Pour un premier accouchement, c’est carrément rapide. Vraiment rapide même.

Cette différence entre la perception et la réalité est frappante. Ariann et Amaury ont vécu leur accouchement comme quelque chose de très long et d’éprouvant. Pourtant, objectivement, Freya est arrivée plus vite que la moyenne des premiers bébés.

Ce qui a créé l’impression de longueur

Il y a plusieurs facteurs qui ont contribué à cette perception déformée du temps. D’abord, la phase de latence ultra-intense a fait vivre à Ariann des heures qui auraient normalement dû être plus douces et gérables. Ensuite, les examens vaginaux répétés ont créé des marqueurs de temps décourageants. Puis, la poussée réflexe précoce a généré un défi mental supplémentaire. Enfin, les deux heures de poussée finale ont ajouté à cette impression.

Tous ces éléments mis ensemble ont transformé un accouchement objectivement rapide en une expérience qui a semblé interminable aux parents. C’est une leçon précieuse sur l’importance du soutien psychologique pendant le travail et sur l’impact que peuvent avoir certaines interventions, même bien intentionnées, sur le moral d’une femme qui accouche.

L’importance de comprendre son propre accouchement

Je t’encourage vivement, si tu as déjà accouché, à prendre le temps de décortiquer ton dossier. Si certaines choses ne sont pas claires dans ton esprit, si tu te demandes pourquoi telle ou telle difficulté est survenue, c’est vraiment pertinent de revoir ton dossier avec quelqu’un qui peut t’accompagner dans cette analyse.

C’est particulièrement important si tu es enceinte d’un deuxième ou d’un troisième enfant. Comprendre ce qui s’est passé lors de ton premier accouchement peut t’aider à mieux te préparer pour les suivants. Tu peux identifier les éléments qui ont été aidants, ceux qui ont été difficiles, et réfléchir à ce que tu voudrais faire différemment.

Pour Ariann et Amaury, malgré tous les défis rencontrés, leur fille Freya est finalement arrivée. C’est une belle merveille qu’ils ont tant désirée, surtout après avoir traversé l’épreuve du deuil périnatal. Leur histoire nous rappelle que même quand le chemin est semé d’embûches, il est possible de vivre une naissance physiologique réussie et d’accueillir son bébé avec amour et fierté.

Un épisode riche en enseignements

L’histoire d’Ariann et Amaury est bien plus qu’un simple récit de naissance. C’est une mine d’informations pour toutes les femmes enceintes qui se préparent à accoucher. Tu y apprends l’importance de la mécanique du travail, l’impact du positionnement du bébé, les défis que peuvent représenter certaines interventions médicales, et surtout, la différence entre la perception subjective et la réalité objective d’un accouchement.

Cet épisode te rappelle aussi la force et la résilience des femmes qui accouchent. Malgré une phase de latence éprouvante, des examens décourageants et une poussée réflexe précoce, Ariann a tenu bon et a accueilli sa fille de façon physiologique. C’est un témoignage puissant de ce dont ton corps est capable quand tu lui fais confiance et qu’on te donne le soutien nécessaire.

Et voici ce qui est encore plus remarquable. Malgré tous ces défis, malgré l’intensité et les moments de doute, Ariann garde un souvenir lumineux de son accouchement. 

Non, moi, c’est la plus belle expérience de ma vie. Franchement, oui, ça m’a fait mal. Je recommencerai demain matin. Moi, j’ai adoré mon expérience.

Ces mots sont puissants. Ils nous rappellent qu’un accouchement peut être difficile ET magnifique en même temps. Que la douleur ne définit pas nécessairement ton expérience globale. Que ce qui compte, c’est le sentiment d’accomplissement, la fierté d’avoir donné naissance, et la joie d’accueillir enfin ton bébé.

Si tu es enceinte et que tu écoutes ou lis cette histoire, c’est l’occasion de réfléchir à tes propres attentes, à ta préparation et aux outils que tu veux mettre en place pour ton accouchement. C’est aussi un rappel qu’il n’y a pas d’accouchement parfait, mais qu’avec les bonnes informations et le bon soutien, il est possible de vivre une expérience positive même quand les choses ne se passent pas exactement comme prévu.

Transcription de l'épisode

Annie, ta doula ostéo

Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Enfanter librement. Aujourd’hui, je te partage l’histoire touchante d’Ariann et Amaury. Ils nous ouvrent leur cœur en nous racontant la naissance de leur fille. Avant de commencer, je tiens à te mentionner que bien que ce récit soit très lumineux et que la naissance soit bien déroulée, cet épisode comprend des partages émouvants en lien avec le deuil périnatal.

Annie, ta doula ostéo

C’est avec grand plaisir que je vous accueille tous les trois ce matin. Merci d’avoir accepté mon invitation.

Ariann

Merci à toi. Merci à toi.

Annie, ta doula ostéo

C’est extraordinaire parce qu’on discute déjà depuis plusieurs mois dans votre préparation à l’accouchement et vous avez vécu de nombreux défis pendant la grossesse. Et malgré tout, malgré tout… tout ce que vous avez rencontré. Vous avez eu un bel accouchement. Et Ariann, tu as actuellement dans tes bras, au sein, une belle merveille que tu as tant désirée.

Ariann

Oui, elle est là enfin. Après tous ces mois d’attente.

Annie, ta doula ostéo

Tous ces mois d’attente et de défis. On va déjà commencer à nommer le fait que tu as perdu des bébés dans ta vie. Et que tu es en beau-mère dans ta vie professionnelle. Donc, tu avais une grande peur de perdre ce bébé-là aussi. Parce qu’évidemment, autant au niveau personnel que professionnel, tu as été en contact avec la perte de bébé. Amaury, toi, est-ce que c’était quelque chose qui t’habitait aussi ou c’était plus Ariann?

Armaury

C’était plus Ariann. J’étais assez confiant. J’étais assez confiant dans la vie. J’avais un bon feeling avec cette histoire-là. Après, il y a toujours des mauvaises histoires, des mauvaises surprises, mais je la sentais bien cette petite. Je l’attendais pied ferme.

Annie, ta doula ostéo

Et toi Ariann, comment tu fais pendant ta grossesse pour rester le plus possible dans la confiance malgré ces histoires-là ?

Ariann

Au travail, malheureusement, je ne pouvais pas changer de tâche. Donc, j’ai côtoyé des défunts vraiment jusqu’à la fin. Ce qui m’a vraiment aidée, en tout cas, je parlais beaucoup à la petite. Donc, je parlais beaucoup à Freya tout le long de la grossesse. Mais surtout, à chaque fois que j’avais des tout petits bouts que je devais m’occuper, j’essayais de parler à ces petits bouts-là aussi. et de leur dire de protéger celle que j’avais. Et puis, oh, excusez, c’est déjà… J’ai tout un rituel que je fais toujours avec les petits bouts. Même quand je n’étais pas enceinte, j’ai toujours fait des choses pour ces petits bouts-là avant que les parents les prennent en charge. Et donc, dans ce rituel-là, je leur demandais de me protéger et de protéger la petite. Et donc, c’est comme ça que j’ai tenu tout le long. Mais je pense que ça a été un énorme stress pour la petite. Et donc là, malheureusement, on le ressent maintenant. Maintenant qu’elle est parmi nous, elle a vraiment besoin beaucoup, beaucoup de contacts. Voilà.

Annie, ta doula ostéo

Oui, je te dirais que tous les petits mammifères qui arrivent sur Terre en ont beaucoup besoin déjà. Peut-être effectivement qu’elle en a besoin encore. plus. C’est extraordinaire que tu aies trouvé des outils pour pouvoir être capable de traverser tout ça dans la confiance la plus grande, malgré les difficultés supplémentaires que tu rencontrais en lien avec ton travail.

Ariann

J’étais aussi un peu déchirée. Je pouvais pas, d’un côté, laisser tomber les petits bouts, parce que même depuis, ça fait 13 ans maintenant que je suis Thanato, je pouvais pas les abandonner. Ça a toujours été ma bataille, le deuil périnatal, depuis très, très, très longtemps. Et là, je ne me voyais pas parce que moi, j’allais avoir un enfant, il les laissait tomber. Donc, j’essayais juste de cacher ma grossesse pour les parents parce que ce n’est pas OK pour eux de perdre un petit bout et d’avoir quelqu’un avec un bedon en face. Donc, à ce moment-là, j’essayais toujours de camoufler mon ventre pour ne pas qu’ils voient que moi, je portais la vie alors qu’eux ne la portaient plus. Donc voilà.

Annie, ta doula ostéo

Et dis-moi, pendant ta grossesse, il y a aussi eu d’autres défis qui sont au niveau de la position de ta fille. Il y a des moments donnés où tu t’es inquiétée, il y a eu ça, où tu as fait des exercices et tout. Et il y a eu aussi une annonce qui est tombée en fin de grossesse en lien avec le manque de liquide amniotique. Et ça, ça t’a beaucoup inquiétée.

Ariann

Oui. En fait, j’ai un peu vécu ma grossesse comme si de rien n’était. Je veux dire que j’ai continué de faire mon sport, donc moi je fais du crossfit. Et donc j’ai vraiment fait mon crossfit jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’on m’interdise un peu de bouger, donc jusqu’à 32 semaines, parce que justement j’avais plus de liquide amniotique. Je la sentais pas bouger non plus au début. Après on a compris que mon placenta, il était devant. Il était contenu au ventre, donc c’est pour ça que je ne la sentais pas bouger. Mais le liquide amniotique aussi faisait en sorte qu’elle ne grandissait plus. Donc elle commençait à perdre sa courbe de croissance. Et donc là, j’étais vraiment fort inquiète, déjà de peur, de tout ce qui s’était passé avant. Mais en étant à l’arrêt et en étant plus suivie, donc j’ai fait des monitos toutes les semaines et des échographies aux deux semaines, bien là, la petite a recommencé à grandir. à partir du moment où j’ai été en arrêt de travail.

Annie, ta doula ostéo

Et donc, tu n’as pas été obligée d’avoir une induction ?

Ariann

Non, parce que c’est ce qu’on disait, même les sages-femmes ici avec lesquelles je suis suivie, la gynécologue parlait beaucoup d’induction. Donc, ils ne croyaient même plus à l’accouchement vraiment naturel. Donc, j’ai essayé de me préparer mentalement. À être obligée de prendre des hormones de synthèse et tout ça. Donc, on était prêts avec Amo. Et puis, finalement, la petite nous a permis de… Bon, on a fait un bon travail d’équipe. Elle a recommencé à grandir. Puis, on a pu la laisser venir normalement. Wow !

Annie, ta doula ostéo

Et là, quand tu dis ici, pour situer les gens, vous êtes en Belgique. Oui,

Ariann

exact.

Annie, ta doula ostéo

Donc, pour que vous puissiez comprendre. Parce que dans l’aventure de la naissance, évidemment, il y a des différences d’un pays à l’autre. Et comme vous entendez dans le podcast, beaucoup de Français et de Belges… qui sont expatriés au Québec, ben là, c’est nous, cette fois-ci, qui allons de l’autre côté de l’océan.

Ariann

Oui, c’est vrai que dans tous les autres podcasts, je reconnaissais les petits accents d’ici.

Annie, ta doula ostéo

C’est vrai. Dis-moi, Amaury, de ton côté, comment se sont passés les mois de la grossesse ?

Armaury

À mon point de vue, en tout cas, la grossesse s’est vraiment bien passée. Évidemment, il y a eu des changements physiologiques, il y a eu des stress, des peurs, des doutes, des craintes, c’est normal. mais on est resté fort et beaucoup beaucoup de communication beaucoup de partage des peurs et des doutes a fait que je trouve que la grossesse est assez bien passé assez vite passé honnêtement neuf mois ça a été c’est extrêmement rapide alors que initialement neuf mois ça paraît un monde mais là on l’a vécu et à par étapes Ariann quelqu’un de avec un très très bon mental très très grande force morale je pense qu’on vous le ressentirez quand elle expliquera son accouchement mais le moins en tout cas vraiment beaucoup épaté Et ça s’est déjà ressenti dans sa grossesse. Donc, naturellement, je pense que le fait qu’elle soit aussi active, je n’ai pas vraiment ressenti à mon niveau, elle me dira peut-être le contraire, mais des gros bouleversements hormonaux, des grands changements d’humeur. Elle est restée comme je l’ai connue. Et du coup, évidemment, ça a facilité la grossesse. Donc, franchement, voilà. Pour moi, en tout cas, ça a été une grossesse en or.

Annie, ta doula ostéo

Wow. Et ce désir de vivre une naissance physiologique, Amélie, est-ce que tu partageais ce désir-là ou c’était plus Ariann qui l’avait ?

Armaury

L’accouchement et la grossesse, la naissance, c’est vraiment quelque chose d’extrêmement important pour toutes les femmes et j’ai envie de dire encore plus pour Ariann qu’une autre par rapport à tout ce qu’elle m’en a dit. Donc j’ai vraiment ressenti très très vite, très très fort à quel point ça la touchait et à quel point c’était fort cette envie de donner la naissance le plus naturellement et pour profiter un maximum de cette expérience. Et du coup, je sentais que c’était quelque chose de très très fort. Personnellement, moi étant extérieur, je préférais que ma femme soit dans les meilleures conditions et qu’elle soit le plus… plus confortable possible. Donc moi, personnellement, je n’y aurais pas pensé. Mais quand elle est venue avec cette idée-là, je me suis dit « Why not ? » Je vois que c’est quelque chose qui est important pour toi. Donc si on peut se le permettre, si les conditions médicales le permettent, honnêtement, let’s go, quoi. On y va, on suit.

Annie, ta doula ostéo

Évite les si j’avais su en connaissant à l’avance toutes les étapes importantes jusqu’à la fin de ta grossesse. Rendez-vous dans la description pour télécharger dès maintenant ton calendrier pour une grossesse facilitée Et Ariann, toi, est-ce que tu sais d’où ça venait, cette envie-là ? Parce que là, on va se le dire, tu es dans un pays d’adoption où les accouchements sont très médicalisés.

 

Ariann

Oui, on en a parlé avec Amo aussi, de se dire d’où ça venait. Mais quand j’étais petite, ma mère avait le dictionnaire La Rose de la médecine. Et puis, je regardais toujours les pages d’accouchement. C’était des photos en noir et blanc, c’était vraiment moche. Ça faisait limite peur, mais moi ça m’a toujours, toujours impressionnée. Et puis il y a tout un temps où je m’étais dit, si un jour j’ai un enfant, je ne veux pas souffrir, donc je veux avoir absolument la péridurale, je ne comprends pas les gens qui s’infligent la douleur. Et puis depuis quelques années, j’écoute des podcasts de grossesse et tout ça, alors que je n’étais même pas enceinte, donc ça date de quand même quelques années. Et puis je me suis dit, alors moi je veux vivre ça, ça m’a l’air d’être une aventure incroyable et je veux vivre ça avec mon enfant, je veux que mon enfant puisse venir au monde de sa manière à lui, qu’on ne le force pas à rien. Et donc, c’était hyper important pour moi que Freya arrive le plus paisiblement possible. Quand j’ai vu qu’il y avait un positif sur mon hôtesse, je ne me suis même pas posé la question. J’ai tout de suite regardé. Au début, je pensais plutôt faire de l’hypnonaissance. Mais quand j’ai parlé avec la gynécologue, elle m’a dit « alors je te propose d’aller à la maison de naissance de l’hôpital » . Et elle a dit « je suis sûre que c’est ton genre, tu vas aimer ça » . Et puis voilà, j’ai rencontré l’équipe formidable qui m’a suivie.

Annie, ta doula ostéo

Et racontez-nous. Comment ça s’est passé, cette aventure formidable de naissance ?

Ariann

Ça a commencé dans la nuit, vers plus ou moins 1h40 du matin. J’ai senti ou on dirait que j’ai entendu que ma poche se perçait alors que je dormais. Je me suis vite levée pour aller à la salle de bain. Je réveille à mori, je pense que j’ai perdu mes os. Mais ça va, ne t’inquiète pas. Donc à moi, c’était un petit peu… Pas en panique, mais je l’ai un peu réveillée brusquement. Et puis j’ai dit, écoute, ça ne sert à rien, reste couché. Parce que de toute manière, on savait qu’on devait faire la majorité du travail à la maison. À savoir que pour se rendre à la maison de naissance, parce qu’on doit se rendre d’abord dans le procédé à la maison de naissance, pour voir massage femme. Et puis ensuite, elle faisait un toucher vaginal pour voir si on allait au bloc d’accouchement directement, qui est juste à côté, qui est la porte à côté de l’hôpital. ou si on restait à la maison de naissance pour faire le travail. 

Et donc, on a 20 minutes de route, plus ou moins. Donc, je savais que j’avais pas mal de temps devant moi. Donc, à moi, il est resté couché. Moi, pour le restant de la nuit, j’ai essayé de rester couché aussi. Je me suis dit, je vais en profiter. Comme je n’ai pas trop de contractions, je vais dormir. Mais les contractions sont arrivées quand même assez rapidement. Donc je me suis mis dans le salon, on avait gonflé le ballon, j’avais un ballon et tout ça, donc j’ai mis la playlist de musique que j’ai mis en boucle, je suis restée dans le noir, et donc jusqu’à 6h, 6h30 du matin, et puis après j’ai réveillé Amaury en disant écoute là ça commence à être un peu plus fort les contractions, et surtout que je les calculais et j’en avais parfois qui étaient de 2 minutes 15. 

Donc c’était des contractions qui étaient sans arrêt déjà, comme s’il y en avait deux qui venaient l’une après l’autre. Et là je commençais à un peu plus stresser parce que je n’arrivais pas à prendre les contractions assises. Et je me disais, dans la voiture, s’il y a les bouchons, s’il y a du trafic, à 8h du mat, je ne sais pas comment je vais gérer la douleur et je ne veux pas sortir de mon mood. Donc vers 7h30, j’ai appelé le massage-femme en lui demandant… Si on pouvait déjà prendre la route, que je savais qu’il était tôt, mais que je voulais bien prendre la route pour venir faire le travail à la maison de naissance. 

Chose qu’on a fait. On a pris tous nos trucs, j’avais déjà tout préparé et heureusement, on a mis une petite demi-heure pour se rendre. Malheureusement, rendue à la maison de naissance, quand elle m’a demandé pour faire le toucher vaginal, je n’étais même pas effacée complètement. Donc même si j’avais des contractions… aux deux minutes, deux, trois minutes. Je n’étais vraiment pas enclenchée. Donc, elle a dit, écoute, ce qu’on va faire, on va aller quand même au bloc d’accouchement directement. Comme ça, il y a un bain. Comme ça, tu pourras prendre un bain. Ça va te faire du bien, le chaud et tout. J’ai pris une douche en plus pendant la nuit et ça m’avait vraiment fait du bien. Donc, on est allé au bloc et j’ai fait tout le travail là-bas, finalement. Là, j’ai perdu la notion du temps. C’est vraiment, à partir du moment où on est au bloc et que j’ai commencé dans le bain, je ne voyais plus le temps passer. Donc, je suivais juste tout ce que mon corps me disait.

Annie, ta doula ostéo

J’imagine qu’il y a quand même dû avoir un petit moment de découragement lorsque la sage-femme t’a examinée. Est-ce que dans ta tête, tu t’es dit, ça y est, mon plan de donner naissance naturellement vient de s’effondrer ? Est-ce que c’était ça qui se passait dans ta tête ?

Ariann

Oui, je ne voulais pas le dire, mais je me suis dit… Si je ne suis même pas effacée et que j’ai déjà des longues contractions, je ne sais pas comment je vais tenir. Mais j’y tenais tellement. Je n’avais pas envie de changer mes plans, mais ça me faisait peur intérieurement. Donc, j’avais très peur, mais je me suis dit non, allez, garde le cap. Quand il y en a une de terminée, celle-là, elle est finie, puis il faut juste attendre la prochaine. Et puis, tout le long de la grossesse, moi, je disais toujours à Amo, c’est comme un entraînement de crossfit. 

Au crossfit, on a un entraînement qu’on appelle ça un émum. Donc, tu fais pendant une minute une intensité, puis tu as une minute de repos. Et je me disais, ça va être ça, mes contractions. Ça va être un émum de 12 heures, au lieu d’être une heure. Ça va être mon entraînement de crossfit pendant 12 heures. Donc, je me disais, OK, garde ça en tête, garde ça en tête. Mais à chaque fois qu’on me faisait des touchés vaginales, il y en a eu trois, je pense, au total. Amo, tu me dis si je me trompe. À chaque fois, la dilatation était merdique. Ça n’avançait pas du tout. Ça n’avançait pas. Donc, j’ai dû prendre de l’homéopathie environ à 5 centimètres pour essayer d’enclencher. Ça n’a pas fonctionné. Et puis, j’ai commencé à avoir les poussées réflexes à 8 centimètres. Donc la petite poussait, poussait pour sortir, mais mon corps n’était pas prêt. Donc là, la sage-femme a dû m’aider. Elle m’a demandé si elle pouvait m’aider avec ses doigts, chose que j’ai acceptée, parce que je me disais, je préfère faire ça, qu’elle m’aide, que de m’épuiser et de peut-être terminer en césarienne ou j’en sais rien. Donc chaque chose qu’elle me proposait, je savais que c’était bienveillant, qu’elle était là pour moi. et donc je ne refusais pas ce qu’elle me proposait.

Annie, ta doula ostéo

Pendant ce temps-là, toi, Amaury, j’imagine qu’il y a dû y avoir des moments où tu étais découragée, parce que tu l’aimes, ta blonde. Il y a dû y avoir des moments donnés où tu t’es dit, « Mon Dieu ! »

Armaury

Oui, oui, exact, exact. Je m’attendais évidemment à ce que ce soit long et laborieux, évidemment logique, mais là, ce n’était même pas ça. Ce qui me faisait vraiment peur, c’est qu’à un moment donné, ça n’avançait pas, ça n’avançait pas. Je voyais que quand elle faisait des checks, la sage-femme, elle était là, et je voyais qu’elle fronçait les sourcils et j’étais là oh là là mon dieu Évidemment, il se passe beaucoup de choses dans ce cas-là. Ce n’est pas qu’une question de confort, mais on s’imagine. Moi, mon job, je suis paramédique, donc j’imagine un peu tout ce qui peut se passer au niveau médical. 

Et donc là, j’étais en stress, je me faisais des films aussi, bien entendu. Et si ça se passe mal pour la petite, si ça se passe mal pour ma blonde, si, si, si, si, si. Et donc, à côté de ça, je ne pouvais pas, moi, être stressé, parce qu’elle l’était déjà suffisamment pour nous deux. Donc, je ne pouvais pas lui montrer, je devais être fort. Donc, j’étais là auprès d’elle. J’essayais de ne pas me laisser déconcentrer par toutes ces mauvaises idées qui me venaient en tête. Mais j’avais peur, c’est certain. Je pense que n’importe qui qui arrive en accouchement ne s’imagine pas que ça dure autant. Évidemment, quand on a vu que des films, ça ne se passe pas pareil, bien entendu. Donc, on croit que ça va aller tout seul, tout seul. Puis, on se rend compte que ce n’est pas si simple. 

En tout cas, ce n’est pas si rapide que ça. Mais alors, en plus, quand on voit qu’elle n’arrivait pas à effacer, et moi, je voyais qu’elle s’épuisait, la pauvre. au fur et à mesure, Ariann, elle était de moins en moins avec nous. Elle poussait, elle poussait, elle poussait quand elle devait. Mais dès que c’était terminé, boum, elle tombait dans un autre monde, dans une semi-inconsciente, un semi-coma. Et je me suis dit, qu’est-ce qui se passe si à un moment donné, elle n’a plus la force de pousser ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Enfin, voilà. Donc, oui, beaucoup, beaucoup, pas mal de stress. C’est vrai, je l’avoue.

Annie, ta doula ostéo

Et qu’est-ce que tu as utilisé dans ces moments-là pour l’accompagner au mieux ? Ça a été quoi tes choses, tes stratégies gagnantes ?

Armaury

Avant tout, ma présence, être le plus proche possible d’elle, la tenir par la main constamment. essayer d’appliquer les techniques qu’on avait vu au préalable, des positions, des supports, etc. pour pouvoir l’aider au mieux. Pouvoir être là quand elle prenait le bain, l’aider, être toujours auprès d’elle, essayer d’avoir des mots positifs, des mots favorables, lui dire à quel point elle m’impressionnait, à quel point j’étais fier et impressionné par elle. Enfin voilà, toutes des petites choses qui au final font du bien et peuvent faire plaisir. Et alors j’étais un peu le responsable logistique. On va dire ça pendant l’accouchement. Donc, on avait préparé pas mal de choses. Moi, j’avais préparé des boissons, des camelbacks, j’avais préparé de la nourriture, j’avais préparé tout ça. Et donc, au fur et à mesure, à chaque fois, dès qu’elle terminait des contractions, j’étais là. Je lui donnais le tube pour voir si elle voulait boire. Tu sais, un peu comme les coachs sportifs entre les rounds de boxe, là, tu vois, avec l’essuie et la gourde. Un peu ça.

Annie, ta doula ostéo

Quels sont les souvenirs que tu gardes en tête, Ariann, en lien avec tout ce soutien-là ? Est-ce que tu t’en souviens ?

Ariann

Il y a vraiment des moments où je ne me souviens pas du tout. parce que limite je m’endormais entre les contractions tellement j’étais dans mon autre cerveau. C’est un truc de fou. Je ne sais pas combien de fois j’ai écouté des préparations et tout et que ça me paraissait tellement flou. Mais là, je l’ai vécu à 100 000 à l’heure. Je n’étais pas moi-même. Je n’entendais même pas quand ils me parlaient. Je retombais dans mon coma entre mes contractions. Mais si un mot me lâchait la main… C’était comme si on m’avait abandonné en plein milieu de l’océan. Donc c’était un truc de fou. Une chance qu’il était là, vraiment. Je ne me souviens pas de ses paroles, malheureusement. Je m’excuse à mot. Mais le fait qu’il me donne le tube du camelback à toutes les contractions alors que je n’avais même pas besoin de rien demander. Vraiment, c’est sa main. Vraiment, vraiment. C’était hyper angoissant. Une fois, il a dû partir. Je n’ai même pas parlé. J’ai juste tendu mon bras. Et c’était comme si j’étais perdue. Et il est revenu directement. Et donc voilà. Sans lui, je n’y serais pas arrivée. Les papas, je pense qu’ils se sentent forts. Ce n’est pas inutile, mais il ne faut vraiment pas qu’ils se sentent comme ça. Parce que c’est vraiment un travail d’équipe. Un énorme travail d’équipe. Vraiment. Le soutien mental. Super important.

Annie, ta doula ostéo

Oui, je pense que ce qu’on a besoin quand on donne naissance, c’est de se sentir en sécurité.

Ariann

Oui, oui, oui, vraiment. Oui, c’était mon pilier, quoi. C’était mon rock.

Annie, ta doula ostéo

Et là, les contractions continuent. Ça n’avance pas aussi vite qu’on aurait voulu. Tu as des poussées, donc, qui apparaissent trop tôt dans le processus. Donc, difficultés supplémentaires, on va se le dire clairement. Il n’y a pas un moment donné pendant ce temps-là où tu te dis « Oh, là, ça suffit ? »

Ariann

Oui. Quand j’ai eu les poussées réflexes et que la sage-femme Céline me dit « Écoute, là, ça ne fonctionne pas. Il faut que je t’aide. » Là, j’ai dit « Je ne vais pas y arriver. » Elle dit « Tu es fatiguée. » J’ai dit « Là, j’en peux plus. » Elle dit « Mais tu es rendue. Il faut que je t’aide. » Et c’est là que je me suis dit « Ok, je vais accepter son aide. » mais malgré que je n’avais pas la notion du tout. temps, je me disais que je ne saurais pas pousser comme ça pendant des heures. Bon, au final, j’ai poussé pendant deux heures, ça a duré deux heures quand même, mais je ne me voyais plus y arriver. Et puis, il y a un moment quand, bizarrement, les contractions ont arrêté de faire mal. Je ne sais pas comment dire, mais ce n’était pas du tout la même douleur. C’est quand elle a passé mon col. Là, ce n’était plus du tout la même chose. Là, je sentais les contractions arriver. Et là, je poussais et je ne sentais plus la même douleur. Donc là, j’ai eu un regain. Je me suis dit, OK, alors je vais y arriver, c’est bon. Là, je peux encore pousser. C’est OK. Cette situation-là me convenait, j’ai envie de dire.

Annie, ta doula ostéo

C’était plus facile.

Ariann

Oui, oui.

Annie, ta doula ostéo

Parce que tu aurais pu aussi, à un moment donné ou à un autre, demander une péridurale. C’est peut-être ton passé de sportive qui a fait que tu as continué ?

Ariann

Je n’ai jamais pensé, non. Moi, ça ne m’est même pas passé par l’idée. La seule chose, c’est que je me disais que je n’y arriverais pas et que je vais finir par partir en césarienne. C’est juste ça que j’avais en tête, d’être trop fatiguée et qu’on m’amène au bloc. Mais la péridurale, je n’ai jamais réfléchi à ça.

Annie, ta doula ostéo

Et juste pour nous donner un ordre de grandeur, entre le moment où vous arrivez à la salle de naissance et le moment où tu es complète à 10 cm, on parle de combien d’heures environ ?

Armaury

On était là vers 8. 8h, 8h30. Donc, allez, on va dire 8h30 après qu’elle était née. Et oui, voilà.

Annie, ta doula ostéo

OK, finalement, ça a été vite, là ! Parce que là, ça vous a paru long, mais pour un premier bébé, finalement, ça a été très rapide.

Ariann

Oui, parce qu’à mon avis, je dois avoir commencé à pousser vers 14h, 14h30. De par le sport, moi, j’avais déjà fait de la kiné du périnée. Parce que j’avais des soucis de périnée et donc il y a tout un côté de mon périnée où je ne sens pas. Et donc, au niveau des poussées, je ne poussais pas correctement parce que je n’arrive pas à sentir quand je pousse. Et donc, ce n’était pas tout le temps efficace. Et donc, il fallait vraiment qu’elle me dise, ok, de la manière là, tu pousses, garde-le comme ça parce que là, tu l’as. Parce que parfois, je poussais, mais… Je ne sais pas où ma force allait, mais elle n’est pas du tout au bon endroit.

Annie, ta doula ostéo

Écoute, on n’aura jamais la réponse absolue, mais je me questionne vraiment. Parce que là, il y a comme deux possibilités. Il y a la possibilité, effectivement, qu’il y ait eu quelque chose qui entravait le processus. Ou peut-être que la façon dont on a observé ton travail, que les professionnels qui étaient là, ont interprété les choses d’une certaine façon. parce que pour un premier bébé, d’entrer à l’hôpital le matin, et de donner naissance en fin d’après-midi, c’est vraiment très rapide. Oui, puis que là, je me questionne à savoir, tiens, si par exemple, vous aviez été jumelé avec d’autres intervenants qui n’avaient pas fait, par exemple, d’examen gynécologique. Donc, tu aurais traversé exactement le même temps, le même processus, mais sans qu’il y ait de marquage à certains moments. Peut-être qu’on serait complètement dans une autre interprétation présentement.

Ariann

Oui, tu veux dire que tout se serait peut-être fait encore plus tranquillement, tout aurait suivi plus son cours, en fait. On aurait laissé mon col se dilater à sa vitesse, en fait. Oui.

Annie, ta doula ostéo

Et là, peut-être qu’on aurait eu moins cette impression de longueur-là. Parce que quand on regarde au niveau vraiment objectif, ça a été rapide. Oui. Mais j’ai l’impression qu’on vous a dit pendant le processus que c’était long, que ton col ne collaborait pas. Alors que moi, de l’extérieur, je fais comme « Oh mon Dieu, ça a été vite ! » Est-ce que c’est drôle ? Faites juste garder ça dans l’ouverture parce que je ne voudrais pas, Ariann, que d’ici peut-être qu’un jour vous déciderez d’avoir un deuxième bébé. Ça me ferait de la peine que tu acceptes le fait que ton corps, finalement, il n’a été comme pas super efficace pendant ta première naissance et que tu achètes cette interprétation-là. Alors que, écoute, moi je suis sûre qu’il y a des mamans qui nous écoutent qui font comme « Mon Dieu, elle a été chanceuse, ça a été vraiment vite ! » son processus. Oui, oui, oui.

Ariann

Mais c’est vrai que nous, de par tous les podcasts que j’écoutais, tes podcasts, tu disais que parfois c’est 15, 18 heures une naissance. Et puis nous, moi, je calculais depuis 1h40 du matin jusqu’à 16 heures. Je me disais, c’est bon, on est dans les temps. Mais c’est vrai que le travail actif n’est pas dès le départ.

Annie, ta doula ostéo

Exactement. Donc,

Ariann

c’est vrai que c’est rapide. Mais par contre, Le fait d’avoir mes poussées réflexes à 8 cm, est-ce que ça, il y avait moyen de stopper ça ? Ou c’est normal d’avoir les poussées réflexes à 8 cm ?

Annie, ta doula ostéo

Alors non, ça, il y a quelque chose, à quelque part, qui a été comme moins idéal. Tu n’aurais pas dû avoir des poussées réflexes aussi rapidement que ça. Et ça, c’est très difficile pour le corps.

Ariann

Les poussées réflexes, ça me coupait le souffle, en fait. Ça venait me chercher jusque dans ma gorge. En fait, moi, j’avais peur de ne pas reconnaître. les pousser réflexes, quand on les a, on sait ce que c’est. On ne peut pas se tromper. Impossible. Oui,

Annie, ta doula ostéo

exactement. Tu as tout à fait raison. C’est quoi les souvenirs que tu gardes de tout ça ? Parce qu’on s’entend qu’il y a un vécu qui n’est pas complètement facile. Est-ce que quand vous repensez à cette journée-là, vous êtes heureux ? Vous êtes contents des souvenirs que vous gardez tous les deux ou c’est quelque chose auquel vous n’aimez pas repenser ?

Ariann

Non, moi, c’est la plus belle expérience de ma vie. Franchement, oui, ça m’a fait mal. Je recommencerai demain matin. Moi, j’ai adoré mon expérience. Je pense que je vais passer pour une folle parce que même pendant la grossesse, je disais ça à tout le monde. Moi, j’ai hâte d’accoucher. J’ai hâte de vivre ce moment-là. C’est le truc que j’avais le plus hâte. Quand ma poche des os a percé, je me suis dit, enfin, enfin, je vais vivre ça. Et puis, je le dis maintenant que c’est fait, c’est la plus belle chose que j’ai vécue, vraiment.

Annie, ta doula ostéo

Amori,

Armaury

est-ce que tu es sur la même longueur d’onde ? Oui, il y a vraiment deux mots qui me viennent en tête. C’est d’abord une immense joie, parce que c’est quelque chose d’accroyable. C’est la magie de la vie. En tant qu’homme, c’est beaucoup plus difficile de se préparer. Je pense que je n’apprends rien à personne. Une femme, une fois qu’elle est enceinte, elle sent son bébé, elle le sent bouger. Un homme, il est plus dans la prédiction. Quand on prévoit des choses, ce n’est jamais… C’est jamais aussi vrai que quand on y est, ça y est, là on y était. Là, cette fois-ci, ça y est, j’étais papa. Donc là, le monde, il change. On s’y prépare pendant neuf mois, mais c’est toujours dans le peut-être, dans oui, ça devrait, c’est toujours dans l’image et pas dans les faits. Et là, pour nous les hommes, c’est dans les faits. Donc voilà, ça change tout, ça change une vie. Donc ça m’a amené énormément de joie. Aussi, je suis très, très impressionné. 

Cette expérience m’a énormément impressionné par la vie. je pense qu’à un moment donné c’est un peu la petite elle apparaît en quelques secondes, donc tout d’un coup, paf, on est deux, et puis, ah ben non, en fait on est trois, et donc il y a un petit bout qui apparaît d’un coup, comme par vraiment, comme par magie, ça a été wow, c’était vraiment très très impressionnant, et alors aussi, j’aimerais aussi insister là-dessus, mais quelqu’un qui m’a énormément impressionné, c’est Ariann, voilà, c’est quand même quelqu’un qui m’apprend beaucoup dans la vie, depuis que je la connais, je pense la connaître, enfin comme on peut connaître quelqu’un après quelques années. Mais là, j’ai découvert une nouvelle Ariann. Ce n’était pas la femme douce, aimante et gentille que je connaissais. Non, là, j’ai eu affaire à une déesse guerrière, à une lionne qui a enduré pendant les contractions des douleurs incroyables, sans jamais faillir, toujours en étant forte. Et donc, j’ai changé de vue sur ma femme suite à cet accouchement. Elle m’a vraiment très, très fort impressionné. C’était vraiment un moment extrêmement intense.

Annie, ta doula ostéo

Est-ce que toi aussi, Ariann, tu t’es impressionnée ?

Ariann

Oui, je suis super fière de moi, vraiment. C’est autant, comme je disais, je n’avais pas d’autre option. C’était comme ça qu’il fallait que ça se passe. Mais je ne suis pas quelqu’un qui a confiance en moi de manière générale. Donc là, franchement, pour le coup, quand j’ai eu la petite sur moi, oh là là, je n’en croyais pas mes yeux en fait que j’y étais arrivée. Un truc de fou, incroyable.

Annie, ta doula ostéo

Et dans quelle position tu as donné naissance finalement ?

Ariann

J’étais à quatre pattes sur le lit. et j’avais le ballon, j’étais appuyée devant sur le ballon. Pendant tout un temps, pour essayer de me reposer, Céline, la sage-femme, m’avait demandé de me mettre sur le côté, coucher sur le côté avec une jambe en appui, en tenant ma jambe. Mais je n’étais vraiment pas confortable. Ça ne me paraissait pas naturel. Et puis là, je me suis remise sur le ballon et là, c’était vraiment parfait. 

Pendant une bonne partie du travail aussi, par contre, j’étais debout. Comme je n’arrivais pas à prendre les contractions assises, je restais debout et je me pendais sur l’écharpe au plafond. Donc ça aussi, ça m’a fait un bien fou d’être debout, de marcher. Je pensais avoir recours plus au ballon que ça. Je pensais que j’allais être dans notre tête, comme on se met plein de plans, puis finalement, il n’y a pas de plan du tout. Mais je croyais. utiliser plus le ballon de manière assise, à faire des massages et tout ça, ou qu’un mot me masse, mais non, c’était pas… Les compresses d’eau chaude m’ont fait un énorme bien sur le périnée et dans le bas du dos. Ça, c’était magique.

Armaury

Oui, là, elle est restée assez longtemps debout. Et puis, à un moment donné, on sentait qu’elle commençait à affaiblir, etc. Donc, c’est là qu’elle a proposé de mettre sur le côté. C’était un peu moins efficace, mais je pense que dans l’idée de la sage-femme, c’était peut-être qu’elle se puisse reposer un petit peu, parce qu’elle était quand même rendue un peu épuisée. Mais ce qui était fou, c’est qu’on le sentait, la différence d’efficacité entre coucher sur le côté, c’était bien, mais pas top. Une fois qu’elle s’est mise avec le ballon à quatre pattes, elle était beaucoup plus forte. Vraiment, c’était vraiment la position idéale, je pense, pour elle à coucher. C’est pour ça qu’on est resté toute la fin dans cette position-là.

Annie, ta doula ostéo

Et c’est comme ça que ta fille est née, finalement.

Ariann

Oui, elle est née, elle est arrivée, je pense, en deux poussées. Je pense qu’en deux poussées, la sage-femme me disait, arrête de pousser, pousse pas trop, pousse pas trop. mais je ne savais plus comment stopper les poussées ou quoi. Et après, ils me l’ont passée entre les jambes. Là, je me suis couchée sur le dos, on l’a mise sur ma poitrine pour qu’elle rampe jusqu’à mon sein par elle-même. Donc, on l’a laissée grimper jusqu’à mon sein. Et ça, c’était magique, c’est fou. Ça s’est fait quand même assez rapidement. Moi, si je ne me trompe pas, la petite a directement senti… Mon sein est allé s’agripper.

Armaury

Ça m’a vraiment choqué. J’ai trouvé ça hallucinant, encore une fois, la magie de la vie. Il a fallu peut-être deux minutes, trois minutes avant qu’elle tête, vraiment. Donc vraiment, c’est devenu instinctif. Je sais que ce n’est pas toujours si simple chez les bébés, mais en tout cas, pour la petite, c’est venu tout seul. C’était assez impressionnant.

Ariann

Elle a fait son petit pic bois, comme ça, avec sa tête, jusqu’à mon mamelon. et puis c’est C’était parti, donc on a fait du pot à pot. On a laissé la petite connectée jusqu’à ce que le cordon ne batte plus. On a attendu que le cordon arrête de battre. Et donc, à moi de couper le cordon à ce moment-là. Ça, c’est un truc qui m’a… Quand le placenta est sorti, donc je n’ai pas eu vraiment de grosses contractions pour le placenta, il est sorti assez rapidement, mais ça m’a fait un bien fou. C’est incroyable. Ça s’appelle la délivrance, mais c’est le premier mot que j’ai dit. J’ai dit, mon Dieu, je me sens libérée. C’est incroyable.

Annie, ta doula ostéo

Pour moi, c’est comme un baume. C’est chaud, c’est mou. On dirait que ça passe pour nous aider à guérir.

Ariann

Oui, ça fait vraiment du bien. Et puis voilà. Et puis, on a pris les empreintes du placenta. Donc, on a fait l’arbre de la vie avec le placenta. Après, on s’est organisé avec les sages-femmes pour un peu cacher mon placenta pour qu’il remonte avec moi dans ma chambre parce que je voulais l’encapsuler. Elle a mouru le lendemain. Elle est allée le porter. porté chez une femme qui fait l’encapsulation du placenta. Donc là, j’ai mes cachets de placenta que je prends pour le postpartum et tout ça. En fait, tout ce que j’ai voulu pour cette grossesse-là, je l’ai fait. Le plus beau cadeau que je pouvais me faire, c’était de le faire comme moi je voulais. Parce que ça n’a pas été facile. Pendant la grossesse, j’ai eu quand même… On a beaucoup de commentaires des gens. Est-ce que tu es sûre que tu vas être capable ? Ou bien, moi, je n’ai pas tenu, tu vas voir, c’est atroce. » 

On a beaucoup plus de commentaires négatifs que d’encouragement à le faire. C’est vrai que pendant la grossesse, j’en ai beaucoup parlé à Amo. Je me disais qu’il fallait que j’arrête de dire la manière dont je voulais accoucher parce qu’au début, c’était une fierté pour moi. C’était un super beau défi. Mais à chaque fois que j’en parlais, on me cassait. Donc, à un moment, j’ai juste arrêté de dire ce que je voulais faire. Et j’ai tenu ça secret pour moi parce que… J’avais peur de me laisser influencer par les autres. Ou bien que si je n’y arrive pas, on me dise, « Ah, mais tu vois, je t’avais dit que c’était difficile et que tu n’y arriverais pas parce que moi, j’ai tenu jusqu’à 5, 6, 7, 8 centimètres et ça, je n’avais pas envie. »

Annie, ta doula ostéo

Est-ce que garder votre placenta quand tu dis qu’on a dû le cacher, est-ce qu’il y a eu des commentaires par rapport à ça ? Est-ce qu’il y a des gens qui ne voulaient pas que vous partiez avec ? Ou finalement, le fait de le cacher, ça a réglé la problématique ?

Ariann

En fait, c’est la sage-femme qui m’avait dit qu’à l’hôpital, il fallait vraiment faire profil bas. On était bien préparés. J’avais déjà amené les sachets pour être sûre que le personnel de l’hôpital ne le prenne pas. Parce qu’à savoir qu’en fait, l’accouchement dans la salle de naissance, on n’a été que moi, Amaury et ma sage-femme. Il n’y a personne d’autre qui était présente. Donc, je n’ai pas vu aucune infirmière. La gynécologue, elle est arrivée, mais c’était au moment de couper le cordon. Donc, il fallait juste s’assurer qu’il n’y ait personne qui vienne dans la chambre pour réquisitionner ce placenta-là. C’est tout. Donc, on l’a vite mis dans mon sac pour pouvoir le mettre au frigo dans la chambre d’hôpital. Et puis, comme de toute manière, moi, j’avais demandé à partir soit le jour même ou le lendemain matin. Je savais qu’il n’allait pas rester dans l’établissement très, très longtemps.

Annie, ta doula ostéo

Et justement, en parlant du placenta, j’aimerais revenir un peu en arrière parce que je ne suis pas certaine que les gens ont bien compris l’ordre des choses. Là, si j’ai bien compris, la sage-femme t’a laissé délivrer ton placenta et à Marie, tu as coupé le cordon après que le placenta soit sorti. Est-ce que c’est bien ça que j’ai compris ?

Ariann

Yes. Elle nous a même fait toucher le cordon. Elle a dit, vous voyez, il ne bat plus. on s’en… plus le cœur battre, donc maintenant, on peut le couper. Je me souviens d’y avoir touché. Je ne sais pas si toi, tu t’en souviens, Amo ?

Armaury

Oui, je m’en souviens. Je m’en souviens, c’était hot parce que je l’avais senti un peu avant, forcément, et là, je me sentais bien battre et puis plus du tout. Ça fait drôle.

Annie, ta doula ostéo

C’est magnifique. Est-ce que tu as eu une déchirure au niveau de ton périnée ? Non,

Ariann

pas de déchirure. J’ai eu juste une petite égratignure, mais pas de poing, rien du tout. Donc, il fallait juste mettre de l’argile blanche pour guérir.

Annie, ta doula ostéo

On a nommé en début de rencontre qu’étant donné ton travail, entre autres, tu avais une grande peur de perdre ta fille pendant la grossesse. Maintenant qu’elle est dans tes bras, est-ce que tu arrives à être en confiance ou il y a encore une peur qui reste, qu’elle parte ?

Ariann

Non, c’est fou. Je pense que j’ai peur comme toutes les mamans, mais durant la grossesse, je disais que je ne la sentais pas en sécurité dans mon ventre, que j’avais hâte qu’elle soit là pour pouvoir la protéger. Donc, j’ai beaucoup plus confiance en moi maintenant. C’est comme si… Je ne suis pas stressée. C’est fou à dire. Au départ, j’avais un petit peu peur de lui faire mal. Mais maintenant, j’ai vraiment confiance en moi et je suis mon instinct. En tout cas, j’essaie de faire du mieux que je peux. Mais je la sens beaucoup plus en sécurité maintenant qu’elle l’est. à l’extérieur de mon corps, parce que je pense que par la force des choses, je n’ai jamais vraiment pris soin. Je suis dure envers moi-même. Et donc là, le fait d’avoir un petit bout à l’intérieur de moi, j’avais peur de lui faire du mal, parce que moi, je ne prends pas soin de moi. Je ne sais pas comment expliquer. Mais donc, je ne pouvais pas la protéger à cause qu’elle était dans moi. Donc là, maintenant, on est dissociés. Donc, il y a moi qui peux se faire du mal si j’ai envie de me faire du mal. Mais elle, je vais toujours tout faire pour la protéger.

Annie, ta doula ostéo

Et comment vous organisez votre poste natal ? Parce que là, elle a quelques semaines. Amaury, tu pars pour ton travail plusieurs journées de suite. Comment vous avez réussi à trouver votre équilibre, Ariann et toi, Amaury, dans… Ces moments-là, vous êtes séparés parce que ça ne doit pas être facile ni pour un ni pour l’autre.

Armaury

Non, c’est vrai. Ariann est quelqu’un qui est capable de fort s’adapter. En trois semaines, j’ai vu vraiment, elle a vraiment fort évolué. Elle a vite appris de la petite et comment s’en occuper. Ça nous réconforte beaucoup. Et moi, quand je suis là, j’essaye de faire tout ce que je peux pour l’aider, pour profiter de la petite, bien sûr, mais faire aussi toutes les tâches autres pour la laisser se concentrer sur la petite. petite et répondre à tous ses besoins comme elle sait si bien le faire et j’essaie de partager un maximum de moments avec la petite quand j’en ai l’occasion.

Ariann

En fait, comme on sait déjà que Amo il a une vie fort chargée, je savais déjà depuis le départ que je devais apprendre à m’organiser. Je pense que même avant que la petite arrive, j’avais déjà évalué la chose et me faire des plans dans la tête parce qu’on a des chiens, on habite pour le moment en condo donc on n’a n’a pas notre maison encore. Donc, c’est tous des petits trucs où je m’étais dit, OK, il faut que je facilite ma vie avec un écharpe de portage. J’ai mes deux bras, je peux sortir facilement les chiens. C’est plus pratique qu’une poussette. 

Donc, il y a plein de choses comme ça où on a mis en place des choses pour que moi, ma vie soit facilitée. Parce que presque la moitié du temps où je vais être seule avec la petite, donc il faut que ce soit facile pour moi. Et Amo, il s’adapte à nous quand il est là, quoi. Et vice versa. Donc vraiment, tous nos choix sont en fonction de juste moi et la petite, comment je peux faire les choses quand je suis toute seule. Et on est OK avec ça, parce qu’il y en a beaucoup qui disent, mais enfin, vous êtes fous, ça ne va pas. Mais voilà, nous, depuis le début, on le sait et on s’organise.

Annie, ta doula ostéo

Qu’est-ce que vous diriez aux couples qui nous écoutent, qui attendent un bébé ou qui ont le projet d’avoir un bébé et qui ont envie de vivre une naissance la plus vite ? plus naturelle possible, une naissance en équipe où justement les deux peuvent se complémenter au niveau des rôles et qui entendent des commentaires pas intéressants justement autour d’eux, qu’est-ce que vous leur diriez ?

Ariann

Moi, je leur dirais déjà de se faire confiance, donc de ne pas écouter ou bien moi, je n’ai pas réussi à le dire, mais de dire aux gens qu’on n’a pas envie d’entendre leurs histoires. Je pense qu’il faut vraiment oser. Ou en tout cas, si nous, en tant que future maman, on n’est pas capable de le dire, mais peut-être que le conjoint peut en parler, dire écoutez, on va changer de sujet ou on ne préfère pas en parler pour nous laisser. Donc vraiment, ce n’est pas se laisser atteindre par tous les commentaires négatifs et se faire confiance. Parce que si dans ta tête, tu veux que ce soit comme ça, tu vas tout faire pour que tu y arrives. Donc, il ne faut pas baisser les bras par les commentaires.

Armaury

C’est vraiment ce qui a été le plus difficile, ce qui a nécessité le plus de conversations, de communications et de décisions entre nous. C’est fou, mais ce n’est même pas la grossesse ou l’état de la petite, mais plutôt comment gérer les avis, recommandations, critiques des gens. C’est ça qui a été le plus compliqué, vraiment. Parce que chacun a son avis, parce que chaque génération a ses différences, parce qu’on est des gens ouverts, Ariann et moi, et donc on écoute les gens, on veut profiter de l’expérience des gens. Mais une expérience n’est pas une autre. Et une éducation n’est pas une autre. Il y a beaucoup de choses qui changent. Donc ça, ça a été un petit peu compliqué. Et même parmi les spécialistes, il y a des grands principes de vie. Il y a des grands principes à respecter pour le bonheur de la petite. Mais il y a aussi beaucoup de préférences des spécialistes. Et ça, il y en a, on prend. Mais il y en a d’autres, on prend moins. Mais ça, évidemment, quand on a un enfant, on sait ce qui est le meilleur pour lui. Quand on n’en a pas encore, c’est compliqué. Donc ça, vraiment, c’est quelque chose… que les gens doivent savoir quand ils vont avoir un enfant. C’est ça qui est parfois un peu compliqué, savoir dans quelle direction on va aller. Maintenant, l’important, c’est de respecter les grands principes, pour moi, je pense. Pour le reste, savoir un petit peu qu’un enfant, ça s’adapte aussi à… Il n’y a pas une éducation parfaite, il y en a plein des possibles. Donc, l’enfant, il va s’adapter dans une certaine mesure à notre style de vie. Et si ça marche, c’est que c’est bon. aussi simple que ça.

Annie, ta doula ostéo

Ariann, ton amoureux nous a dit très clairement à quel point il avait été impressionné par toi. Maintenant, avec le recul, est-ce que toi, ta perception de toi a changé ? Tu nous disais pendant la rencontre que tu n’étais pas quelqu’un qui avait tendance à se faire confiance. Maintenant que tu as traversé ce processus-là, la grossesse qui n’a pas été facile, tu as donné naissance Merci. naturellement, de façon physiologique, même si les conditions n’étaient pas faciles, tu as une poussée qui a été précoce.

Ariann

Oui, bien, après, comme Amoudi, pour lui, il trouve que j’ai changé. Moi, je me sens encore, je me sens la même, mais c’est vrai que là, je me sens prête à affronter n’importe quoi, on dirait. Je me dis que peu importe ce qui va se passer, avec la… petit, les moments, parce qu’il y aura certainement des moments très difficiles et tout ça, que je peux me fier à mon instinct et croire en moi. Donc ça, c’est… Je me sens forte mentalement, en fait. Et moi, je voulais te dire un énorme merci parce que je sais que je t’ai écrit beaucoup de messages. Ça m’a aidée énormément, énormément. Ça me touche vraiment beaucoup, Annie. Vraiment. Merci, parce que sans ton cours, on a fait les cours de préparation à la naissance le soir, oui avec la maison de naissance, mais franchement, sans toutes les vidéos que tu as faites, c’est un truc de fou ton travail, ce que tu fais. C’est magique, Amo il ne l’a pas dit, mais pendant Noël, on est allé dans les Vosges en voiture, et puis pendant 8 heures de temps, on a écouté tes vidéos pour s’entraîner un à la suite de l’autre. Donc, c’est vraiment, tu fais un travail titanesque pour nous. Merci, merci, merci. Une chance qu’il y ait des gens comme toi, vraiment.

Armaury

Exact, exact. Ariann avait peur de m’ennuyer. Elle me disait, non, c’est bon, on n’en écoute qu’un. Moi, j’étais là, non, non, non, mets le prochain, mets le prochain. J’ai envie de savoir. J’ai envie de savoir. C’était extrêmement intéressant et vraiment bien expliqué. Donc, merci beaucoup, Annie, pour tout ce que tu fais.

Ariann

Oui, tu faisais partie de la famille, parce que j’arrêtais pas de dire « Annie, elle dit, Annie, elle fait ça, Annie, elle dit comme ça » . Et puis là, il n’a même plus besoin de me demander c’était qui, Annie, on sait c’est qui, quoi. Et puis là, maintenant, pour le post-natal, je dis « Annie, elle dit qu’on peut, pour les pleurs du bébé, pour accompagner

Armaury

Freya » . C’est génial.

Ariann

c’est génial, franchement moi je suis fan et j’arrête pas de parler à toi franchement merci La petite Freya te remercie.

Annie, ta doula ostéo

Je vous remercie énormément pour votre confiance. Ça a été un plaisir vraiment d’entendre votre histoire.

Ariann

Merci Annie. Merci beaucoup en tout cas.

Armaury

Merci de nous avoir écoutés.

Ariann

Oui, merci.

Annie, ta doula ostéo

Ça me rend tellement heureuse de te partager des épisodes qui contiennent autant de pépites extraordinaires. Je ne sais pas où tu en es dans ton parcours. parcours, peut-être que tes enfants sont déjà dans tes bras et que ta famille est terminée, peut-être que tu rêves de fonder une famille, peut-être que tu as un bébé dans ton bedon ou dans tes bras et qu’il est tout petit, mais je pense que ce genre de partage-là nous touche de toute façon et nous permet, oui, d’enrichir nos connaissances, mais aussi de se connecter à quelque chose qui est plus grand que nous. 

Je suis vraiment très heureuse de pouvoir te permettre de de partager. l’univers des familles de façon aussi intime. Et là, ensemble, on va regarder quelques éléments, parce que tu le sais, j’aime ça rebondir sur les petites pépites des épisodes. La première chose dont j’avais envie de te parler, c’est simplement une question de comment on dit les choses en Belgique versus au Québec. Ariann a parlé à quelques reprises du mot « bloc » en parlant de l’endroit où elle est en train de donner naissance, en milieu hospitalier, mais accompagnée d’une sage femme. 

Alors, si tu habites au Québec, tu as peut-être été surprise de cette façon de nommer les choses-là. Effectivement, au Québec, on parle de bloc, mais on parle du bloc opératoire, tandis que tu l’as bien entendu, Ariann, de son côté, parlait de l’unité des naissances, où elle est allée donner naissance. Donc, c’est juste une façon différente de nommer les choses. J’avais aussi envie, évidemment, de revenir sur la fameuse longueur du temps que ça a pris à Ariann et à Maury pour pouvoir finalement retrouver leur fille dans leurs bras. Avant d’aller là, je veux te rappeler que j’ai deux magnifiques ateliers qui sont disponibles pour toi gratuitement. Tu peux t’y inscrire dès maintenant. Tu as les liens qui sont directement dans la description de l’épisode et aussi dans la page de l’épisode. 

Premier atelier, c’est « Accoucher avec assurance » . C’est un atelier en direct, mais qui est aussi disponible en ligne. rediffusion dans lequel justement on parle des outils de gestion de la douleur qu’est ce qui fonctionne qu’est ce qui fonctionne moins bien et dans quel ordre il faut les mettre en place pour que ça soit le plus efficace possible c’est vraiment un magnifique atelier un atelier gratuit mais dans lequel il ya du vrai contenu et comment ne pas te parler de l’atelier les super pouvoirs de ton bébé qui est un atelier gratuit lui aussi dans lequel on regarde toutes les petites choses que ton bébé va faire de complètement extraordinaire dans les premières semaines, dans les premiers mois. 

Donc, on parle de motricité libre, on parle de réflexe primitif, de sommeil, on parle d’accompagnement affectif, tous les ingrédients qui, à mon sens, sont nécessaires à connaître et à mettre en place dans une certaine mesure en post-natale pour aider ton bébé à se développer de façon optimale. Parce que, rappelons-le, ce sont dans les premiers mois de sa vie … que ton bébé va développer au maximum son cerveau de façon à pouvoir utiliser, oui, son cerveau pour réfléchir, mais aussi son cerveau, par exemple, pour courir, pour rebondir, pour grimper dans les structures. Donc, les premiers mois de la vie de ton bébé sont vraiment précieux parce qu’on installe les bases sur lesquelles ton bébé va pouvoir s’appuyer à l’entrée. terme. 

En réécoutant l’épisode d’aujourd’hui, j’ai pris un petit bloc-notes, d’ailleurs, il faut que je travaille là-dessus, j’ai des petites notes partout dans ma maison et le problème, c’est que souvent, je me dis « ah oui, ça, j’ai noté ça, mais où ? » Exactement ! Donc, sur un petit bout de papier, j’ai noté les heures qu’Amorie et Ariann nous ont partagées pour être en mesure de voir un petit peu objectivement comment ça s’était passé. Parce que tu l’as bien entendu dans l’épisode, Amory et Ariann ont eu une impression pendant l’expérience que c’était très long, que ça prenait du temps. Et ça, cette impression-là, parfois, elle peut nous jouer des tours, parce qu’on s’entend que si j’ai l’impression que c’est extrêmement long, alors que ça ne l’est pas tant que ça, c’est possible que ça me décourage. Là, on va voir ensemble qu’est-ce qui a fait que cette impression-là s’est invitée à la naissance de Freya. Le premier facteur, ça a été la phase de latence qui n’a pas été une phase de latence à laquelle on aurait pu s’attendre pour un premier bébé. C’est-à-dire que rapidement, les contractions sont devenues très fortes. 

Dans l’épisode, tu as entendu Ariann qui disait que ses contractions de phase de latence étaient très longues. Alors ça, je dois te dire que c’est fréquent. Ce qui l’est moins, c’est d’avoir énormément d’intensité à travers cette phase de latence-là. C’est sûr que quand tu as beaucoup d’intensité dans ta phase de latence, une phase de latence c’est par définition souvent très long, ça rajoute une impression que le travail est très long évidemment parce que ces heures-là, tu n’es pas en train par exemple de cuisiner une petite soupe en faisant d’autres choses un petit peu en même temps et en t’arrêtant simplement lorsque tu as une petite contraction. Tu as l’impression d’être plongé déjà dans un travail qui est actif, même si on n’est pas encore rendu là au niveau des étapes. et que la dilatation et l’effacement ne sont pas encore très avancés. Donc ça, je pense que ça a participé finalement à l’impression de longueur. Et ça nous indique aussi que, tiens, il y avait quand même quelque chose dès le départ qui, au niveau mécanique, n’était pas bien aligné. Et là, on pourrait simplement penser que peut-être que Freya avait sa petite tête qui était un tout petit peu inclinée ou un petit peu défléchie. Bon, honnêtement, on ne le saura jamais. Mais c’était, disons, le premier indice qu’il y avait un petit quelque chose qui se passait de façon un petit peu moins optimale. Maintenant, on a aussi eu un autre élément qui a encouragé cette impression de longueur-là, et ça a été les examens vaginaux, qui ont été quand même assez nombreux.
Là, tu vas me dire, écoute, Annie, il y en a peut-être eu trois, quatre, c’est pas tant que ça. Mais si on pense à la durée, le nombre d’heures où le travail a été présent en milieu hospitalier avec la sage-femme, il y en a eu quand même sur une base régulière. Et là, on ne sait pas quelles étaient les motivations de la sage-femme. Parce que là, dans le monde des doulas, il y a beaucoup de gens qui critiquent, puis « Mon Dieu, le médecin n’aurait pas dû faire ça, la sage-femme n’aurait pas dû faire ça. » C’est sûr que c’est toutes des choses qui sont faciles à dire, à critiquer, quand ce n’est pas toi qui as la responsabilité clinique. 

Moi, j’ai assisté à énormément de naissances, et ça m’a permis justement d’être beaucoup plus… plus nuancée dans la façon dont j’observe ou dans la façon dont j’analyse comment les choses s’installent. Et donc, dans ce cas-ci, on ne sait pas exactement, la sage-femme n’était pas là au podcast, donc on ne sait pas quelle était sa motivation à faire des examens de façon fréquente pendant le travail. Et là, ça se peut qu’elle ait vu des choses qui faisaient que pour elle, c’était important d’avoir ces informations-là, mais qu’elle ne les a pas partagées à Amaury et Harry. L’autre possibilité, c’est que ça se peut que ça fasse aussi partie de l’habitude du lieu dans lequel ils ont donné naissance. Ça fait peut-être partie des protocoles. Ça fait peut-être partie de sa façon de faire à elle aussi. Moi, j’ai vu des accouchements à domicile avec des sages-femmes. Certaines sages-femmes ont les mains dans les poches du début à la fin. Elles n’examinent pas et elles attendent simplement qu’on arrive au moment où le bébé commence à se pointer ou que la poussée arrive. Alors qu’il y a d’autres sages-femmes, même au Québec, qui vont faire plus de toucher pour pouvoir voir où est-ce qu’on en est. C’est sûr qu’il y a des avantages et des inconvénients des deux côtés de la clôture. Dans ce cas-ci, ça a donné une impression de longueur supplémentaire parce qu’il y a eu plusieurs examens gynécologiques où, finalement, on a annoncé à Ariann que la dilatation n’avait pas avancé. Ça lui a donné l’impression que c’était long, ça lui a donné l’impression qu’il y avait quelque chose qui clochait, ça lui a donné l’impression peut-être même qu’elle n’arriverait jamais au bout de sa route. Le contraire peut être vrai aussi, c’est-à-dire que tu peux donner naissance, par exemple, avec un médecin, avec une sage-femme, peu importe, tu demandes de ne pas du tout être examinée, et au bout, par exemple, de 24 heures, tu fais comme, OK, là, j’aimerais ça savoir ce qui se passe. On t’examine, puis on se rend compte que finalement, On n’est pas du tout où on pensait être et qu’il y a quelque chose qui se passe de particulier ou de problématique et que si on l’avait su avant, on aurait pu te proposer quelque chose en évitant que tu te fatigues pendant 24 heures. Souvent, quand on fait un examen, on sort de notre bulle, on a accès à des indices qui vont se transformer en marqueurs de temps. 

Dans ce cas-ci, si les examens avaient été réduits, je suis pas mal certaine qu’Amory et Ariann auraient eu moins cette impression-là de longueur. longueur. Maintenant, autre chose qui a ajouté de la difficulté supplémentaire, c’est la fameuse poussée réflexe qui est arrivée trop tôt. Ça, c’est difficile. C’est une situation qui augmente le niveau de difficulté pour Ariann dans l’histoire et c’est aussi quelque chose qui rajoute de la longueur. Et là, je vais te raconter une anecdote. Je suis à un accouchement, j’accompagne une maman pour un premier bébé. Donc, on s’attend à être là à quelque part aux entours de 12-15 heures avant de voir ce petit bébé-là se pointer. Et là, le médecin l’examine et nous annonce que ma cliente est à 10 cm. Et là, je t’avoue qu’on est tous surpris parce qu’on n’a pas vu ça pantoute arriver. Dans l’intensité des contractions, dans la fréquence des contractions, dans ma tête, on n’était pas du tout rendu là. Sauf que quand tu assises de façon régulière à des naissances, il y a une chose que tu apprends très rapidement et c’est l’humilité. Parce que des surprises, il y en a. Il y en a d’un côté comme de l’autre. et Et donc, on se réjouit très rapidement de cette nouvelle-là en se disant « Wow, c’est extraordinaire » . 

Et dans cette situation-là, il était très clair pour moi que le bébé est encore haut, mais malheureusement, on était jumelés avec une équipe qui ne prenait pas en compte la hauteur du bébé avant de décider qu’il était temps ou non de pousser. Donc, rapidement, on demande à ma cliente de pousser même si le bébé est haut, comme la dilatation est complète. et ma cliente, donc, écoute bien les consignes, se met à pousser. de façon la plus spectaculaire possible, pendant, et là, si tu es debout, un verre à la main, prends le temps de t’asseoir, ma cliente a poussé pendant six heures de temps. Six heures de temps. Écoute. Alors, c’est vraiment long. L’infirmière qui nous accompagne, évidemment, suit tout ça, semble trouver que ça évolue, que donc, pendant la poussée, même quand c’est très long, si le cœur du bébé va bien et que… on se retrouve avec un bébé qui descend, bien souvent, les professionnels vont être patients, je te dirais avec raison. Au bout de toutes ces heures-là, il y a un changement de garde et on se retrouve avec un nouveau médecin qui entre dans la pièce et qui tient à faire une évaluation pour pouvoir, lui, avoir sa référence, ce qui est vraiment une bonne idée, en plus, après six heures de poussée. Donc, le médecin examine ma cliente, nous regarde, tous les trois, avec un air complètement débité, et nous dit… Je suis désolée madame, mais vous êtes juste à 5 cm. Donc, ma cliente a poussé pendant 6 heures de temps sur un col qui était à l’origine je ne sais pas à combien de centimètres, mais là qui était rendu à 5 cm. Alors imagine, après cette annonce-là, est-ce que ma cliente a pris une péridurale ? Bien sûr que oui. Elle a été extrêmement découragée parce que là imagine, t’es dans ton travail, Tu ne penses pas être rendu aussi loin. On t’annonce que tu es à 10. Tu pousses très fort pendant 6 heures. Finalement, non, c’était une erreur. On est à 5 centimètres. Écoute, c’est sûr qu’elle a voulu être soulagée. péridurale pour la suite parce que là, c’était vraiment trop, trop, trop décourageant. Puis franchement, je la comprends. Et là, je reviens à l’histoire d’Ariann. C’est sûr que le fait d’avoir une poussée précoce avec un col qui n’était pas complètement dilaté, ça, c’est vraiment difficile. Parce que quand la poussée précoce arrive et que tu es bien prête, ce qui était leur cas, c’est sûr qu’elle, dans sa tête, il y a quelque part où elle s’est dit « Yes, je suis à 10 cm et que mon bébé est bas, c’est magnifique, on s’en vient. » Là, on l’examine, elle est seulement à 8. Donc, ça aussi, ça lui a demandé de l’énergie mentale supplémentaire au niveau de son mindset pour accepter ce défi supplémentaire-là qui est arrivé. Et là, dans l’épisode, on entend clairement que la sage-femme a proposé son aide. Donc, probablement qu’avec ses doigts, elle est allée faire passer une bande de colle ou en tout cas une partie de colle qui restait là, qui était peut-être en lien justement avec la petite inclinaison. dont on se parlait tantôt de Freya. 

En tout cas, c’est sûr qu’il y avait comme probablement un lien mécanique entre la phase de latence qui s’est présentée de cette façon-là et le fait que la poussée précoce apparaisse avant même que la dilatation soit complète. Est-ce qu’il y a d’autres raisons pour lesquelles une poussée précoce peut apparaître ? Oui, absolument. Si vous avez envie d’ailleurs d’avoir quelque chose par rapport à ça, la poussée précoce, je pourrais, là, sur… la plateforme au Paléo, vous enregistrez quelque chose parce que c’est un sujet qui est vraiment intéressant et c’est un sujet qui est important à connaître parce que quand on se retrouve dans cette situation-là, c’est le fun de savoir quoi faire avec ça. Tout ça pour dire que ça a contribué, j’en suis certaine, au fait d’avoir justement une certaine longueur dans la perception de l’aventure. Après, on se retrouve avec deux heures de poussée, ce qui est dans les moyennes pour un premier bébé, mais qui est quand même moyenne haute. Donc, on aurait pu avoir une poussée qui aurait été… un petit peu moins longue que ça pour même un premier bébé. Donc ça aussi, ça a ajouté, je pense, une perception que l’histoire était longue. 

Maintenant, si on regarde au niveau des chiffres de façon très objective, on a eu un travail en tout, si on compte toutes les phases, même la phase de latence, donc du début de la rupture de membrane jusqu’à la naissance, on a eu une quinzaine d’heures de travail en tout, incluant toutes les phases. ce qui, pour un premier bébé, est très correcte, on est complètement dans les moyennes. Maintenant, si on isole la phase active, une phase qui est difficile à isoler parce qu’on se retrouve avec des paramètres ou des critères qui sont différents d’un endroit à l’autre, mais on a en moyenne à peu près six heures de travail actif, ce qui est très rapide pour un premier bébé, vraiment. C’est super intéressant de regarder de façon plus objective ce qui s’est passé pendant l’accouchement. Et si justement tu es enceinte d’un deuxième, d’un troisième et que c’est pas trop clair pour toi comment ça s’est passé au premier, pourquoi il y a eu telle ou telle difficulté, c’est hyper pertinent de faire venir ton dossier et de regarder ça avec quelqu’un qui peut t’accompagner dans le déchiffrage pour décortiquer qu’est-ce qui s’est passé. 

Évidemment, si tu fais partie de mon programme au OPALEO, ça va me faire plaisir de le faire avec toi. Tu as juste à me faire un petit coucou par rapport à ça. Et si tu es présentement enceinte et que tu ne fais pas partie encore de l’aventure au OPALEO, mais qu’attends-tu ? Viens nous rejoindre pour pouvoir profiter de toutes les vidéos, de toutes les rencontres en direct dans lesquelles tu peux me poser directement tes questions. Et c’est du contenu vivant au OPALEO. Ce n’est pas une plateforme dans laquelle tu n’entendras jamais parler de moi. C’est vraiment un programme dans lequel on vit ensemble une aventure. On parcourt ensemble une route vers la naissance de ton bébé. 

Alors voilà, ça m’a vraiment fait plaisir encore aujourd’hui de passer ce temps avec vous. Je vous souhaite un magnifique automne si tu m’écoutes au moment où cet épisode est publié. Que la lumière est belle, j’espère que tu en profites bien. Je t’embrasse très fort, je te souhaite une magnifique journée et j’ai déjà hâte de te retrouver pour le prochain épisode.